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Yougoslavie (RFY) (1996-1997) Un puissant mouvement civique La Serbie et le Monténégro, unis officiellement depuis le 27 avril 1992 dans...

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« Yougoslavie (RFY) (1996-1997) Un puissant mouvement civique La Serbie et le Monténégro, unis officiellement depuis le 27 avril 1992 dans la République fédérale de Yougoslavie (RFY) - reconnue de fait par la communauté internationale depuis les accords de Dayton (signés le 14 décembre 1995) - , n'ont pas connu d'alternance politique depuis 1989-1990.

Les partis communistes de ces deux républiques, transformés respectivement en Parti socialiste de Serbie (SPS) et Parti démocratique des socialistes du Monténégro (DSPCG), sont parvenus à se maintenir au pouvoir au fil des scrutins organisés depuis 1990 (1992, 1993 et 1996), tant au niveau local, républicain que fédéral. Frappé par des sanctions économiques de la part des Nations unies entre juin 1992 et octobre 1996, le pays est difficilement parvenu à améliorer sa situation.

La croissance a atteint 5,8 % en 1996, mais cette hausse était loin de permettre une récupération de la récession.

En 1995, la production industrielle n'a représenté que 37,3 % de son niveau de 1989 et le chômage touchait 25 % de la population active.

L'inflation a toutefois été ramenée en 1996 à 60,3 %.

Le déficit du commerce extérieur en 1996 s'élevait à un niveau record de 2,2 milliards de dollars, tandis que la dette extérieure était estimée à 9 milliards.

En fait, le pays manque de moyens financiers pour relancer la machine économique et, sans une normalisation de ses relations avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), aucune reprise sérieuse ne peut être envisagée.

Revendiquant la continuité avec l'ancienne Fédération socialiste contre l'avis de la communauté internationale, la RFY n'a toujours pas réintégré ces institutions (cette revendication ayant provoqué une crise politique en mai 1996 en raison de la désapprobation du gouverneur de la Banque nationale de Yougoslavie, Dragoslav Avramovic, contraint à la démission). L'opposition s'organise pour se faire respecter L'année 1996 en Serbie aura été celle de la montée de la contestation à l'encontre du régime du président Slobodan Milosevic.

Après une tentative vaine de l'ensemble des partis d'opposition de créer un parlement parallèle en janvier, trois partis ont pris conscience de la nécessité de créer un bloc solide pour contrer le parti au pouvoir: le Parti démocrate (DS) dirigé par Zoran Djindjic, le Mouvement du renouveau serbe (SPO) de Vuk Draskovic et l'Alliance civique de Serbie (GSS) de Vesna Pesic.

Dès le mois de mars, ces trois partis ont organisé des rassemblements à travers le pays, afin de préparer les élections fédérales et locales de novembre, cette démarche unitaire s'étant produite parallèlement à la montée de conflits sociaux (grèves multiples à Nis en mai, à Kragujevac d'août à octobre, etc.).

Malgré les efforts de la coalition Zajedno (Ensemble) fondée officiellement le 2 septembre 1996 pour mobiliser les électeurs, l'union du Parti socialiste de Serbie (SPS), de la Gauche unie yougoslave (JUL) et de la Nouvelle démocratie (ND) a remporté les élections fédérales du 3 novembre 1996 en obtenant 64 sièges (45,41 % des voix). L'opposition démocratique (Zajedno) a connu sa plus grande défaite électorale depuis 1990 en ne conquérant que 22 sièges (23,81 % des voix), tandis que le Parti radical serbe d'extrême droite (SRS) de Vojislav Seselj obtenait à lui seul 16 mandats (18,78 %). Au Monténégro, le Parti démocratique des socialistes (DSPCG) obtenait 50,88 % des voix et 20 mandats, contre 23,02 % des suffrages et 8 mandats pour son principal rival, le Parti populaire du Monténégro (NSCG) dirigé par Novak Kilibarda.

Simultanément, des élections législatives pour l'Assemblée du Monténégro se sont déroulées.

Le parti au pouvoir y a obtenu la majorité (51,2 % des voix et 45 mandats sur 85) tandis que la coalition d'opposition Narodna sloga (Entente populaire) regroupant le Parti populaire (NSCG) et l'Alliance libérale (LS) a obtenu 25,6 % des suffrages (19 sièges). Alors que le Parti socialiste s'attendait à s'imposer magistralement lors des élections municipales les 3 et 17 novembre 1996, la mobilisation des absentéistes du premier tour et plus particulièrement des jeunes électeurs a renversé la tendance.

Si le SPS l'a emporté dans la majorité des communes, Zajedno s'est imposée dans les grands centres urbains, industriels et intellectuels plus affectés par la crise économique (Belgrade, Novi Sad, Nis, Kragujevac, Kraljevo, etc., qui représentent près de 60 % de la population du pays).

Déroutés par cette défaite, les dirigeants serbes, habitués à gouverner seuls, ont procédé à l'annulation des résultats là où leur suprématie était sérieusement contestée, prétextant de nombreuses irrégularités. Ce non-respect de la volonté des citoyens a provoqué un impressionnant courant de révolte des électeurs bafoués.

Pendant trois mois, des manifestations (attirant certains jours plusieurs centaines de milliers de.... »

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