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Yougoslavie (RFY) (1999-2000): Un sombre après-guerre Encadré : L'administration provisoire du Kosovo La République fédérale de Yougoslavie (RFY), et plus...

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« Yougoslavie (RFY) (1999-2000): Un sombre après-guerre Encadré : L'administration provisoire du Kosovo La République fédérale de Yougoslavie (RFY), et plus particulièrement la Serbie, a subi pendant soixante-dix-huit jours, du 24 mars au 10 juin 1999, une guerre aérienne menée par l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique nord).

En plus d'assurer la crédibilité de l'Alliance, la guerre visait à obtenir le retrait des forces armées serbes de la province yougoslave du Kosovo (à population très majoritairement albanaise) où, depuis le printemps 1998, elles étaient opposées à l'Armée de libération du Kosovo (UCK, albanaise).

Le but poursuivi était également d'affaiblir le potentiel militaire yougoslave ainsi que son appareil économique afin de réduire la capacité de nuisance du régime de Slobodan Milosevic. De fait, la souveraineté de la Serbie sur la province du Kosovo est devenue plus que virtuelle.

Le 9 juin 1999, Belgrade et l'OTAN ont signé un accord militaire technique organisant le retrait des forces serbes du territoire.

Cet accord et la résolution 1244 de l'ONU ont assuré le transfert du pouvoir des autorités serbes à la Kfor (Force de paix au Kosovo), ainsi qu'à la mission administrative provisoire des Nations unies (Minuk), dont les principaux objectifs sont la mise en place d'une autonomie substantielle de la province, l'organisation d'un appareil administratif local, la démocratisation de la vie politique, l'aide au retour des réfugiés et à la reconstruction des infrastructures.

Dès l'installation des troupes de l'OTAN, les 800 000 réfugiés albanais environ, installés provisoirement en Macédoine, en Albanie et au Monténégro, ont pu regagner la province.

Le retrait de l'armée yougoslave et de la police serbe en juin 1999 s'est accompagné d'un exode massif de la population civile serbe (150 000 personnes en trois mois), craignant des représailles de la part des Albanais et abandonnée par ses dirigeants locaux.

Cet exode s'est poursuivi au cours des mois suivants en raison des pressions albanaises, des agressions et des meurtres commis (plus de 400) contre les Serbes, mais aussi contre les Tsiganes (Roms) et les Slaves musulmans sans qu'aucune réaction significative de la Minuk et de la Kfor ne vienne enrayer ce qui se révélera être au fil des mois une politique d'expulsion des non-Albanais du Kosovo. Un territoire divisé Sur près de 250 000 Serbes vivant au Kosovo avant la guerre, on estimait en septembre 1999 que 97 000 y étaient demeurés, en particulier dans les communes du Nord (environ 17 % du territoire de la province).

Les habitants serbes sont restés très divisés sur le plan politique : les Serbes du Nord, représentés par le Conseil national serbe (SNV) de Kosovska Mitrovica, campent sur des positions intransigeantes et refusent de coopérer avec la communauté internationale, tandis que les Serbes des enclaves situées ailleurs dans la province, représentés par le Conseil national serbe de Gracanica (autour de l'évêque Artemije), se montrent plus pragmatiques et prêts au compromis avec la Minuk. Tandis que les Albanais revendiquent l'indépendance du territoire, les Serbes souhaitent son maintien dans la Serbie et la Yougoslavie, ainsi que la création de cantons là où ils sont majoritaires.

Si la guerre a permis de mettre un terme à la domination policière de la Serbie sur le Kosovo, elle est loin d'avoir conduit à sa stabilité.

De nombreuses questions sont demeurées en suspens, surtout celles du futur statut de cette région et de la position des minorités non albanaises.

En grande majorité, les Serbes ont décidé de boycotter les élections locales de l'automne 2000.

En outre, les incidents se sont multipliés dans le sud de la Serbie, dans les communes de Presevo, Bujanovac et Medvedja peuplées majoritairement d'Albanais et désormais revendiquées par les nationalistes albanais. Les bombardements de l'OTAN en Serbie ont causé la mort de près de 500 civils, ainsi que la destruction de multiples infrastructures militaires, de transport (pont, voies ferrées, etc.) et économiques (usines...).

Les dommages étaient estimés à 29,6 milliards de dollars par le groupe d'économistes indépendants G17 (100 milliards de dollars selon Belgrade).

Ces opérations ont accéléré le déclin économique de la Serbie qui n'a pas connu de réelles réformes économiques depuis 1990.

En 1999, le PIB de la RFY (sans le Kosovo) a chuté de 19,2 % par rapport à l'année précédente.

Cette baisse a concerné surtout le secteur industriel, dont la production a chuté de 24,1 % par rapport à 1998.

Les bombardements de l'OTAN n'ont fait qu'accélérer, brutalement, le processus de désindustrialisation du pays : à partir de 1989, la production industrielle s'est effondrée de 72 %.

La.... »

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