Alberta

1 PRÉSENTATION Alberta, province occidentale du Canada, bordée au nord par les Territoires du Nord-Ouest, à l’est par la Saskatchewan, au sud par l’État américain du Montana et au sud-ouest et à l’ouest par la Colombie-Britannique. La province, dont la capitale est Edmonton, n’a pas de frontière maritime. L’Alberta est devenue la huitième province du dominion canadien le 1er septembre 1905 ; elle tire son nom de la princesse Louise Caroline Alberta qui était la femme d’un gouverneur général canadien et la fille de la reine Victoria. 2 MILIEU NATUREL 2.1 Relief et hydrographie La superficie de l’Alberta est de 661 848 km2. Le territoire de l’Alberta s’inscrit dans la Prairie canadienne, une région essentiellement constituée de plaines. Anciennes cuvettes lacustres glaciaires, plaines labourées, moraines en fin de formation, plaines ensablées par la fonte des glaciers et terres de labour ondulantes offrent une multiplicité de paysages. Le sud de l’Alberta est une zone de collines et de pâturages, où les sols sont particulièrement fertiles. En revanche, dans le sud-est aride, l’agriculture n’est possible que grâce à l’irrigation. Le plateau du nord est boisé ; il longe, à l’est, la plaine de la Saskatchewan qui recèle d’immenses gisements de sables pétrolifères. Les montagnes Rocheuses et les contreforts du sud-ouest sont les reliefs les plus marqués de l’Alberta. Son sommet est le mont Columbia qui culmine à 3 747 m le long de la frontière sud-ouest ; le point le plus bas se situe à 170 m en dessous du niveau de la mer, dans le Parc national Wood Buffalo. Cette zone, peu habitée, est essentiellement consacrée aux loisirs. Le réseau hydrographique de l’Alberta comprend, entre autres, la rivière de la Paix et l’Athabasca ; le fleuve Mackenzie, fleuve des Territoires du Nord-Ouest, draine la région septentrionale de l’Alberta. Le centre et le sud sont arrosés par les deux rivières Saskatchewan. Les plus grands lacs de la province sont le Claire, le Petit Lac des Esclaves et le lac Athabasca. 2.2 Climat L’Alberta possède un climat continental, aux hivers rigoureux et aux étés doux. Dans le nord et le centre, la température moyenne annuelle est de 2 °C ; au sud de Calgary, elle s’élève à 4 °C, à l’exception des régions de montagnes, où elle tombe à - 1 °C. Le fœhn, un vent chaud en provenance des Rocheuses, a une action modératrice sur les provinces de la Prairie. Les précipitations moyennes sont réduites à 430 mm par an. Les hivers sont secs, tandis que dans le centre et le sud de l’Alberta, les étés connaissent d’importantes averses de grêle. 2.3 Végétation et faune Les paysages de pâturages dominent le sud-est de l’Alberta. Néanmoins, au nord et à l’ouest, ils cèdent la place aux forêts mixtes ou aux forêts de conifères largement exploitées. L’églantier, dont l’églantine est l’emblème de la province, pousse dans toutes les régions. Les grands mammifères qui peuplent le nord et les montagnes sont le grizzly et l’ours noir, l’orignal et le caribou. La biche, le daim à queue blanche et le coyote abondent dans le sud et le centre. Les Rocheuses abritent des bouquetins et des mouflons. Les parcs naturels, nombreux dans la province, abritent une grande variété d’animaux. 3 POPULATION ET SOCIÉTÉ 3.1 Démographie L’Alberta compte 3 474 000 habitants (2007), avec une densité de population de 5,1 habitants au km2. Le taux d’urbanisation est de 80,9 p. 100, les agglomérations d’Edmonton (capitale de la province) et de Calgary, les deux grands centres urbains, industriels et commerciaux de l’Alberta, concentrant la moitié des habitants de la province. L’anglais est l’unique langue pour la majorité des habitants, le français étant utilisé par une minorité. Près de 30 p. 100 de la population est originaire d’Europe. Plus de 60 000 Indiens vivent dans l’Alberta, concentrés dans des réserves ; les grandes tribus représentées sont les Crees et les Pieds-Noirs. Dans la province résident encore 40 000 Métis. 