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Vénézuela (2005-2006): Opérations de séduction tous azimuts L'année 2005-2006 a confirmé les grandes tendances observées au Vénézuela depuis 2002. Les...

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« Vénézuela (2005-2006): Opérations de séduction tous azimuts L'année 2005-2006 a confirmé les grandes tendances observées au Vénézuela depuis 2002.

Les élections municipales du 4 août 2005 et les élections parlementaires du 4 décembre suivant, remportées par le parti au pouvoir (Mouvement Ve République, MVR), se sont tenues sur fond de polarisation de l'opinion publique et d'abstention des votants si ce n'est des partis d'opposition eux-mêmes. Invoquant le manque de transparence du scrutin voire les fraudes orchestrées par les autorités, la plupart de ces partis (Accion Democratica, COPEI – Comité d'organisation politique indépendant –, Primero Justicia – « Justice d'abord » –, Proyecto Venezuela – « Projet Vénézuela ») ont en effet renoncé à participer au scrutin de décembre, ouvrant la voie à une majorité absolue des chavistes à l'Assemblée nationale.

Grâce aux coalitions électorales Bloque de Cambio (Bloc pour le changement) et MVR-UVE (Union Vencedores Electorales, « Union des vainqueurs des élections »), l'« officialisme » a ainsi obtenu 167 sièges à l'Assemblée nationale, 12 au Parlement latino-américain et 5 au Parlement andin. Malgré des contestations internes au MVR, le président Hugo Chavez (au pouvoir depuis 1999) a su mobiliser ses partisans, à la différence de l'opposition, toujours dépourvue de leader représentatif.

S'appuyant sur d'ambitieux programmes sociaux destinés aux 70 % de Vénézuéliens vivant en dessous du seuil de pauvreté, il a également tiré parti des hauts revenus du pétrole : l'entreprise pétrolière nationale PDVSA a en effet financé ces « missions » à hauteur de 4,4 milliards de dollars (en plus des 22,7 milliards versés à l'État, dont 75 % des ressources proviennent du pétrole). Les sondages du dernier trimestre 2005 s'accordaient sur ce phénomène de polarisation de l'opinion publique, avec 59 % d'opinions favorables pour H. Chavez (dont 30 % inconditionnelles).

Les institutions censées superviser les processus électoraux et l'exercice de la démocratie, ainsi le Tribunal suprême de justice (TSJ) et, surtout, le Conseil national électoral (CNE), sans compter les forces armées, se trouvaient désormais sous contrôle « révolutionnaire » participant à ce « socialisme du xxie siècle » prôné par le président Chavez. Poursuite de la révolution « bolivarienne » La radicalisation du régime et l'application de lois restreignant la liberté d'expression, notamment dans les médias, s'accompagnaient, dans les faits, d'arrestations et de procès intentés aux opposants.

La militarisation s'est poursuivie dans l'administration publique, mais aussi au niveau des citoyens : un contingent de 500 000 réservistes, recrutés pour l'essentiel au sein des classes populaires et des chômeurs, était prévu, fin 2005, dans le cadre de la « défense populaire intégrale », sans compter la création de milices placées sous la tutelle de l'armée (l'« union civico-militaire » revendiquée de longue date par H.

Chavez).

L'année 2005 devait être celle de la mise en œuvre d'un « nouveau programme stratégique » fondé sur la poursuite de la « révolution » : développement de la démocratie participative, d'un modèle économique alternatif au capitalisme, de l'alliance civils-militaires et d'un nouvel ordre international multipolaire.

La réponse de l'électorat pouvait s'apprécier dans le taux d'abstention relevé en décembre 2005 (près de 75 %, contre 69,19 % lors des élections municipales du 7 août 2005, également remportées par le MVR). Devenue hégémonique sur une scène politique intérieure biaisée ou désertée, la « révolution bolivarienne » s'est trouvée confortée, sur le plan extérieur, par l'affirmation électorale des « nouvelles gauches latino-américaines », le dernier exemple en étant la victoire du leader indigéniste Evo Morales en Bolivie (ouvertement soutenu par Caracas).

Le référendum d'août 2004 consacrant son maintien au pouvoir avait, en effet, marqué le début du « projet de transition bolivarien », destiné à créer les conditions d'application du Projet national Simon Bolivar et de réactivation de l'« espace bolivarien ».

Il y a certes des différences sensibles entre ces gauches, d'inspiration démocratique ou plus ouvertement autoritaire.

Il reste que des projets économiques fondés sur une.... »

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