Vénézuela (1995-1996) Le huitième plan de stabilisation présenté au mois d'avril 1995 par le gouvernement du président Rafaël Caldera a...
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Vénézuela (1995-1996)
Le huitième plan de stabilisation présenté au mois d'avril 1995 par le
gouvernement du président Rafaël Caldera a imprimé à l'économie vénézuelienne un
virage à 180 degrés.
Sous la pression du FMI (Fonds monétaire international),
l'octogénaire chef de l'État a dû se résoudre, bien à contre-coeur, à abandonner
la doctrine du "tout État", teintée de populisme, qui avait prévalu pendant la
première moitié de son mandat, pour appliquer un train de mesures néo-libérales
dures qu'il avait vouées aux gémonies quelques semaines auparavant encore.
Et,
comble des paradoxes, il a choisi pour piloter ce changement brutal celui que
personne n'attendait, Teodoro Petkoff (issu du MAS, Mouvement vers le
socialisme), un ancien commandant de la guérilla des années soixante.
Fraîchement converti à l'économie de marché, celui-ci a été propulsé à la tête
du Cordiplan, le ministère chargé de la coordination des actions
gouvernementales et du Plan, devenant le vrai patron, de fait, des finances
vénézueliennes.
C'est lui qui a bouclé l'accord définitif avec le FMI et la Banque mondiale,
malgré les préjugés, vite dissipés, que les grands organismes multilatéraux
nourrissaient à l'égard de cet ancien communiste.
En échange d'un premier prêt
de 7 milliards de dollars, le Vénézuela a aussitôt dévalué le bolivar de plus de
70 %, supprimé le contrôle des changes (instauré pendant l'été 1994) qui
paralysait les échanges internationaux et freinait les investissements
étrangers, multiplié par...
850 % le prix de l'essence distribuée dans les
stations-service du pays.
Il a aussi fait passer de 12 % à 18 % la TVA, et
libéré les taux d'intérêt et les prix, entraînant une valse des étiquettes de 50
% à 100 %.
Ces mesures ont constitué un véritable électrochoc pour la population
dont le pouvoir d'achat a fondu, du jour au lendemain, d'environ 50 %.
De nombreuses manifestations d'étudiants et d'ouvriers ont marqué, dans le
courant du mois de mai, les premiers pas de ce plan de stabilisation, en
revanche très bien accueilli à l'étranger.
Autant dire que la popularité de R.
Caldera, écornée depuis l'été 1995, a connu une nouvelle chute: en mai 1996, les
sondages d'opinion....
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