Zaïre (Congo-Kinshasa) (1995-1996) La trajectoire politique zaïroise toujours dite "en transition" a continué de paraître paradoxale. D'une part, l'État est...
Extrait du document
«
Zaïre (Congo-Kinshasa) (1995-1996)
La trajectoire politique zaïroise toujours dite "en transition" a continué de
paraître paradoxale.
D'une part, l'État est resté incapable d'avoir la maîtrise
de deux piliers essentiels: la monnaie et le monopole organisé de l'ordre
public.
Dans un certain nombre de régions (Kivu, Shaba et Kasai, entre autres),
l'économie a continué soit à se "dollariser" pour les opérations commerciales
d'une certaine ampleur, soit à se heurter à l'indignation de la population face
aux nouvelles coupures imprimées par les autorités nationales.
Quant aux forces
de l'ordre, à l'exception de la Division spéciale présidentielle, elles ont
survécu grâce aux ponctions opérées sur les habitants, aux barrages routiers,
etc.
Certaines unités de l'armées ont aussi rejoint les milices armées locales,
comme au Nord-Kivu.
D'autre part, dans un contexte aussi dégradé, l'absence de polarisations
politiques clairement affirmées et d'explosions sociales demeurait surprenante.
Sur le théâtre politique, il a été extrêmement difficile de déceler des clivages
autres que ceux divisant des "barons".
Toutes les forces politiques qui avaient
pignon sur rue ont implosé en plusieurs composantes.
Au sein de l'organe
législatif de la transition, le Haut Conseil de la République (HCR), les
tentatives de censurer le gouvernement Kengo Wa Dondo sont toutes restées
vaines.
Bien plus, un consensus est intervenu en avril 1996 sur un calendrier
électoral rejoignant la position de toujours du président Mobutu Sise Seko et
désavouant les prises de position de l'ancienne Conférence nationale souveraine
qui prévoyait que le processus électoral devait débuter au niveau local pour se
terminer au niveau présidentiel.
Par ailleurs, la cohabitation entre le gouvernement de Joseph Kengo Wa Dondo et
le président de la République a fonctionné, ces deux pivots du pouvoir ayant
tout intérêt à s'entendre dans leur quête d'une légitimité extérieure qui
n'était pas encore véritablement consacrée.
Concernant le gouvernement Kengo, les résultats des efforts pour répondre aux
critères de "bonne gouvernance" et de bonne gestion n'ont pas été évidents.
Certes, il y a eu quelques "embellies" au niveau des statistiques officielles.
Ainsi, le taux d'inflation est passé de près de 10 000 % en 1994 à 370 % en
1995.
La monnaie locale a enregistré en 1995 une dépréciation de "seulement" 79....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