Vietnam (1982-1983): La question cambodgienne Après deux années caractérisées, pour le Vietnam, par une atténuation sensible des tensions avec la...

« Vietnam (1982-1983): La question cambodgienne Après deux années caractérisées, pour le Vietnam, par une atténuation sensible des tensions avec la Chine et les États de l'ASEAN (Thaïlande, Malaisie, Singapour, Indonésie...), le début de 1983 a été marqué, surtout en avril, par une nette aggravation du problème du Kampuchea et surtout de celui des camps de réfugiés situés sur la frontière khméro-thaïlandaise.

C'est depuis ces camps en effet que les "Khmers rouges" et les partisans de Norodom Sihanouk ou de Sonn Sann lancent des attaques contre les forces du gouvernement de Pnom Penh et les troupes vietnamiennes qui le soutiennent.

Il semblait pourtant fin 1982 que l'accalmie pouvait durer, Sihanouk annonçant un moment qu'il suspendait les activités de ses partisans pour favoriser la recherche d'une solution, et le gouvernement vietnamien annonçant pour sa part, qu'il procédait à une nouvelle réduction de ses forces au Cambodge. Mais les raids des Khmers rouges et ceux du FLNPK dirigés par Sonn Sann, se sont multipliés dans les premiers mois de 1983.

En avril 1983, avant la saison des pluies, les troupes vietnamiennes et du gouvernement de Pnom Penh ont donc lancé une offensive importante contre les bases de leurs adversaires situées juste en bordure de la frontière thaïlandaise.

Cela a provoqué, comme d'habitude, la fuite des réfugiés qui tentent de s'éloigner de la zone de combat.

Les autorités thaïlandaises s'y sont cependant opposées, pour éviter qu'en se dispersant, ils ne s'installent en Thaïlande, mais aussi pour maintenir dans les camps le mélange des populations civiles et des différents groupes armés anti-vietnamiens.

Cela assure à ces derniers une certaine protection et des possibilités de recrutement.

La Thaïlande ayant accusé les troupes vietnamiennes d'avoir violé sa frontière, des combats ont eu lieu entre Thaïs et Vietnamiens, le gouvernement américain accélérant pour sa part ses fournitures d'armes à l'armée thaïlandaise et aux groupes armés cambodgiens. Le 18 avril 1983 - nouvelle étape de l'affrontement -, l'armée chinoise bombardait les positions vietnamiennes sur la frontière nord du Vietnam.

Une crise majeure semblait s'ouvrir à nouveau en Asie du Sud-Est.

Mais la tension s'est brusquement atténuée, sans doute parce que la Chine et le Vietnam n'ont pas voulu se laisser entraîner une fois de plus dans une confrontation majeure par les provocations des Khmers rouges, qui cherchent à torpiller de discrètes négociations sur le problème du Cambodge.

Peut-être aussi parce que l'URSS et la Chine cherchent depuis la fin de 1982 à réduire leur contentieux. Les dirigeants vietnamiens ont tenté en tout cas de renforcer leurs relations avec le Laos et le Kampuchea.

Les 22 et 23 février 1983, une "conférence au sommet des pays d'Indochine" réunissant de hauts responsables de la République démocratique populaire du Laos, de la République populaire du Kampuchea et de la République socialiste du Vietnam s'est tenue à Vientiane (Laos).

Ces pays se sont engagés à "s'unir et coopérer pour leur défense nationale, développer bilatéralement ou trilatéralement la coopération à long terme et l'entraide dans tous les domaines".

Des conférences des ministres des Affaires étrangères des trois États auront par ailleurs lieu régulièrement deux fois par an. Sur le plan économique, l'année 1982 a été assez favorable: les récoltes de riz d'automne 1981 et surtout celle du printemps 1982 ont été bonnes, et pour la première fois, le Vietnam a pu faire face à ses besoins alimentaires les plus urgents.

Cela semble être dans une grande mesure le résultat des décisions prises "pour stimuler le développement de l'économie familiale", les coopératives laissant beaucoup.... »