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Acte I, Scène 1 Musset (On ne badine pas avec l'amour)

Publié le 11/09/2006

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musset

 

Introduction Une des particularités de la comédie de Musset est qu’elle tend vers le drame tout en intégrant des bouffons et des pantins. Ici, nous sommes à la scène d’exposition. Cette scène est un espèce d’appât, car, c’est ce qui donnera au lecteur ou au spectateur l’envie de lire la suite ou de l’écouter. Cette scène a donc 2 fonctions :  la première est d’informer le lecteur  la deuxième est de le séduire pour lui donner enviez de lire la suite En quoi ce passage rempli ces fonctions ? Etude méthodique

I] L’intrigue

1) Des personnages de comédie Le chœur est un élément essentiel de la tragédie au 19ème siècle. Il doit être vu comme une scène de la collectivité. Maître Blazius, par son nom, montre qu’il est un est un savant et cela se ressent dans son discours : il prend de haut les autres. De plus, il est en position d’autorité et de confidence vis-à-vis de Perdican. Dame Pluche, enfin, est le type même de la vieille fille : c’est ce qu’on appelle, au théâtre, une « duègne « (gouvernante chargée de veiller sur la conduite d'une jeune personne). Maigre et droite, elle s’oppose entièrement à Maître Blazius, rond et plein. Nous sommes ainsi en présence de personnages-types. 2) Des jeunes premiers de comédie Les 2 jeunes gens qui ne sont pas présents dans cette scène, mais évoqués, sont également ce qu’on peut appeler des « types « :  Perdican, tout d’abord, vient d’être reçu « docteur à Paris «. Il a appris le langage de la capitale, il est gracieux, cultivé : c’est le jeune premier à marié.  Camille, ensuite, est le type de la jeune première confite en dévotion (amour, adoration, ferveur). Tous 2 incarnent la beauté de la jeunesse, par rapport à Maître Blazius et Dame Pluche. 3) Une entrée dans le monde Nous sommes ici, à la scène d’exposition, à un moment clé de la comédie : la fin des études. Ce basculement est souvent, en comédie, générateur de renversement comique. C’est le moment du passage entre l’enfance et l’âge adulte : entre les 2, se déroule le mariage et celui-ci est le sujet type de la comédie. Si le jeune Perdican et la jeune Camille arrivent le même jour au château, cela est convenu. Le père est le type même en théâtre, du père marieur de la comédie. Cette scène se donne ainsi comme une sorte d’expérience de chimie amoureuse : tout est fait pour la rencontre entre les 2 jeunes premiers. II] Prémices d’un conflit

L’arrivée bouffonne des 2 précepteurs et la joie du chœur ouvrent 2 univers antagonistes dont la rencontre ne peut manquer d’apporter des conflits, des coups de théâtre … 1) Opposition de caractère Perdican est métaphorisé par l’image « un diamant fin «. Camille l’est par l’image « une glorieuse fleur «. D’un côté nous avons le diamant, dur et brillant, de l’autre, la fleur, discrète et fragile. De plus, Perdican est ouvert vers le monde alors que Camile est ouverte vers le ciel. Comment 2 êtres au caractère si différent pourront se rencontrer ? L’opposition des 2 précepteurs est déjà une « caricature « des 2 jeunes gens : l’un est bon vivant (« vin frai «), l’autre est aigri (« vinaigre «). Nous avons ici les premières prémices d’un conflit à venir : ces 2 jeunes gens ne pourront pas s’entendre. Cet écart de caractère est propre à Musset. En effet, chez Molière, il n’y a pas de conflit particulier entre les jeunes gens. 2) Opposition de mondes Il faut également noter une opposition de tempérament :  d’un côté, la joie de l’arrivée de Maître Blazius pour le chœur, de l’autre la sécheresse de l’accueil de Dame Pluche  d’un côté, un personnage jouisseur au « ventre rebondi «, de l’autre un personnage austère aux « longues jambes maigres «  d’un côté, un verre de vin, de l’autre du vinaigre  d’un côté, les bluets fleuris, de l’autre les blés « secs « (tibias de Dame Pluche) Cette opposition entre le personnage masculin et le personnage féminin est poussée à outrance et peut-être faut-il y voir une sorte de règlement de compte entre Musset et Sand. 3) Opposition théâtralisée Les 2 précepteurs, que tout oppose, ne se rencontrent même pas. Ils se succèdent sur la scène, et leurs répliques sont symétriques :  annonce du chœur de l’arrivée du personnage  demande d’un « rafraîchissement « par le personnage  réponse du chœur  exposé de l’objet de la venue du personnage  court commentaire du chœur Cette scène d’exposition est donc un texte hybride (croisé) entre grotesque et romanesque, entre légèreté et gravité. Ce théâtre est l’envers des poèmes de Musset : le dolorisme (la douleur) qu’on attribue à ses poèmes est ici conjuré par la façon dont il tourne le sérieux en dérision.

