Vénézuela (1993-1994) Après la suspension, en mai 1993, du chef de l'État Carlos Andrès Perez destitué en août suivant -,...
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Vénézuela (1993-1994)
Après la suspension, en mai 1993, du chef de l'État Carlos Andrès Perez destitué en août suivant -, le sénateur Ramón Velasquez a exercé à partir du 5
juin 1993 une présidence intérimaire marquée par l'absence d'indispensables
mesures économiques, mais aussi par des rumeurs de coups d'État, de complots et
de trafics.
Le 5 décembre 1993, dix-huit candidats se sont présentés à l'élection
présidentielle.
Rafaël Caldera, universitaire de soixante-dix-huit ans, déjà
président de 1969 à 1974, l'a emporté avec plus de 30% des suffrages.
Il ne
représentait pas le COPEI (Comité d'organisation politique électoral
indépendant), parti démocrate-chrétien qu'il avait fondé en 1946, mais la
Convergence nationale, coalition de dix-sept partis et groupuscules allant de la
droite à l'extrême gauche et incluant le Parti communiste et le Mouvement vers
le socialisme (MAS).
Il a devancé Claudio Fermin, d'Action démocratique (AD, au
pouvoir dix années durant) (23%), Oswaldo Alvarez Paz du COPEI (22%) et Andrès
Velasquez de la Cause radicale (21%).
Ce parti, implanté dans les quartiers les
plus défavorisés de Caracas, sans organisation ni véritable idéologie, a
remporté 40 des 198 sièges à la Chambre des députés renouvelée lors des
élections législatives (5 décembre 1993).
Cette percée a confirmé le
bouleversement d'un système politique qui était caractérisé, depuis 1953, par un
partage du pouvoir entre AD et COPEI.
R.
Caldera, avec une image de patriarche honnête et sérieux, de "pacificateur",
a capitalisé le rejet des partis traditionnels rendus responsables de la
désorganisation de l'État et de la crise économique.
L'austérité néo-libérale
imposée par C.A.
Perez avait, en effet, entraîné une récession en 1993 (-1,0%),
une inflation de l'ordre de 37%, un déficit budgétaire de 6 milliards de
dollars.
Les salaires réels ont diminué de 40% au cours du quinquennat
précédent, les taux d'intérêt sont passés de 12% à 70% et le dollar de 117 à 200
bolivars entre fin avril et fin juin 1994; les services publics se sont dégradés
et l'insécurité s'est aggravée, avec environ cinquante morts chaque fin de
semaine à Caracas.
Le niveau de vie, enfin, a baissé, les plus démunis - 45% de
la population - souffrant même de carences alimentaires.
La corruption a atteint des niveaux exceptionnels, comme....
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