Vénézuela (1991-1992) A partir d'octobre 1991, grèves en chaîne et émeutes étudiantes (20 morts en novembre) ont confirmé le mécontentement...
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Vénézuela (1991-1992)
A partir d'octobre 1991, grèves en chaîne et émeutes étudiantes (20 morts en
novembre) ont confirmé le mécontentement populaire.
Les scandales affectant
l'entourage présidentiel et les services de sécurité, la collusion de dirigeants
civils et militaires avec les cartels de la drogue sont à la source d'une crise
morale.
Néanmoins, s'il faut s'en tenir aux résultats macro-économiques, la politique
néo-libérale d'austérité a enregistré des résultats plutôt bons: croissance de
9,2% en 1991, inflation réduite des trois quarts en trois ans, augmentation des
investissements - notamment vénézuéliens - de 1,7 milliard de dollars en 1991,
dette rééchelonnée.
La privatisation du téléphone, de la compagnie aérienne
Viasa, rachetée par l'espagnole Iberia, et de trois banques a rapporté 2
milliards de dollars en 1991.
En revanche, l'OPEP (Organisation des pays
exportateurs de pétrole) a contraint, en février 1992, la compagnie pétrolière
PDVSA (quatrième mondiale) à réduire ses objectifs de production et
d'investissements dans le souci de contrôler l'évolution des prix.
Les recettes
d'exportation espérées en ont été réduites de 13,5 à 10,7 milliards de dollars.
Au plan social, en renonçant aux fondements mêmes du système vénézuélien subventions aux produits de première nécessité grâce aux revenus du pétrole,
maintien par l'État de prix artificiellement bas pour les services courants -,
le gouvernement d'Action démocratique (social-démocrate) s'est coupé de sa base
parmi les plus pauvres.
Les secteurs de l'éducation, de la santé et des
transports étant à l'abandon, le niveau de protection sociale a sensiblement
diminué.
La classe moyenne appauvrie, en proie à de grandes difficultés de
logement, a été frappée par les licenciements de fonctionnaires, tandis que la
concentration de l'industrie entre les mains de quelques grandes familles s'est
accentuée et que s'est creusé le fossé qui les sépare des quatre cinquièmes de
la population vivant au seuil de pauvreté.
Au début de février 1992, 81% des
Vénézuéliens affirmaient n'avoir "aucune confiance dans leur président", Carlos
Andres Perez.
Ce dernier a mal apprécié l'ampleur du malaise social et celui des
militaires qui ont vu, eux aussi, baisser leurs revenus réels.
Dans la nuit du 3 au 4 février 1992 douze bataillons (parachutistes de Maracay
et Maracaibo, unités blindées) se sont soulevés, mais ils ont échoué au bout de
quelques heures devant la résistance de la police et de....
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