Devoir de Philosophie

Yougoslavie (RFY) (1998-1999): L'escalade de la guerre pour le Kosovo Encadré : L'évolution du fédéralisme yougoslave En 1998 et 1999,...

Extrait du document

« Yougoslavie (RFY) (1998-1999): L'escalade de la guerre pour le Kosovo Encadré : L'évolution du fédéralisme yougoslave En 1998 et 1999, l'agenda politique de la République fédérale de Yougoslavie (RFY) a été essentiellement occupé par la question du Kosovo, province du sud de la Serbie peuplée à plus de 80 % d'Albanais (se dénommant également "Kosovars"). Son statut de province autonome (tout comme celui de la Voïvodine, au nord de la Serbie, peuplée d'une majorité de Serbes et, entre autres, d'une forte minorité magyare) a été supprimé en 1989-1990 par le régime de Belgrade. Le statu quo établi au Kosovo à partir de 1990, caractérisé par le contrôle policier et militaire serbe de cette région et par la résistance pacifiste menée par la Ligue démocratique du Kosovo (LDK) dirigée par Ibrahim Rugova, a éclaté en 1998.

Les événements se sont précipités avec la multiplication des opérations de l'Armée de libération du Kosovo (UCK), constituée en 1996 avec l'appui de la diaspora albanaise en Europe occidentale, surtout en Suisse et en Allemagne, et luttant pour l'indépendance du Kosovo.

L'émergence de cette organisation aux contours idéologiques flous est à rapprocher de l'échec de la politique pacifiste de la LDK qui, en l'espace de huit ans, n'est parvenue ni à concrétiser l'existence d'une République du Kosovo autoproclamée en juillet 1990 ni à améliorer la situation des Albanais.

Ne comptant pas plus de quelques dizaines d'hommes au départ, l'UCK a multiplié, à partir de 1996, les attaques contre les forces de police serbes et contre les Albanais soutenant le régime de Belgrade.

Début 1998, alors que les provocations de l'UCK redoublaient, les forces spéciales de la police serbe ont entrepris de "nettoyer" la région de la Drenica, bastion de l'UCK.

La répression disproportionnée ayant provoqué de nombreuses victimes civiles, les grandes puissances sont intervenues et ont exigé de la Serbie le retrait de ses forces spéciales du Kosovo.

Un nouveau rapport de forces s'est établi sur la scène politique albanaise au profit des éléments radicaux: UCK, en premier lieu, et Mouvement démocratique unifié de Rexhep Qosja, indépendantiste et favorable à l'unification albanaise dans un seul État.

La formation d'un nouveau gouvernement provisoire du Kosovo en mars 1999, comprenant essentiellement des représentants de ces forces, a mis en évidence la perte de leadership politique de la LDK. Des accords restés lettre morte Au cours du printemps 1998, l'UCK a pris le contrôle d'un bon tiers de la province.

Mais la contre-offensive des forces de police et militaires serbes, entre juillet et septembre, a entraîné son recul et la prise d'un bon nombre de ses bastions.

Ces opérations militaires ont causé l'exode de plus de 300 000 personnes réfugiées à l'intérieur du Kosovo ou dans les pays limitrophes (Albanie, Monténégro et Macédoine).

Face à l'affaiblissement de l'UCK et à la catastrophe humanitaire qui s'annonçait à l'approche de l'hiver, les grandes puissances ont redoublé les pressions sur la Yougoslavie (menaces de frappes aériennes de l'OTAN - Organisation du traité de l'Atlantique nord).

Un accord a ainsi été signé le 13 octobre 1998 entre le président yougoslave, Slobodan Milosevic, et Richard Holbrooke, émissaire du président des États-Unis, impliquant entre autres un cessez-le-feu, une diminution des effectifs des forces spéciales de la police serbe, le déploiement d'observateurs internationaux dans le cadre d'une "mission de vérification" de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), le contrôle de l'espace aérien au-dessus du Kosovo par l'OTAN, l'organisation d'élections dans un délai de neuf mois.

De fait, la Yougoslavie s'est vue contrainte de reconnaître l'intervention de la communauté internationale pour régler la question du Kosovo, et ce en dépit des résultats du référendum organisé le 23 avril 1998 où la majorité des votants avait rejeté une telle perspective pour résoudre la crise.

Afin d'éviter des frappes de l'OTAN, la Serbie a retiré de nombreuses forces de police, sans remettre en cause fondamentalement sa volonté d'anéantir l'UCK, stigmatisée comme "terroriste" et "séparatiste". En dépit de la présence des observateurs de l'OSCE et de l'installation d'unités de l'OTAN en Macédoine chargées d'assurer leur sécurité, la violence s'est poursuivie dans la province (attentats dans les villes, massacre de Racak). Confronté à l'échec de la mise en œuvre de l'accord Milosevic-Holbrooke, le groupe de contact a lancé un ultimatum aux parties serbe et kosovare pour les contraindre à négocier et à approuver un plan d'autonomie.

Aucun accord n'a été signé lors des négociations de Rambouillet, présidées par la France et le Royaume-Uni (février 1999), la délégation albanaise prétextant la nécessité de consulter sa base et les autorités serbes rejetant le volet militaire impliquant le déploiement de troupes de l'OTAN au Kosovo.

Lors de la reprise des pourparlers à Paris, le 15 mars 1999, la délégation yougoslave, ayant parié sur le refus des Albanais de signer un accord de paix (paraphé, cependant, le 18 mars), a non seulement rejeté le volet militaire, mais également l'accord politique, indiquant ainsi qu'elle n'était pas prête à un compromis. La mission de la "dernière chance" menée à Belgrade par R.

Holbrooke ayant échoué le 22 mars 1999, Javier Solana, secrétaire général de l'OTAN, a donné l'ordre le 23 mars 1999 de lancer des "opérations aériennes" en République fédérale de Yougoslavie (premières frappes effectives dans la nuit du 24 au 25 mars 1999).

Le chef de l'État S.

Milosevic, inculpé le 27 mai 1999 pour "crimes contre l'humanité", n'a pas cédé après les premiers jours de bombardements, contrairement à ce qu'escomptaient les grandes puissances,.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