III] La recherche d’un équilibre

1) La tentation lyrique Il convient de prendre en compte ici le 1er état du texte, qui était en vers. On retrouve, dans cette deuxième version en prose, une tonalité poétique dans certains passages :  On peut dégager une poésie de la nature, avec les nombreux éléments bucoliques (campagnards) : les bleuets, les blés, la vendange, le chardon, les bois …  Une poésie des êtres se fait jour également à travers les 2 présentations qui sont faites des jeunes premiers :  « livre d’or «  « diamant fin «  « glorieuse fleur «  Enfin, une certaine poésie de la phrase génère dans la parole des personnages une fluidité du texte. On trouve notamment de nombreux alexandrins :  « Doucement bercé sur sa mule fringante «  « messer Blazius s’avance dans les bluets fleuris «  « il se ballotte sur son ventre rebondi « peuvent se lire comme des alexandrins « … Nous nous orientons donc, avec Musset, vers un théâtre poétique. Néanmoins, le lyrisme, par définition, est un chant continu : ici, de nombreuses interruptions contrarient cet épanchement lyrique. 2) La tentation tragique Cette tentation tragique se comprend dans l’ambition de Musset de vaincre les grands modèles que sont pour lui Racine et Shakespeare. Les personnages au nom de farce, et le chœur, héritage direct de la tragédie grecque, créent un équilibre entre farce et tragédie. Outre de renvoyer à la tragédie, le chœur renvoie également à l’opéra, et en cela rejoint la tentation lyrique. Le nom « Perdican « est, lui, directement issu du théâtre Shakespearien. Le théâtre de Musset prend en compte le principe hugolien, principe du mélange du grotesque et du sublime. Musset laisse toutefois une grande place au grotesque, et conjure ainsi son penchant pour le dolorisme. 3) Le processus de dissonance Bien qu’attaché au grotesque, l’écriture de Musset semble filer d’elle-même vers le grave, le sérieux. Ici réside peut-être le génie dramatique de Musset, qui laisse percevoir cette tendance tout en tentant de la résorber par le grotesque. On observe notamment une dégradation par l’excès, une amplification dans le propos des personnages qui fait pencher le texte vers une tonalité héroï-comique. Lorsque Dame Pluche présente Camille au chœur, celle-ci est successivement « ange « et « agneau « : la métathèse [changer la place d’une lettdans u re n mot] fait tourner cette présentation au bestiaire. On observe la même prolifération mécanique chez Maître Blazius. Conclusion Cette pièce est une comédie tirant vers le drame romantique, à travers la confrontation des registres sublime et grotesque. Le recours au comique a une triple fonction :  dramatique tout d’abord, en faisant avancer l’action  satirique ensuite : il s’agit de railler (se moquer de) une vertu féminine agressive (Sand ?)  ludique enfin, pour le plaisir du pastiche (de l’imitation, de la caricature)

 

musset

« Elle sème partout la désolation et ruine les peuples.

Elle est condamnable par n'importe quel esprit censé.

Elle semble inhérente àtoutes les sociétés et au lieu de s'atténuer grâce au développement de la civilisation, cette intelligence est mise au service de laguerre.

La guerre est permanente.

D'après Voltaire, c'est une abomination qui doit être combattue. 2) La critique de la légitimité esthétique :Donner une légitimité esthétique est condamnable.

C'est faire preuve de naïveté de trouver un intérêt à la beauté des armées.C'est la critique de notre paresse intellectuelle qui accorde trop d'importance à l'apparence. 3) La condamnation de l'héroïsme :On applique le terme de héros à des gens qui ne sauvent pas mais qui tuent.

Il y a un abus d'emploi du mot « héros ».

C'est uneantiphrase (mode stylistique de Candide).

Le terme de boucherie renvoie à l'animalité de l'action.

La boucherie héroïque est unoxymore. 4) La critique de la condamnation de la loi :Le traité de Genève monte comment traiter les prisonniers, les populations civiles en cas de conflits.

Le droit public condamneces traités. 5) Condamnation de l'Eglise :L'Eglise cautionne ces actions de mort.

Dieu n'a choisi son camp.

C'est une intervention des hommes. 6) La satire de l'optimisme :Faire de la guerre un moyen d'épuration esthétique ou sociale est une abomination. Toute concession optimiste est marquée par la naïveté. Conclusion : • C'est un texte narratif qui nous permet d'assister aux tribulations de Candide à la guerre.

La progression est chronologique.• C'est un texte argumentatif : les satires.• La fin du texte relance l'action en évoquant Cunégonde.. »

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