Yougoslavie (RFY) (2000-2001): La chute de Milosevic L'année 2000 aura marqué un tournant historique en République fédérale de Yougoslavie (RFY,...
Extrait du document
«
Yougoslavie (RFY) (2000-2001): La chute de Milosevic
L'année 2000 aura marqué un tournant historique en République fédérale de
Yougoslavie (RFY, réunissant la Serbie et le Monténégro), et plus
particulièrement en Serbie, avec la chute du régime de Slobodan Milosevic.
Élu
au suffrage indirect président de la Yougoslavie en juillet 1997, ce dernier
avait fait modifier la Constitution en juillet 2000 afin d'assurer la pérennité
de son pouvoir en lui permettant de se représenter encore deux fois, au suffrage
direct cette fois.
En convoquant des élections le 24 septembre 2000, alors que
son mandat courait jusqu'à l'été 2001, il pensait pouvoir bénéficier d'un
soutien suffisant pour se maintenir à la tête du pays.
Le 24 septembre 2000, quatre scrutins différents étaient organisés : élections
municipales en Serbie, élections parlementaires et présidentielle fédérales et
élections provinciales en Voïvodine.
Ils se sont tous soldés par la victoire de
l'Opposition démocratique de Serbie (DOS), coalition réunissant 18 mouvements
politiques distincts, en tête desquels le Parti démocrate de Serbie (DSS) de
Vojislav Kostunica et le Parti démocrate (DS) de Zoran Djindjic.
Les trois
grandes formations ayant dominé la vie politique du pays au cours de la dernière
décennie, tant du côté du pouvoir que de celui de l'opposition (Parti socialiste
de Serbie de S.
Milosevic - SPS -, Parti radical serbe - SRS - et Mouvement du
renouveau serbe - SPO), ont été largement défaites.
Leur échec a signifié le net
affaiblissement de la "matrice nationaliste et populiste" des années 1980-1990.
Si l'opposition démocratique a largement remporté les élections locales, en
prenant la direction de plus de 120 communes sur 189, ainsi que les élections
provinciales en Voïvodine, obtenant 117 mandats sur 120, son résultat a été plus
mitigé à l'Assemblée fédérale, où elle a obtenu 55 des 108 sièges réservés à la
république de Serbie (30 pour le Monténégro) à la Chambre des représentants,
contre 44 pour le SPS et la JUL (Gauche unifiée yougoslave), tandis qu'à la
Chambre des républiques elle ne remportait que 10 mandats sur les 20 affectés à
la Serbie, contre 7 pour la coalition dite de gauche.
Ne bénéficiant pas de la
majorité absolue au Parlement fédéral (65 sièges sur 178), la DOS a conclu une
alliance avec le Parti socialiste populaire du Monténégro (SNPCG), allié
jusqu'alors au SPS.
Lors de l'élection à la présidence fédérale, le candidat de
la DOS, V.
Kostunica, est cependant sorti vainqueur dès le premier tour, avec
50,24 % des suffrages face au président sortant, S.
Milosevic.
Les deux temps de l'effondrement du régime
En refusant de reconnaître la victoire de son adversaire, S.
Milosevic a
provoqué une grave crise politique et suscité le mécontentement d'une grande
majorité des citoyens.
Ayant tiré les enseignements d'une décennie de
protestations contre le régime (1991, 1992, 1993, 1996-1997), une partie de la
DOS a organisé le renversement du régime, le jeudi 5 octobre 2000, lors d'un
grand rassemblement à Belgrade.
Les manifestants ont envahi le Parlement
fédéral, le siège de la télévision d'État et celui du SPS, provoquant
l'effondrement des piliers du régime.
L'action du mouvement de la jeunesse Otpor
(Résistance) a été également déterminante au cours de la crise.
Finalement, S.
Milosevic a été contraint de reconnaître la victoire de V.
Kostunica le 6
octobre 2000.
Mais le régime n'en avait pas complètement disparu pour autant.
En effet, la
victoire de l'opposition démocratique a ouvert la voie à une transition
politique négociée avec le SPS, qui contrôlait encore les institutions de la
république de Serbie.
Un gouvernement provisoire a été constitué, comprenant des
membres du SPS, du SPO et de la DOS.
De fait, la situation est restée quelque
peu confuse jusqu'à la tenue des élections législatives en république de Serbie,
le 23 décembre 2000, remportées haut la main par la DOS (176 mandats sur 250),
et à la formation d'un gouvernement par Z.
Djindjic fin janvier 2001.
Abandonné
par nombre de ses militants, le SPS aurait du mal à se relever de cette débâcle.
L'arrestation de S.
Milosevic, le 1er avril 2001, et celle de certains de ses
collaborateurs, pour corruption et malversations financières, ont clairement
signifié que les dérives criminelles de l'ancien régime ne demeureraient pas
impunies.....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