Y a-t-il une explication rationnelle à tout? Corrigé Introduction Le hasard, les rêves, les miracles et d'autres faits réputés inexplicables...
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Y a-t-il une explication rationnelle à tout?
Corrigé
Introduction
Le hasard, les rêves, les miracles et d'autres faits réputés inexplicables semblent accréditer l'.idé� que
la raison ne peut tout expliquer.
Mais on peut se demander si ces faits sont vraiment inexplicables,
ou s'ils paraissent tels parce que nous ne disposons pas encore de la méthode qui permet de les
comprendre.
Y aurait-il une explication rationnelle à tout? La question est de savoir si la raison
peut tout expliquer, jusqu'à rendre compte du tout lui-même, c'est-à-dire du monde en général et
pas seulement de chaque fai.t en particulier, ou s'il faut reconnaître que certains lui sont incompré
hensibles, comme le tout auquel ils appartiennent, soit parce qu'ils sont par nature inexplicables,
soit parce qu'ils relèvent d'une autre faculté que la raison.
Faut-il donc penser que rien n'est, sans
raison et que celle-ci est souveraine, aucun fait ne pouvant échapper à son empire ni à son pouvoir
d'explication? Ou faut-il convenir que celui-ci est limité et que la raison ne peut tout expliquer
parce que certains phénomènes relèvent d'une autre juridiction que la sienne? Il s'agit ici d'analyser
le rapport de la raison au réel pour mesurer l'étendue de notre pouvoir de connaître.
I.:enjeu est
de savoir si tout peut s'expliquer à l'aide d'un principe rationnel, ou si l'on peut seulement tendre
vers la totale intelligibilité du monde comme un marin vers l'horizon.
Tous les domaines de !'Être
sont-ils arraisonnables, de l'éthique à l'esthétique en passant par la politique? Qu'en est-il du vrai,
du bien, du beau et de l'Être en général.
Est-ce une illusion que de vouloir les soumettre à l'empire
de la raison? Y a-t-il autant de formes de rationalité qu'il est de domaines et de valeurs?
1.
Platon: l'ordre du monde a une explication rationnelle
Platon note dans le Ménon que ce que l'on croit irrationnel correspond en réalité à une autre forme
de rationalité.
Il suffit de changer de méthode d'analyse pour comprendre ce que l'on jugeait
inexplicable et ce que l'on croyait irrationnel s'avère être rationnel en puissance.
C'est l'une des
leçons qu'il tire de la résolution du fameux problème de la duplication du carré de côté un, qui
permit aux Grecs de sortir de la crise intellectuelle et morale dans laquelle les avait plongés la
découverte des grandeurs irrationnelles.
Rappelons qu'un nombre est dit irrationnel lorsqu'il ne peut s'exprimer sous la forme d'un rapport
de nombres entiers, ou d'une suite finie non périodique de ces nombres.
Or c'est le cas de la lon-
Philosophie
sans raison et ce que nous appelons le hasard n'est que le signe de notre ignorance des causes.
Leibniz distingue en effet deux types de nécessités, dépendantes elles-mêmes de deux principes
distincts.
La première qu'il appelle la nécessité mathématique, et absolue, dé
pend du principe de non-contradiction qui dit que l'on ne peut simultanément affirmer et nier un
prédicat d'un même sujet.
Est logiquement nécessaire ce dont la négation implique contradiction,
c'est-à-dire ce qui ne peut être autre que ce qu'il est, ou ce dont l'opposé est impossible.
C'est ainsi
qu'il est logiquement nécessaire qu'un triangle ait trois angles.
La seconde nécessité, qualifiée de
, dépend en revanche du principe du meilleur, aussi appelé principe de raison, d'éco
nomie, de moindre action ou de l'optimum, qui dit que la nature cherche partout à réaliser le
maximum avec le minimum.
S'il n'est pas absolument nécessaire que les bulles de savons soient
naturellement rondes, car on peut les imaginer carrées sans contradiction, leur forme sphérique
s'explique cependant rationnellement par le fait qu'elles réalisent le maximum avec le minimum
conformément au principe du meilleur.
Cette forme est donc moralement nécessaire, au sens où sa
négation implique l'imperfection.
C'est une forme optimale.
Elle contient....
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