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Yougoslavie (RFY) (1997-1998): Violences au Kosovo Les imposantes manifestations de contestation ayant regroupée des centaines de milliers de citoyens serbes...

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« Yougoslavie (RFY) (1997-1998): Violences au Kosovo Les imposantes manifestations de contestation ayant regroupée des centaines de milliers de citoyens serbes de novembre 1996 à février 1997, consécutives au vol électoral orchestré par les autorités au lendemain de la victoire de l'opposition démocratique aux élections municipales du 16 novembre 1996, avaient laissé croire à une chute possible du régime autoritaire de Slobodan Milosevic. Ces espoirs ont été déçus en 1997.

En 1998, la République fédérale de Yougoslavie (RFY, regroupant Serbie et Monténégro) - reconnue de fait par la communauté internationale depuis les accords de Dayton (signés le 14 décembre 1995) - et plus particulièrement la Serbie se sont enfermées dans un réflexe autoritaire et isolationniste. En février 1997, le pouvoir socialiste avait fini par reconnaître la victoire électorale de la coalition Ensemble (Zajedno) en adoptant une loi spéciale.

La dynamique d'union de l'opposition démocratique pouvait laisser présager de nouvelles victoires en 1997, lors des élections législatives et présidentielles. Néanmoins, au lieu d'élargir le rassemblement des forces démocratiques et de la société civile, Zajedno a fini par se déchirer : les divergences entre le chef du Mouvement serbe du renouveau (SPO), Vuk Draskovic, et le président du Parti démocrate (DS) devenu maire de Belgrade, Zoran Djindjic, ont mis à mal la coalition.

Tandis que le SPO se prononçait pour la participation aux élections législatives, le DS, appuyé par l'Alliance civique de Serbie (GSS), refusait de légitimer un jeu électoral dont les règles étaient fixées en fonction des intérêts du parti gouvernemental, le Parti socialiste de Serbie (SPS).

Douze partis politiques ont réclamé une table ronde pour discuter des conditions électorales : le pouvoir ayant augmenté le nombre de circonscriptions (de neuf à vingt-neuf) en juillet 1997, ces organisations ont décidé de boycotter les élections législatives, jugées inéquitables.

Affaiblie et peu représentée au Parlement fédéral, l'opposition n'était pas parvenue à entraver l'élection de S. Milosevic au poste de président de la République fédérale de Yougoslavie le 23 juillet 1997, ce dernier ayant utilisé les deux mandats de président de la Serbie que lui offrait la Constitution de cette république. Socialistes et extrémistes de droite au gouvernement de la Serbie Le boycottage n'a finalement pas été suffisamment important pour invalider les élections législatives du 21 septembre 1997.

Toutefois, aucun parti n'a obtenu la majorité absolue : sur 250 sièges, le SPS et sa coalition ont obtenu 110 sièges (34,25 % des voix), le Parti radical serbe (SRS) 82 (28,07 %) et le SPO 45 (19,20 %).

L'élection présidentielle se déroulant le même jour était invalidée, la participation étant inférieure à 50 % du corps électoral (48,97 %), Vojislav Seselj, chef du SRS, formation d'extrême droite, était arrivé en tête devant le candidat du SPS, l'ancien président de la Fédération yougoslave, Zoran Lilic.

Lors d'une nouvelle consultation électorale le 21 décembre 1997, le candidat du SPS, Milan Milutinovic, a obtenu 59,23 % des suffrages contre 37,57 % à son rival Vojislav Seselj, la participation ayant de peu dépassé 50 %.

De fait, la Serbie connaissait une crise politique : l'Assemblée de Serbie n'a été constituée que le 3 décembre 1997 et le nouveau gouvernement, reflétant la consultation électorale de septembre 1997, a été formé le 23 mars 1998.

Alors que l'on pressentait le SPO comme partenaire gouvernemental du SPS, le Premier ministre, Mirko Marjanovic, a constitué une équipe avec la deuxième formation du Parlement de Serbie, le SRS. La RFY, constituée en avril 1992, n'est pas un État consolidé.

Sa cohésion a sérieusement été remise en cause en 1997-1998, en premier lieu par l'affirmation au Monténégro d'une équipe dirigeante libérale autour de Milo Djukanovic et en second lieu, après huit ans de statu quo, par le retour de la violence au Kosovo (région de Serbie peuplée très majoritairement d'Albanais). Au Monténégro, le parti dominant, le Parti démocratique des socialistes (DSPCG), a fini par se scinder au cours de l'été 1997 en deux fractions, dominées respectivement par le président et le chef du gouvernement de cette république : Momir Bulatovic, représentant une ligne conservatrice fidèle aux liens avec le régime de Belgrade, et M.

Djukanovic, défendant une politique.... »

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