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Acte 4 scène 5 Tartuffe

Publié le 15/01/2011

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        La scène 5 de l’acte IV a été récrite par Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière. Elle fait partie de la pièce de théâtre appelée Le Tartuffe ou L’Imposteur, comédie en cinq actes et en vers (alexandrins) représentée pour la première fois au château de Versailles le 12 mai 1664. Considéré comme l'âme de la Comédie-Française, Molière était un dramaturge et acteur de théâtre. En écrivant cette pièce, il s’attaque à un bastion très influent : les dévots. Parmi eux se trouvent des hommes religieux corrects, sincères et innocents. Nous sommes dans une scène traditionnelle dans la comédie : un mari, caché, assiste à la tromperie de sa femme. Cependant ici ce n'est pas la femme qui trompe, mais Tartuffe, et le mari est complice de la situation. Dans un premier temps nous analyserons le comique de la scène, puis nous verrons par ailleurs en quoi cette scène est une critique.             Le jeu du comique ce met en place dans cette scène par l’attitude et la réaction différentes des protagonistes.          La situation dans laquelle Orgon se met ne correspond en aucun cas à son statut social, il est en quelque sorte ridiculisé puisqu’il se trouve à terre, sous la table. La progression des tentatives de séduction de Tartuffe par une toux d’Elmire. Une toux afin d’avertir Orgon des tentatives de Tartuffe, qui apparaît comme grotesque et que Tartuffe semble ne pas comprendre : « voulez-vous un jus de réglisse ? ». Le public est forcément obligé de rire, ce qui provoque en eux une envie palpable de connaître la suite de la scène afin de dire d’avantage.       Mais le comique n’est pas seulement présent sous cette forme;  le contraste entre l’audace et les gestes entreprenants de Tartuffe qui cherche à se rapprocher d’Elmire et l’absence de mouvement d’Orgon qui reste sous la table. Il y a également du comique dans la tromperie dont Tartuffe est victime : « c’est un homme entre nous à mener par le nez ». Le « entre nous » est ironique puisqu’Orgon est sous la table.       Par ailleurs, c'est Elmire qui se fait provocante, on est ici proche du dénouement : il faut faire avancer la situation. De même, c'est Elmire qui parle le plus : Tartuffe se méfie et Elmire se rend légèrement ridicule dans les efforts qu'elle fournit pour appâter Tartuffe.  Le comique dans le discours d’Elmire résulte de la double énonciation et destination : toutes les phrases d’adressent à Orgon plutôt qu’à Tartuffe : « Je suis au supplice », c’est un appel au secours à Orgon car elle se sent menacé, alors que Tartuffe l’interprète comme un supplice de la tentation. . L'ironie contre la crédulité d'Orgon se manifeste par l'inversion de la foi religieuse : “voir tout sans rien croire“.       Par les attitudes extrêmement comiques des personnages, la scène qui figure dans cette acte représente un sentiment de rire aux spectateurs, cependant celle-ci suggère un réel défaut : la critique.   Après le rire et l’ironie, Molière fait place à une certaine situation désagréable que peut subir le publique.     On remarque une violence dont les femmes sont victimes dans cette scène, plus précisément celle dont Elmir subit, en effet le mot « violence » est utilisé par elle meême, de plus, on remarque le champ lexical de la soumission : « me force à cette violence », : « se résoudre à céder »,  « bien malgré moi ».  Tartuffe va exiger cette soumission : « vous n’avez seulement qu’à vous laissez conduire ». La scène 5 nous confirme l'hypocrisie déjà vue chez lui, celle du “faux dévot”.     La religion, déniée, se met au service du désir sensuel humain : l'homme s'affirme supérieur à ses décrets. La promesse de silence, déjà faite, est reprise par le champ lexical du secret « vous êtes assurée ici d'un plein secret » , « Qu'il faut que je consente à vous tout accorder » qui forment comme une nouvelle loi morale, immorale.       Mais Molière s'attaque ici plus directement à la pratique des Jésuites. Ainsi il oppose la loi morale (”de vrai”, v. 1487) aux “accommodements”, soulignés par plusieurs diérèses.  Le discours de Tartuffe est scandaleux dans une situation d'adultère, d'où le rôle de la didascalie : elle a une valeur explicative, qui atténue par avance l'audace du discours de Tartuffe. Par ce blâme Molière prend une distance prudente.        Ainsi le public peut croire à un dénouement, apte à satisfaire la morale : le trompeur a été, à son tour, trompé.  Molière se sert donc ici de l’ironie et du comique au service d’une dénonciation de l’hypocrisie dont est sujet Tartuffe. Cette scène se rattache à la farce : le comique de la situation et la mise en scène, lié aux jeux sur le langage permettent de faire ressortir le caractère d'Orgon, sa naïveté. Cependant, parallèlement on sort de la comédie, en raison de la personnalité de Tartuffe : la menace qu'il fait peser, et son lien avec la religion et la politique royale.

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