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Voltaire fait dire à l'un de ses personnages : je veux qu'un conte soit fondé sur la vraisemblance et qu'il...

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« Voltaire fait dire à l'un de ses personnages : je veux qu'un conte soit fondé sur la vraisemblance et qu'il ne ressemble pas toujours à un rêve.

Je désire qu'il n'y ait rien de trivial ni d'extravagant.

Je voudrais surtout que sous le voile de la fable, il laissât entrevoir aux yeux exercés quelques vérités qui échappent au vulgaire.

Qu'en pensezvous? Vous fonderez votre réflexion sur Candide. Plusieurs éléments disparates sont rassemblés dans cette citation : d'abord, le problème de la vraisemblance.

La vraisemblance peut se juger selon deux axes : la psychologie des personnages et l'enchaînement des actions.

Ensuite, le problème de la trivialité, qui est donné en opposition à l'exigence de la vraisemblance : il faut savoir "faire vrai", mais sans tomber dans le vulgaire.

Ces deux questions dépassent le genre du conte et sont communes à plusieurs genres littéraires, surtout à l'époque où écrit Voltaire (où la règle de la bienséance appliquée dans la tragédie classique est encore de règle).

La dimension herméneutique évoquée ensuite peut surprendre dans le genre du conte : Voltaire donne ici au conte une fonction qui dépasse celle des contes de Grimm, qui suscitaient un vif intérêt à son époque. I.

Vraisemblance, bon ton : la règle des trois unités adaptée au genre du conte - Voltaire reprend une exigence de la tragédie, exprimée par Corneille dans Discours sur le poème dramatique : celle de la vraisemblance.

La vraisemblance porte sur les personnages, particulièrement au niveau psychologique : il faut que leurs réactions puissent s'expliquer par la personnalité que l'auteur leur a donnée.

Et sur l'enchaînement des actions, au niveau dramatique, en suivant la règle de cause à effet.

Exemple dans Candide : sur le plan psychologique, les personnages sont définis caricaturalement : Pangloss est le faux savant pédant et bavard, Candide est le naïf.

Ces deux personnages suivent leur logique tout au long du conte : Candide voit sa naïveté s'effriter au fil du récit, et Pangloss demeure le même.

Sur le plan dramatique, l'expulsion de Candide du château est expliquée par son attirance pour la fille du baron; attirance qu'on retrouve par la suite et qui conduit aux retrouvailles du couple.

La progression dramatique développe des traits contenus dans le début du conte, dans un souci de cohérence. - Le refus du "trivial" et de "l'extravagant" tempère le refus du "rêve" : un conte doit pouvoir être vraisemblable et non onirique, sans tomber dans la trivialité.

Ce "juste milieu" est atteint par exemple lors de la rencontre de Candide avec le nègre : les malheurs arrivés au nègre sont soulignés dans la perspective d'une dénonciation de l'esclavage, qui permet à la description d'échapper à la cruauté triviale. II.

Les contradictions de l'écrivain : invraisemblance et extravagance dans Candide - Le conte Candide est très riche en invraisemblances : le héros tue le frère de Cunégonde, lequel ressuscite miraculeusement et le retrouve par hasard à l'autre bout du monde; il va en Eldorado, pays imaginaire et à forte valeur onirique, dans lequel toutes les valeurs de notre monde sont inversées.

La déchéance de Cunégonde est si radicale qu'elle paraît elle aussi invraisemblable. - La trivialité est souvent convoquée sur un mode comique par l'auteur pour s'assurer de l'adhésion du lecteur : par exemple l'anecdote racontée par la vieille qui suit Cunégonde, et qui perd une fesse dans ses mésaventures.

Ou le détail des diamants cachés dans l'utérus des deux femmes.

Ou encore,.... »

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