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Vous commenterez cette phrase de Saint-John Perse à propos de la poésie : « L'obscurité qu'on lui reproche ne tient...

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« Vous commenterez cette phrase de Saint-John Perse à propos de la poésie : « L'obscurité qu'on lui reproche ne tient pas à sa nature propre qui est d'éclairer, mais à la nuit même qu'elle explore, et qu'elle se doit d'explorer : celle de l'âme elle-même et du mystère où baigne l'être humain ». Vous commenterez cette phrase de Saint-John Perse à propos de la poésie : « L'obscurité qu'on lui reproche ne tient pas à sa nature propre qui est d'éclairer, mais à la nuit même qu'elle explore, et qu'elle se doit d'explorer : celle de l'âme elle-même et du mystère où baigne l'être humain ». Problème de l’obscurité en poésie. Fonction de la poésie : éclairer.

Elle explore : l’âme et le mystère où baigne l’être humain. L’obscurité serait la conséquence de ce qu’elle explore. I- Le poète déchiffreur A- Le poète et la poésie • Jean Cocteau définit ainsi le rôle de la poésie => « Elle dévoile dans toute la force du terme.

Elle montre nues, sous une lumière qui secoue la torpeur, les choses surprenantes qui nous environnent et que nos sens enregistrent machinalement ». • Pour Baudelaire, le poète est l’intermédiaire entre le monde des hommes et l’au-delà => le monde est comme le reflet de la vérité, que l’homme ordinaire ne peut percevoir, car comme le disait Platon, il tourne le dos à l’entrée de la caverne.

De fait, seul le poète peut accéder à la vérité et la transmettre aux hommes (« J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans »).

Finalement, si on en croit Baudelaire, tout en s’éloignant de la réalité par sa forme et son expression, la poésie, via le poète, nous dit beaucoup de la réalité. • D’après Mallarmé (Crise du vers), le poète « cède l’initiative aux mots ».

Ainsi le poète ne va pas rechercher un sens préexistant ; il n’est pas celui qui pense, mais celui à qui s’impose le langage. B- Le poète « voyant » Cf.

Poésie symboliste. « Les Correspondances ».

Pour Baudelaire, le naturel (la matière, l’apparence) VS le spirituel (réalité profonde) et c’est par les symboles qu’il pourra appréhender la réalité supérieure réservée au poète clairvoyant.

Seul le poète est capable de déchiffrer les symboles et pourra donc interpréter les signes mystérieux (« confuses paroles » v.2) que lui envoie la nature. => pour pénétrer le mystère du monde réel, Baudelaire recourt à la technique des synesthésies : harmonie secrète de nos sens. Le poète doit inventer les mots et les images les mieux à même de faire sentir la présence de cet autre monde => symbolisme. C- La poésie fait sortir la réalité profonde de l’être • Permet de saisir la réalité des émotions : le « je » transparaît, surtout dans la poésie lyrique (par les images…) et se trahit => rapport entre la poésie et l’inconscient. Vision des Surréalistes : forces du rêve et de l’insconscient qui se libèrent par le poème. • « Hélas ! Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous.

Comment ne le sentez-vous pas ? Ah ! Insensé qui crois que le ne suis pas toi.

» avertit Hugo dans la préface des Contemplations. • Le poète, la poésie nous révèle à nous-même : « Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère » (Baudelaire). ∆) Le poète est ainsi traducteur, déchiffreur de signes et permet de révéler des émotions et des sentiments au lecteur. => Mais puisqu’il explore des régions inconnues, sinueuses « l'âme elle-même et du mystère où baigne l'être humain » : il traduit cela dans un langage souvent obscur. II- La poésie, texte qui est donc parfois difficile à comprendre, obscur A- Le propre langage de la poésie • La syntaxe et le vocabulaire de la poésie sont spécifiques.

Ex : onde pour eau ou « sur un arbre perché » pour « perché sur un arbre ». => le poème n’est pas un texte qui peut être résumé.

Il s’agit surtout d’une alliance de sonorités, d’effets, d’images… • Le poète crée parfois sa propre langue pour jouer plus librement avec elle.

Étrangeté des métaphores symbolistes, « déracinement du langages ».

Ex : « la terre est bleue comme une orange ». R : tout un pan de la poésie moderne est faite de jeux avec le langage.

Le poème de Desnos invente un « langage cuit » ; les paronomases de Max Jacob créent un univers ludique où « Avenue du Maine / Les manèges déménagent » mais qui ne font pas toujours sens. • De plus, d’après Mallarmé, il faut : « Donner un sens plus pur aux mots de la tribu […] » => le mot pur ne veut pas dire simple mais plutôt passé au creuset, épuré, loin du sens utilitaire du langage commun.

Hermétisme pour saisir la réalité. B- Le propre langage de la poésie • La littérature a pour but d'exprimer une perception des choses de telle manière que le lecteur la comprenne mais la poésie est particulière en ce sens que le poète crée parfois sa propre langue pour jouer plus librement avec elle. • Beaucoup de poètes, Baudelaire, Rimbaud, après s’être exprimés en vers ont utilisé la prose.

Mais la réduction syntaxique peut être telle qu’on finit pas ne plus rien comprendre. • Au XXe siècle, les poètes ont tenté de réduire l’arbitraire du signe. => La poésie utilise aussi son propre langage :.... »

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