Abdulhamid II
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
Sultan ottoman né et mort à Istanbul (1844-1918). Après la déposition de son frère, Mourad V, devenu fou, Abdulhamid monta sur le trône. Peu intéressé depuis son enfance par la politique et les affaires de l'Etat, il fit preuve comme souverain d'un caractère difficile et rusé. D'abord il collabore avec les constitutionnels, qui avaient persuadé le prince héri-tier de la nécessité de former un gouvernement constitutionnel et avaient ainsi préparé son avènement au trône. Puis il les élimine les uns après les autres, repousse la Cons-titution, dissout le Parlement et ins-taure l'autorité absolue qui, après un attentat manqué contre sa personne, devint particulièrement tyrannique. Pendant son règne, l'Empire perdit plusieurs pays. Suite à la guerre russo-turque de 1877-1878, il dut signer le malheureux Traité de San Stefano, assez sévère malgré l'atténuation ob-tenue au Congrès de Berlin: la Rou-manie, la Serbie et le Monténégro devenaient complètement indépen-dants; la Bulgarie était érigée en principauté autonome; l'Angleterre s'installait à Chypre; l'Autriche-Hon-grie en Bosnie et en Herzégovine. L'espoir du sultan de préserver l'unité du pays, en profitant des rivalités des grandes puissances, se révéla vain. La France prit, en 1881, la Tunisie, l'Angleterre, en 1882, l'Egypte, et la Bulgarie, en 1885, la Roumélie-Orientale. Abdulhamid tenta de sau-ver l'intégrité de l'empire, par des concessions financières et écono-miques aux grandes puissances, mais sans succès. La victoire sur la Grèce (1897) fut inutile, car la Crète fut pratiquement perdue. Ces échecs for-tifièrent Popposition intérieure. Les Jeunes-Turcs qui, entre-temps, s'étaient organisés politiquement et avaient mené une campagne sévère contre la tyrannie du Sultan rouge, l'obligèrent à promulguer la Consti-tution (1908). Après une rébellion de ses partisans à Istanbul et la perte de quelques nouvelles provinces, le sultan fut déposé par le Parlement (avril 1909). Il vécut, jusqu'à la guerre des Balkans, à Salonique, et finit ses jours à Istanbul.