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YANG ZHU OU L'ÉGOÏSME LIBERTAIRE ove S. av. J.-C.) De Yang Zhu on ne sait rien sauf qu'il dut vivre...

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« YANG ZHU OU L'ÉGOÏSME LIBERTAIRE ove S.

av.

J.-C.) De Yang Zhu on ne sait rien sauf qu'il dut vivre à l'époque de Mengzi et de Zhuangzi, ou un peu avant, donc en plein IVe s.

av.

notre ère.

Il semble avoir joui d'une très grande réputation et sans doute aussi avoir eu des disciples.

De toute façon, ses œuvres - si œuvre il y eut - sont perdues et sa doctrine ne nous est connue - et donc lacunairement - que par le �hapitre VII du Liezi, philosophe taoïste dont nous reparlerons, et quelques traces de polémique par-ci par-là, notamment, comme nous l'avons vu, dans le Mengzi où les deux cibles privilégiées sont précisé­ ment Yang Zhu et Mozi. Il se pourrait bien que Yang Zhu soit à la fois un hédoniste, partisan du plaisir et de la liberté indi­ viduelle, et un individualiste rebelle à tout service :tltruiste ou étatique.

Les deux positions étant d'ailleurs beaucoup plus complémentaires qu'incompatibles. On lui a surtout reproché de se gausser de l'activité :les rois légendaires exemplaires en qui il voit des acti­ vistes surmenés qui, non seulement, ne tirent aucun �laisir de la vie, mais encore, la mettent en danger. En effet, quand on est utile aux autres on est en très 5rand danger d'être inutile à soi, car ce n'est qu'en �tant inutile aux autres qu'on a chance et assurance :l'être utile à soi.

La vie, l'inestimable importance j'être en vie, prime tout et suffit à tout. « Notre vie est notre propriété et son utilité pour nous est très grande.

Pour ce qui est de sa dignité, même l'honneur d'être empereur ne peut lui être comparé. Pour ce qui est de son importance, même la richesse que donne la possession du monde n'est pas à échan­ ger contre elle.

Pour ce qui est de-sa sécurité, si nous la perdions une matinée, la perte serait sans retour.

A ces trois points prennent garde ceux qui ont compris.

» Dans le Hanfeizi, texte légiste, il est rapporté à son sujet: « C'est un homme dont la politique est de ne pas entrer dans une ville qui est en danger, ni de rester dans l'armée.

Même en échange du monde entier, il ne donnerait pas un seul poil de sa jambe...

C'est un homme qui méprise les choses et attache du prix à la vie.

» L'image du personnage est donc très simple, pous­ sée même jusqu'à la caricature: alors que Yu le Grand a perdu tous les poils de ses jambes à force de tra­ vailler dans l'eau à maîtriser l'inondation, Yang Zhu, lui, n'aurait même pas sacrifié un poil de ses jambes à quelque travail altruiste que ce soit. « Si chacun refusait d'arracher même un seul poil et si chacun refusait de faire du monde l'objet d'un gain, le monde serait dans un ordre pa,fait.

» (Liezi) Autrement dit, il ne faut rien sacrifier, perdre ou «donner», mais il ne faut pas non plus risquer pour gagner.

Ni sacrifice, ni risque voilà la voie.

N'allons tout de même pas croire que Yang Zhou s'interdise tout mouvement ou acte de pitié envers autrui dans le besoin.

Mais une chose est de nourrir spontanément l'affamé qui nous requiert, autre chose d'i_ntervenir ou de se sacrifier pour« corriger» la nature, l'homme ou la société.

Yang Zhu est resté dans la pensée chinoise le modèle même de l'égoïsme absolu.

Une sorte de «fou» qui se retire du monde des hommes, considérant que tout sacrifice, tout humanisme, tout autant que l'appât du gain ou l'ambition, ne peuvent que mettre en péril la vie de qui y succombe. Pour cultiver la vie, leitmotiv qui soutient toute sa pensée, il suffit de commencer à soi ...

et de s'arrêter à SOI. Il y a déjà dans Yang Zhu comme un pré-taoïsme de par son rejet de l'interventionnisme illusoire, mora­ lisant et périlleux, mais il y a surtout un ton libertaire qui n'appartient qu'à lui. Au fond la leçon que nous donne Yang Zhu n'est ni une leçon d'égoïsme, ni une leçon d'anarchie, mais probablement bien plus une leçon de modestie pru­ dente : qui es-tu pour te croire appelé à te mêler de ce qui ne te regarde pas en t'arrogeant le droit de dire le bien et le mal, le convenable et l'inconvenable. Comme aussi une leçon de liberté, laquelle ne tient souvent qu'à un fil - ce qui n'est pas beaucoup plus qu'un «poil» :.... »

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