3.2 Éducation et culture Les premières écoles de l’Alberta ont été établies par des missionnaires, au milieu du xixe siècle. L’université d’Alberta, fondée en 1906 à Edmonton, est la plus ancienne et la plus grande université de la province. Les autres universités sont celles de Calgary (1945), de Lethbridge (1967) et d’Athabasca (1970). La plupart des musées prestigieux et autres lieux de culture de l’Alberta se trouvent soit à Edmonton, soit à Calgary. Les Archives, le musée de l’Edmonton Art Gallery, l’Edmonton Symphony Orchestra et l’Edmonton Opera Company sont situés dans la capitale. Calgary abrite le Glenbow Museum, le Calgary Philharmonic Orchestra et le Theatre Calgary. La plupart des sites historiques de l’Alberta commémorent l’histoire des colons et des premiers marchands de la province. Le site historique national de Rocky Mountain House recèle des comptoirs de commerce ayant appartenu à la Compagnie du Nord-Ouest et à sa rivale, la Compagnie de la baie d’Hudson. 3.3 Institutions et vie politique Comme les autres provinces canadiennes, l’Alberta est dotée de ses propres institutions politiques et son régime est de type parlementaire. Le chef de l’exécutif est le lieutenant-gouverneur, qui est nommé par le gouverneur général du Canada pour une durée de cinq ans en tant que représentant de la Couronne britannique. Mais le rôle du lieutenant-gouverneur est purement honorifique. C’est au Premier ministre qu’est confié le véritable pouvoir exécutif. Membre du corps législatif et généralement chef du parti majoritaire au Parlement provincial, il nomme une vingtaine de ministres au conseil (cabinet) parmi les membres de son parti. Le Parlement provincial est monocaméral, l’Assemblée législative de l’Alberta étant composée de 83 membres élus au suffrage universel direct pour une durée de cinq ans. Au niveau fédéral, l’Alberta est représentée au Parlement du Canada par 6 sénateurs, nommés par le gouverneur général canadien, et 28 membres à la Chambre des communes, élus au suffrage universel. 4 ÉCONOMIE L’Alberta est la province la plus riche du Canada. Grâce à ses vastes prairies fertiles, le secteur agricole a longtemps dominé son économie (monoculture céréalière, élevage bovin et industrie agroalimentaire). Mais à partir des années 1950, avec la découverte de gisements de pétrole, l’extraction minière a permis à la province de diversifier son économie (raffinage, industries pétrochimiques) et elle est devenue la principale activité économique de la province. De nos jours, l’Alberta demeure l’un des premiers producteurs de charbon, de pétrole et de gaz naturel du Canada. Alors que les revenus des activités minières et céréalières sont fortement dépendantes des fluctuations des cours internationaux, la province a diversifié avec succès son économie à partir de la fin des années 1980, en orientant ses activités vers les services et les industries forestières. Au tournant des années 2000, elle affiche le taux de croissance économique le plus élevé du Canada, et le taux de chômage le plus bas. 4.1 Agriculture et forêts L’agriculture demeure un secteur important de l’activité de l’Alberta, en dépit de l’urbanisation croissante et de la baisse du nombre d’exploitations. Les principales cultures concernent les céréales (blé, avoine), la betterave à sucre et la pomme de terre. Terre d’élevage (bovin principalement), l’Alberta fournit une part importante de la production laitière du Canada. Environ le tiers du territoire est couvert de forêts, mais toutes ne sont pas exploitées. Leur exploitation alimente une industrie en développement. 4.2 Mines et industries Les principales industries reposent sur l’extraction minière et sur l’exploitation des réserves naturelles de charbon, de pétrole et de gaz naturel. La province possède un potentiel important en hydroélectricité. L’agroalimentaire, la pétrochimie, les raffineries de pétrole, la métallurgie, la papeterie, l’industrie du bois et l’industrie mécanique constituent également une part non négligeable des activités du secteur secondaire. 