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Vietnam (1986-1987): Dogmatiques et pragmatiques Après une préparation longue et malaisée en raison de dissensions internes feutrées, le VIe Congrès...

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« Vietnam (1986-1987): Dogmatiques et pragmatiques Après une préparation longue et malaisée en raison de dissensions internes feutrées, le VIe Congrès du Parti communiste vietnamien (PCV) qui s'est tenu du 15 au 18 décembre 1986, a été, tout comme celui de 1982, un congrès de compromis.

Les pragmatiques, partisans de réformes relativement libérales de l'économie, n'ont qu'une courte majorité sur les dogmatiques, peu ouverts ou même opposés à de telles réformes.

Nguyen Van Linh, soixante-douze ans, élu secrétaire général, appartient à l'aile plutôt modérée du Bureau politique.

Les trois vétérans, Truong Chinh et Pham Van Dong, octogénaires, et Le Duc Tho, soixante-dix-sept ans, qui avaient quitté le Bureau politique et le Comité central à l'issue du Congrès, y sont revenus, début janvier 1987, comme simples conseillers mais avec des prérogatives étendues.

Le Duc Tho, négociateur de l'accord de Paris de 1973, hostile aux réformes, est très actif et il a le soutien de plusieurs dogmatiques entrés au Bureau politique - treize membres et un suppléant - lors du Congrès.

Il semblait cependant, en mai 1987, que la tendance modérée avait pris le dessus, momentanément tout au moins. Mécontentement au nord Il s'est produit, depuis le printemps 1986, une évolution remarquable: la base du PCV au nord du Vietnam, et surtout à Hanoi, s'est mise à contester ; des mesures financières prises à l'automne 1985, qui avaient eu des conséquences désastreuses et notamment pour la population d'Hanoi, encore plus appauvrie, ont été à l'origine d'une "grogne" auparavant inconnue au Vietnam.

La presse locale, en mai 1987, continuait à répercuter, en termes parfois vifs, le mécontentement de la masse communiste dans le nord du pays et sa profonde aspiration à sortir enfin de la misère. Le 17 février 1987, le Conseil d'État, présidé par Truong Chinh, a annoncé un important remaniement gouvernemental.

Douze ministres ont été écartés, dont le général Van Tien Dung, titulaire du portefeuille de la Défense, éliminé du Bureau politique à l'issue du Congrès.

Mais aucun successeur n'a été désigné pour remplacer le chef du gouvernement, Pham Van Dong, ce qui traduit la division du Bureau politique à ce sujet.

La décision capitale - le nouveau serait-il un dogmatique, un pragmatique ou un neutre? - a été laissée à la nouvelle Assemblée nationale qui devait se réunir à la mi-juin.

En fait, le Bureau politique a débattu la question jusqu'à la dernière heure pour choisir Pham Hung, soixante-quinze ans, un dogmatique et l'un des fondateurs du PCV en 1930.

Ses relations avec Nguyen Van Linh promettent d'être délicates.

Vo Chi Cong, plutôt pragmatique, a été nommé président du Conseil d'État, mais cette fonction est purement honorifique.

Les dissenssions feutrées au sein du bureau politique sur la gestion de l'économie risquent donc de continuer. Les législatives du 19 avril 1987 n'ont suscité que peu d'intérêt dans la population, l'Assemblée nationale de 496 députés n'étant guère qu'une chambre d'enregistrement.

Pour la première fois, une personnalité ayant occupé de hautes fonctions sous l'ancien régime saigonnais a été désignée comme candidat et élue à Ho Chi Minh Ville: Nguyen Xuan Oanh ; économiste de renom, il avait été vice-Premier ministre en 1964-1965 et ses compétences sont désormais utilisées à l'Assemblée. Début 1987, une recrudescence des combats a été observée à la frontière chinoise dans le secteur de Vi Xuyen, à deux cent soixante-quinze kilomètres au nord-ouest d'Hanoi.

Quelque trois cent mille militaires sont massés à l'extrême sud de la Chine.

En nombre équivalent, des troupes d'élite vietnamiennes bénéficiant, de l'avis des experts occidentaux, d'un matériel de qualité très supérieure, sont basées entre Hanoi et la frontière où des casemates en béton ont été édifiées.

Au Cambodge, occupé par l'armée vietnamienne - cent vingt mille hommes en mai 1987 - depuis janvier 1979, la résistance khmère maintient un certain niveau d'insécurité.

Le Vietnam affirme néanmoins qu'il aura retiré toutes ses forces du territoire cambodgien en 1990, et même avant, en cas de règlement politique. Bien que les liens diplomatiques n'aient pas été rompus, les.... »

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