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Vertu Au mot vertu est liée la notion de force, en général: ce peut être la force d'âme, et particulièrement...

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« Vertu Au mot vertu est liée la notion de force, en général: ce peut être la force d'âme, et particulièrement le courage, le mérite guerrier.

Telle était la vertu de don Diègue, que venge son fils Rodrigue, dan_s Le Cid de Corneille, par exemple.

Plus généralement, la vertu est une constante disposition de l'âme à pratiquer le bien, donc un moyen d'accéder au bonheur.

Le mot peut aussi distinguer une qualité particulière (une femme a des vertus domestiques lorsqu'elle sait parfaitement tenir sa maison).

Enfin, vertu équivaut à chasteté. On notera encore que les vertus s'opposent constamment aux vices et que les théologiens établissent entre elles un classement d'après leur objet, leur origine, leur fin et leur degré. Le sens du mot a évolué avec les siècles, mais il est demeuré chargé, pour les Occidentaux, d'une notion morale très positive qui vient de l'antiquité gréco-romaine et, qui a été confortée par la pensée chrétienne. La vertu des anciens Le mot « arété » signifiait, en grec, tendance habituelle de l'âme vers le bien.

La première personnification de la valeur morale se trouve, sans doute, dans Arété, femme d' Alkinoos, roi des Phéniciens, évoquée notamment par Homère.

Mais les Grecs ne lui ont pas construit de temple, ni voué de culte. Il n'en a pas été de même chez les Romains.

Cicéron a écrit : « La Sagesse et tlntelligence nous sont venues des dieux et c'est pour cette raison que nos ancêtres ont consacré rt publiquement honoré Mens, Fides, Virtus, Concordia ...

» Virtus, version romaine d' Arété, a été effectivement l'objet d'un culte: on lui a élevé des temples, des fêtes en son honneur avaient lieu le 29 mai et le 12 août, notamment.

La plupart du temps, Virtus était célébrée en même temps qu'Honos (Honneur), l'un et l'autre considérés comme faisant partie du cor- tège de Mars, dieu de la Guerre.

Leur culte - ils ont été vénérés, à Rome, jusqu'au déclin du paganisme avait donc une signification militaire.

L'image de Virtus, sous les traits d'une jeune femme à la chevelure abondante, coiffée d'un casque, et celle d'Honos ont été gravées souvent sur les pièces de monnaie. L'exigeante vertu C'est sans doute en raison du culte de Virtus que la vertu est demeurée longtemps nimbée d'un certain héroïsme : la notion confondait amour de la famille et amour de la patrie.

Elle impliquait l'intransigeance morale et le don de soi.

On mesure son rôle dans le comportement des personnages des tragédies de Corneille (1606-1684), par exemple. Car le XVIIe siècle, dans sa première moitié, a constitué un climat favorable pour son épanouissement. La noblesse, sous Louis XIII, avait une grande idée de sa mission : sa naissance lui imposait les vertus les plus hautes.

Elle se voulait le modèle de tous ceux qui aspiraient à l'absolu. Au plan politique, Richelieu entretint cette morale du dépassement de soi qui ne pouvait que contribuer à la gloire du royaume.

Le catholicisme exaltait officiellement, de son côté, le héros chrétien, celui qui partait à la conquête de son salut.

Descartes développe également, dans son Traité des Passions de l'âme, une morale de la générosité: celle-ci, « qui fait qu'un homme s'estime au plus haut point qu'il se peut légitimement estimer», repose largement sur la volonté; celui qui sait en être le maître et qui a donc conscience de sa responsabilité, la fera constamment servir à ce qu'il jugera être le bien.

C'est là pour Descartes « suivre parfaitement la vertu». Cette générosité qui s'efforce à pratiquer parfaitement la vertu et qui y trouve sa récompense est celle-là même d'un Horace, d'un Polyeucte (empruntés à l' Antiquité), ou d'un Rodrigue.

Par un sacrifice exception- nel, ils obtiennent une récompense morale hors du commun.

Ils illustrent au demeurant un état d'esprit assez répandu à l'époque..... »

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