Devoir de Philosophie

5 milliards et la suite...

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

11 juillet 1987 -   Le cinq milliardième habitant de la planète est parmi nous. Il y a seulement une demi-chance sur cent pour que ce soit dans une famille française, c'est-à-dire dans un pays où le gouvernement souhaiterait plus de naissances, mais bien plus de chances pour qu'il soit venu dans une famille déjà nombreuse au tiers-monde, où il peut n'avoir pas été désiré par le gouvernement, surtout si celui-ci est asiatique.    Et quand cet enfant aura douze ans, c'est-à-dire à la fin de ce siècle, les Nations unies fêteront le six milliardième habitant, quand il aura vingt-quatre ans, le sept milliardième... Il vivra dans un monde où la population aura doublé depuis sa naissance. Selon les projections des Nations unies, la population mondiale se stabiliserait, en effet, à une dizaine de milliards au cours de la deuxième moitié du siècle prochain.    Et, cependant, le freinage a commencé vers 1970, sans qu'on s'en rende bien compte, à un moment où les pays riches s'inquiétaient de la croissance du tiers-monde, qu'ils jugeaient excessive, comme si eux-mêmes étaient exempts de problèmes, il est vrai inverses, qu'ils se gardaient bien d'évoquer. Le taux d'accroissement dépassait alors 2 %. Du jamais vu et que vraisemblablement on ne verra plus jamais, au moins à l'échelle de plusieurs générations. Ce taux serait tombé à 1,6 % actuellement l'an, et il devrait se situer aux alentours de 1,4 % à la fin de ce siècle et de 1 % vers 2000, pour s'annuler dans la deuxième moitié du siècle prochain.    L'enfant qui naît aujourd'hui assistera, en même temps qu'à cette décélération lente, à un bouleversement du paysage démographique mondial en raison des décalages qui se produisent, et vont se produire, dans l'entrée et le parcours des pays les uns après les autres dans la transition démographique, c'est-à-dire en peu de mots la baisse de la fécondité survenant après la baisse de la mortalité jusqu'à ce que les deux courbes se rejoignent... LEON TABAH Le Monde du 11 juillet 1987

Liens utiles