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X Interroger le rêve 2 Le rêveur n'arrive pas à maîtriser le rêve; ses visions sont confuses et inquiétantes. Il...

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« X Interroger le rêve 2 Le rêveur n'arrive pas à maîtriser le rêve; ses visions sont confuses et inquiétantes.

Il relate encore une descente vers le « feu central».

Il traverse un paysage étrange où il voit « une vaste plage montueuse», un château, une ville immense et son marché.

Il arrive à un casino en construc­ tion où des ouvriers modèlent un lama de glaise animé par le feu, et qui semble vivre.

Cet art, si raffiné qu'il soit, ne permet pas de créer des hommes.

Parcourant le casino, il se sent ignoré par la foule.

On annonce un mariage.

Persuadé que son double va lui ravir sa bien-aimée, il cède à la folie. Il crée un scandale qui provoque l'indignation de l'assis­ tance.

En vain tente-t-il, pour s'opposer à l'ouvrier qui le menace, d'user d'un signe magique.

Au moment même où il accomplit son geste, un cri de femme résonne « doulou­ reusement dans la nuit», et le réveille brutalement.

Il se met à prier avec ferveur.

Le narrateur, lucide, pense bien que la voix n'appartenait pas au rêve;« et pourtant c'était pour moi la voix et l'accent d'Aurélia...» déclare-t-il. Répétitions et différence Le narrateur semble ici plus amer sur les pouvoirs du rêve. Tant qu'il s'agit d'une activité purement passive, le songe peut inopinément tout offrir; dès lors qu'il s'agit de la cultiver, il se révèle inconsistant et nébuleux: « Le rêve se jouait par­ fois de mes efforts et n'amenait que des figures grimaçantes et fugitives.

Je ne puis donner ici qu'une idée assez bizarre de ce qui résulta de cette contention d'esprit.» Néanmoins les lois paradigmatiques et sérielles sont toujours aussi opérantes. Le rêveur nous entraîne dans une nouvelle plongée à la ville du feu créateur.

Ce voyage rappelle littéralement la vision N: « La terre, traversée de veines colorées de métaux en fusion, comme je l'avais vue déjà, s'éclaircissait peu à peu par l'épa­ nouissement du feu central [ ...

] ».

Remarquons cependant que l'« animal énorme [ ...

] qui paraissait devoir être muni de grandes ailes» (il n'est pas sans rappeler bien sûr la créature androgyne du II : « coloré de teintes vermeilles, et ses ailes brill[ ant] de mille reflets changeants») apparaît comme une recréation animée de la matière terre elle-même.

Nous sommes frappés en effet par l'isotopie lexicale et sémantique qui crée tout un jeu de correspondances:« traversé(e) »,«feu-fusion», «veines», «colorées-cerise-pourprés», « flocons-fibreuxtouffes laineuses».

Ce monstre est modelé par des ouvriers dans un atelier: « Je m'arrêtai à contempler ce chef-d'œuvre, où l'on semblait [nous soulignons] avoir surpris les secrets de la création divine.» Le sentiment d'humilité noble s'exprime de nouveau.

En effet, il n'y a nulle révolte effective contre le Créateur dans ce monde qui est encore et toujours peuplé de travailleurs que le rêveur nous avait montrés « purs, quoique ayant vaincu l'ignorance; conservant dans l'aisance les vertus de la pauvreté» (ef.

V).

Et surtout nous retrouvons le même glissement interprétatü de la culpabilité, pour infidélité, au remords, pour volonté de connaissance (nourrie d'un néopaganisme) [cf.

I, II et V].

Mais cette fois-ci, différence non négligeable, il s'agit d'une descente sans remontée; au cours de laquelle il se sentira exclu du groupe.

Ainsi c'est un sentiment de solitude qui ressort ici, alors qu'une grande solidarité de la race et du groupe était manifestée au héros au cours de sa première plongée dans le rêve. Quotidienneté, et humilité? Revoici donc la ville montueuse (cf.

V), mais dans une description très réaliste: « Pendant que j'avais traversé la montagne, la nuit était venue, etj'apercevais des habitations et des rues.

En descendant, je.... »

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