Victor Hugo, qui admirait beaucoup Shakespeare, écrivait dans sa préface de Cromwell « car la poésie, la vraie, est dans...

« Victor Hugo, qui admirait beaucoup Shakespeare, écrivait dans sa préface de Cromwell « car la poésie, la vraie, est dans l'harmonie des contraires ». Montrez comment Roméo et Juliette illustre cette harmonie des contraires. Victor Hugo, qui admirait beaucoup Shakespeare, écrivait dans sa préface de Cromwell « car la poésie, la vraie, est dans l'harmonie des contraires ». Montrez comment Roméo et Juliette illustre cette harmonie des contraires. I- Une pièce où règne la dualité A- Deux clans • La querelle qui oppose les Capulet et les Montaigu > 2 familles opposées. • Querelle ancienne > donne lieu à des conflits réguliers.

Querelle totale.

Cf.

acte I, scène 1 : « La querelle est entre nos maîtres et entre nous, les valets » => 2 clans très nets. => Ce conflit entraîne des comportements, des actions, des réactions différents.

Cette haine très ancienne perturbe l’autorité de Vérone et la paix de la ville.

Cf.

la « vendetta », les vengeances… • Cf.

le personnage de Tybalt > querelleur et très souvent furieux.

Il prend très au sérieux la rivalité entre les deux familles.

Opposé à Benvolio qui est un partisan de la paix. B- Effets de symétrie • Dualité => Cf.

les évènements se produisant 2 fois.

Le Choeur intervient 2 fois / la nourrice voit mourir sa propre fille puis Juliette / il y a 2 familles opposées / la pièce commence à l'aube et finit à l'aube / chaque personnage a son double dans l'autre famille, Roméo aime 2 femmes / il y a 2 lettres invitant à une fête chez les Capulet, etc. Cf.

les évènements se faisant échos.

Le premier baiser fait écho au dernier / le mariage de Juliette avec Roméo à celui avec Pâris / le narcotique qu'absorbe Juliette va être suivi par le poison qu'absorbe Roméo… C- Une pièce qui mélange les styles • Pièce de l’amour => lyrisme.

Ex : Roméo épreuve, après sa rencontre avec Juliette, une exaltation lyrique qui lui fait sous-estimer les obstacles : « Que viennent tous les chagrins, ils n’égaleront pas la part de bonheur que m’offre le moindre instant lorsque je suis avec elle.

» (II, 6).

Cf.

aussi : « Ta joie, ma Juliette est à son comble, comme la mienne.

» Mais > Shakespeare mélange les genres => dualité des genres (baroque) : • La pièce s’ouvre sur les bons mots salaces de Samson et de Grégoire. • Cf.

les moments plutôt « sexuels ».

Ex : la nourrice qui évoque le « pucelage de ses douze ans » (I, 3), qui raconte l’anecdote de l’enfance de Juliette au cours de laquelle son mari évoquait le moment où « elle tomberait sur le dos »…).

Cf.

ses allusions grivoises et ses jeux de mots. • Juliette est impatiente de connaître l’amour charnel avec Roméo. ∆) Roméo et Juliette, à la fois corps et âme, font l’expérience de toutes les facettes de l’amour, du désir le plus charnel et de la plaisanterie la plus sexuellement connotée aux expressions les plus artificielles et les plus raffinées du sentiment amoureux et enfin la communion amoureuse où se mêlent amour de l’amour et amour de la mort => dualité des styles, des tonalités … (> baroque). II- Une histoire d’amour/ une histoire violente A- Pièce « merveilleuse » Certain côté merveilleux, qui rattache la pièce au mythe. Cf.

la magie de l’amour entre Roméo et Juliette.

« Ces deux regards se sont ensorcelés l’un l’autre.

» Ce miracle de la réciprocité est d’ailleurs souligné à plusieurs reprises (II, 3) : « Tout soudain un être m’a blessé qui fut blessé par moi.

» ou « Celle que j’aime me rend grâce pour grâce et amour pour amour.

» La rencontre est illumination : la femme devient soleil, source de lumière et de vie => Cf.

les métaphores galantes persistent. Femme idéalisée (« ange lumineux ») mais (à la différence de la Princesse de Clèves par exemple), s’incarne aussitôt dans le contact célébré des mains et des lèvres. Amour absolu… NB : La réconciliation entre violence du désir et codes courtois ou codes sociaux est impossible => œuvre tragique..... »