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Zimbabwé (1983-1984) Au Zimbabwé, la période 1983-84 a été marquée par deux événements politiques majeurs: en mars 1983, le départ...

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« Zimbabwé (1983-1984) Au Zimbabwé, la période 1983-84 a été marquée par deux événements politiques majeurs: en mars 1983, le départ pour un exil de cinq mois de Josuah Nkomo, leader de la ZAPU et des groupes minoritaires Ndébélé-Kalanga ; et en août 1984, la tenue du deuxième Congrès de la ZANU, parti majoritaire mais peu homogène, dirigé par le Premier ministre Robert Mugabe, et expression politique des divers groupes ethniques Shona.

Ce Congrès devait préparer les élections de 1985, qui marqueront le milieu de la période de transition de dix ans ménagée par les accords de Lancaster House, auxquels chacun - Blancs et Noirs - continue de se référer.

Mais l'enjeu de ce Congrès n'était pas qu'électoral.

Robert Mugabe et bon nombre de dirigeants de la ZANU semblaient en effet de plus en plus hostiles au multipartisme (déclaration de mars 1984) et souhaitaient la transformation de la ZANU en parti unique à orientation socialiste.

Dans cette perspective, le gouvernement s'affrontait aux diverses oppositions: Front républicain de Ian Smith ; partisans de l'évêque Muzorewa, arrêté en octobre 1983 ; partisans de Sithole ; et surtout militants de la ZAPU. Depuis décembre 1982, une lutte armée a ainsi été engagée par le gouvernement contre la "dissidence".

Sous ce vocable se cachait une réalité mal connue, mais certainement complexe.

Implantée dans le Sud du pays, elle était composée d'au moins cinq groupes aux intérêts distincts.

Outre les groupes exprimant les options de la ZAPU, dont le fief est Bulawayo - capitale économique du Sud -, on trouvait d'anciens éléments de l'ex-ZIPRA (aile militaire de la ZAPU) et un groupe armé, via la Zambie, par l'URSS.

Le rôle de l'Afrique du Sud était peu clair, d'autant que l'ex-ZIPRA conservait des liens avec l'African National Congress (ANC) sud-africaine.

Dans ce conflit meurtrier, l'enjeu était d'abord politique, puisqu'il s'agissait pour la ZANU de s'implanter en pays Ndébélé-Kalanga, aire d'influence ZAPU.

L'enjeu était politico-militaire ensuite, car ce qu'on appelle en termes de gestion des troupes "l'amalgame" (ici entre les deux armées d'ex-guérilleros, ZIPRA-ZAPU et ZANLA-ZANU) était très fragile, une partie de l'armée étant potentiellement dissidente.

Allait-on vers une armée "nationale" à base mono-ethnique? L'enjeu était enfin ethnique, car les tensions traditionnelles entre Shona et Ndébélé se sont ravivées.

La commission Justice.... »

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