Abdulaziz

Sultan ottoman né et mort à Istanbul (1830-1876). Il succéda à son frère en 1861. Physiquement puissant, intel-le,ctuellement peu doué, dépensier, lunatique et emporté, il montra peu d'intérêt pour les affaires de l'Etat. Mais il avait une idée personnelle de l'Etat et du monarque. Grâce à ses grands vizirs, Ali et Fouad Pacha, la première décennie de son règne de quinze ans connut le succès en politi-que intérieure, avec l'exécution des réformes du Tanzimat Après la mort de ces hommes d'Etat, Popposition, le désordre et les difficultés finan-cières s'aggravèrent. Le sultan fut finalement déposé (fin mai 1876), et il se suicida quelque temps plus tard. Jusqu'à la mort d'Ali Pacha (1891), la politique extérieure resta liée à celle des grandes puissances qui avaient signé le Traité de Paris et se portaient garantes de son exécution. L'affai-blissement de la France, en 1871, provoqua d'abord un bouleverse-ment, puis un renversement d'al-liances au profit de la Russie. Hormis les difficultés financières, qui condui-sirent à la banqueroute de l'Etat, d'autres crises politiques graves marquèrent le règne d'Abdulaziz: la question du Monténégro (1862), la question de l'évacuation des troupes ottomanes des forteresses de la Ser-bie, l'association des deux principau-tés du Danube, la question de la Crète,. celle du khédivat en Egypte, les révolutions de Bulgarie et d'Her-zégovine furent les plus importantes. Le cabinet s'efforça de les résoudre, en s'appuyant sur l'une ou l'autre grande puissance, selon les circons-tances, mais cela ne put éviter dans la plupart des cas une perte d'autorité de l'Etat. Le commencement et le développement de la Crise d'Orient (1875-1876) et l'intervention des grandes puissances, qui présentèrent des exigences inadmissibles, conduisi-rent à la déposition du sultan par les partisans d'une Monarchie constitu-tionnelle, la tête de laquelle se trouvait Micihat Pacha.