4.3 Secteur tertiaire Le secteur tertiaire, qui constitue 50 p. 100 du produit intérieur brut de l’Alberta, tient une place prépondérante dans l’économie de la province. Ces activités (finance et banque, télécommunications et technologies de l’information, commerce, tourisme) sont concentrées autour de Calgary et d’Edmonton. En outre, la province multiplie ses réseaux de transport, en particulier aériens. 5 HISTOIRE 5.1 Colonisation Les premiers habitants de la Prairie canadienne se sont probablement installés dans la région il y a 300 000 ans, avant l’établissement d’anciennes populations nomades d’Indiens (les Pieds-Noirs). La région qui correspond actuellement à l’Alberta est ensuite explorée par des trappeurs français, vers 1750. Sa colonisation commence avec l’installation de comptoirs de commerce dans les décennies 1780 et 1790 ; les colons exploitent également les forêts et cultivent les sols. Les richesses que contenait la région sont à l’origine des luttes incessantes entre Français et Anglais. Dès le xviie siècle, la région est contrôlée par la Compagnie de la baie d’Hudson. Vers 1870, le dominion du Canada achète les terres de la compagnie et crée les Territoires du Nord-Ouest. En 1882, les Territoires sont subdivisés en districts administratifs. Le marquis de Lorne, comte d’Argyll, de son vrai nom sir John Douglas Sutherland Campbell, gouverneur général du Canada, baptise alors le nouveau district « Alberta », du nom de sa femme. L’Alberta est reliée au reste du Canada par le Canadian Pacific Railway, en 1883, ce qui encourage l’immigration en provenance de l’Europe. À mesure qu’augmente la population, le gouvernement fédéral agrandit les limites du district vers l’est et le nord ; le 1er septembre 1905, il l’érige en province et choisit Edmonton comme capitale. La population de la province est pluriethnique, en raison des métissages entre Indiens et Européens. 5.2 Une province canadienne La province, rapidement desservie par des réseaux ferroviaires, attire en effet de nombreux immigrants européens. Entre 1901 et 1911, la population passe de 73 000 à près de 375 000 habitants. L’Alberta est alors presque exclusivement tournée vers l’agriculture. Le sud de la province est une zone d’élevage, tandis qu’au nord, le blé est une quasi-monoculture. La crise économique de 1929 affecte considérablement la province : les prix du blé s’effondrent et la population en pâtit gravement. Cette situation permet l’arrivée au pouvoir, en 1935, d’une nouvelle formation politique, issu du mouvement du Crédit social. Le nouveau parti bénéficie des abondantes recettes pétrolières dont bénéficie la province à partir de 1947. La Seconde Guerre mondiale marque en effet un tournant dans l’économie de l’Alberta. Les industries de guerre viennent s’installer à Edmonton et à Calgary, villes près desquelles du pétrole a été découvert. Puis, en 1947, la découverte d’un nouveau gisement de pétrole à Leduc hisse la province au premier rang pour la production de gaz naturel et de pétrole. Dans les années 1950, des oléoducs permettent d’atteindre les États-Unis et les autres provinces canadiennes, tandis que se développent les transports et les industries liées à l’extraction. Si l’agriculture et les activités agroalimentaires demeurent importantes, l’Alberta s’industrialise et s’urbanise. La prospérité due au pétrole favorise la croissance économique dans les années 1970, mais la récession du début des années 1980 et la chute ultérieure des prix du pétrole et des céréales nuisent à l’économie de la province. La province, qui est passée sous le leadership des conservateurs en 1971, s’efforce de diversifier son économie, en particulier vers les services. Au début des années 2000, elle bénéficie d’une croissance économique dynamique et attire de nombreux jeunes immigrants canadiens.