VlCT.O.R \-fUGQ, HERNANl ET« [,A Bti.TAIUE D'HERNlfNl>> (1830) 33 Des amours grotesques et sublimes Les quatre protagonistes sont constamment mus...
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VlCT.O.R \-fUGQ, HERNANl ET« [,A Bti.TAIUE D'HERNlfNl>> (1830)
33 Des amours grotesques
et sublimes
Les quatre protagonistes sont constamment mus par l'amour : c'est ce sen
timent qui fait avancer l'intrigue, comme le veut la dramaturgie romantique.
D L'amour moteur de l'action
Dona Sol accepte de suivre Hernani où qu'il aille (I), et leurs rencontres sont
cause de dramatiques rebondissements.
Don Carlos n'hésite pas à enlever
dona Sol pour arriver à ses fins (III), ce qui entraîne l'alliance fatale entre Her
nani et le duc.
Don Ruy Gomez précipite le dénouement tragique par sa jalou
sie amoureuse (V).
Hernani oublie sa vengeance envers don Carlos quand
celui-ci lui donne dona Sol en mariage (IV), et trahit le serment fait à son père.
m Des amours grotesques
1.
L'amour paternel de don Ruy Gomez
1 Plus de quarante années séparent l'oncle de la nièce et l'amour - à sens
unique - qu'éprouve don Ruy Gomez relève apparemment plus d'un senti
ment paternel que du désir et de la sensualité.
Il attend de dona Sol qu'elle
réjouisse sa vieillesse par la vue de sa beauté.
Il fait l'éloge du dévouement
qu'elle pourra lui apporter dans ses derniers jours, même si elle ne partage pas
ses sentiments:«Et, sans aimer peut-être, a des semblants d'amour!» (III, 1,
v.
784).
Et surtout il valorise son amour, comparé à l'amour des jeunes gens:
«Oh! mon amour n'est point comme un jouet de verre/ Qui brille et tremble;
oh ! non, c'est un amour sévère, / Profond, solide, sûr, paternel, amical, / De
bois de chêne, ainsi que mon fauteuil ducal!» (III, l, v.
765-768).
1 Toutefois, l'idée de la nuit de noces partagée par dofia Sol et Hernani lui est
insupportable et déclenche sa volonté de faire mourir Hernani, dans une sorte
de rage passionnelle (V, 6, v.
2091-2092).
2.
L'amour libertin du roi don Carlos
1 Don Carlos n'éprouve pas un sentiment profond pour dona Sol, c'est un
libertin qui a l'habitude de séduire, grâce à son charme et à son statut social.
Le roi se dit«amoureux fou» de dona Sol et surtout de ses yeux (II, 1).
Dona
Sol ne s'y trompe pas et le renvoie à ses amours faciles :«Duchesse, ou mar
quise, ou comtesse, / Vous n'avez qu'à choisir.
Les femmes de la cour / Ont
toujours un amour tout prêt pour votre amour.
» (II, 2, v.
526-528).
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1 Ce sentiment superficiel peut expliquer le renoncement de l'acte N, où don
Carlos choisit le pouvoir et donrie doiia Sol à Hernani:« Éteins-toi, cœur jeune
et plein de flamme!/ [...] Tes....
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