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Yougoslavie (RSFY) (1988-1989): La fédération déstabilisée La Yougoslavie est plongée dans la plus grave crise de son histoire d'après-guerre. Selon...

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« Yougoslavie (RSFY) (1988-1989): La fédération déstabilisée La Yougoslavie est plongée dans la plus grave crise de son histoire d'après-guerre.

Selon les prévisions officielles, l'inflation devait atteindre 1 000% à la fin de l'année 1989 et, malgré l'arrivée d'un Premier ministre qui a annoncé des réformes radicales, on voit mal une issue se dessiner dans un avenir proche.

Sur le plan politique, le régime est déstabilisé, à la fois confronté à de graves querelles nationales et à la remise en cause de l'héritage titiste. L'année a d'abord été marquée par la résurgence du problème du Kosovo.

Les 27 et 28 mars 1989, la province a été secouée par des émeutes albanaises qui ont fait 24 morts, dont 2 policiers, selon le bilan officiel.

Comme lors des troubles d'avril 1981, qui avaient fait officiellement 9 morts, la pacification a été obtenue au prix de l'instauration de mesures d'exception: 15 000 militaires, appuyés par des blindés, ont été dépêchés dans la région pour seconder quelque 2 500 miliciens, et le couvre-feu a été décrété. La question du Kosovo, cette province de la Serbie déchirée par des tensions entre les Albanais (90% des 1,9 million d'habitants), et les Serbes et Monténégrins (10%), avait resurgi au premier plan de l'actualité dès le milieu de l'année 1988.

La Ligue des communistes de Serbie, emmenée par son charismatique président, Slobodan Milosevic, était alors partie en campagne pour exiger une révision de la Constitution de 1974 afin de permettre à la Serbie de renforcer ses pouvoirs sur ses deux provinces autonomes, la Voïvodine au nord, le Kosovo au sud. La déferlante serbe La première manifestation de soutien à la réforme constitutionnelle le 9 juillet 1988 à Novi Sad, capitale de la Voïvodine, a donné le coup d'envoi de l'"été chaud serbe".

En trois mois, plus de deux millions de personnes ont manifesté à travers le pays en faveur d'une "Serbie réunifiée".

Les manifestants brandissaient le portrait de S.

Milosevic, célébré comme le "nouveau Tito", dénonçaient les dirigeants infidèles à la Serbie et réclamaient le départ des hommes corrompus qui ont mené le pays à la faillite. Le déferlement serbe a fait tomber des dizaines de têtes dans tout le pays.

Le 6 octobre 1988, plus de 100 000 manifestants massés à Novi Sad obtenaient le départ de la direction du Parti et de l'État de la province.

Le 11 janvier 1988, à l'issue de deux jours de manifestations à Titograd, capitale du Monténégro, les responsables du Parti et du gouvernement présentaient leur démission.

Le 2 mars 1989, deux dirigeants albanais du Kosovo, dont l'ancien président de la Ligue des communistes Azem Vlasi, étaient arrêtés puis inculpés de complicité avec les "nationalistes albanais". Face au réveil serbe, les Albanais ont organisé des marches en novembre 1988 pour protester contre la volonté de réduire leurs droits nationaux.

Le 20 février 1989, 1 300 mineurs de Trepca entamaient une grève de la faim de huit jours.

Fin mars, l'adoption des amendements constitutionnels mettait le feu aux poudres.

Face aux émeutiers, dont certains étaient armés, la direction yougoslavie a évoqué un "soulèvement armé" préparé à l'avance qui visait à détacher le Kosovo de la Yougoslavie pour rejoindre l'Albanie voisine. Depuis les émeutes de 1981, qualifiées de "contre-révolution", la situation n'avait cessé de se détériorer au Kosovo.

Les Serbes dénonçaient le "génocide" dont ils étaient victimes et la "terreur" que les Albanais faisaient régner en toute impunité dans la région: profanations de cimetières orthodoxes, viols de fillettes, pressions sur les paysans pour les forcer à vendre leurs terres, etc. Officiellement, 50 000 Serbes et Monténégrins ont quitté la province depuis 1981. Pour les Albanais, la plupart de ces émigrants ont fui le sous-développement, le Kosovo étant la région la plus arriérée du pays, et les violences rapportées par la presse de Belgrade sont de la propagande "grand-serbe".

Face aux Serbes, qui rappellent que le Kosovo fut le siège de leur État médiéval, les Albanais avancent aussi leurs droits historiques à vivre sur cette terre. Les effets de la crise du Kosovo La crise du Kosovo a eu des répercussions autrement plus graves.... »

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