Achille Rata

par le lancement de l'Action catholique qui permit la création d'organisations laïques à caractère religieux

Achille Rata (1857-1939) est ordonné prêtre en 1879, à l'âge de 22 ans. Personnage doué d'une intelligence et d'une culture prodigieuses, il devient bibliothécaire en 1888, puis est nommé préfet de la bibliothèque ambrosienne en 1907. Cinq ans, plus tard, il est appelé à Rome où il prendra la direction de la biblio­thèque du Vatican.

Après une courte activité diplomatique qui débute en 1918, Achille Ratti est élu pape en 1922. Il prend alors le nom de Pie XI. Un des ses premiers actes sera de béatifier (1923) puis de canoniser (1925) Thérèse

de l'Enfant-Jésus, sous la protection de laquelle il met son pontificat. Il signifie ainsi à tous sa volonté de privilégier la simplicité.

Au cours d'une période difficile, il parvient à clari­fier le statut de l'Eglise grâce aux accords de Latran signés avec l'Italie en 1929. Ces accords reconnaissent la souveraineté pontificale sur le petit territoire du Vatican (44 ha), mais, plus encore, ils don­nent à l'Eglise une position privilégiée en Italie en ce qui concerne la scolarité et les problèmes matrimo­niaux.

En France, l'Eglise se heurte à l'Action française. Son leader, Charles Maurras, est athée et prône un na­turalisme dangereux pour l'Eglise, mais, surtout, un nationalisme exacerbé dont les connotations réaction­naires sont trop évidentes. Un décret du Saint-Office met à l'index le journal de l'Action française. Cette condamnation provoque une crise de conscience parmi les nombreux prêtres fascinés par \"l'Eglise de l'ordre\" que défend l'Action française.

La réaction de Pie XI se fait vite plus constructive. Il lance l'Action catholique, laquelle permet la création de mouvements laïques d'inspiration catholique. Pie XI avalise ainsi les initiatives de l'abbé Cardijn, prêtre belge, qui vient de lancer la Jeunesse catholique ou­vrière (JOC). Bientôt, le mouvement prend de l'ampleur car il permet enfin aux laïques chrétiens de jouer un rôle apostolique dans la société. Ce sera l'une des contributions majeures de Pie XI au maintien de la place de l'Eglise dans la société.

Pressentant les folies auxquelles conduiront le fas­cisme mussolinien et le national-socialisme allemand, Pie XI condamne, dès 1931, la \"statolatrie païenne\"