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Amérique centrale.

Publié le 20/04/2013

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Amérique centrale. 1 PRÉSENTATION Amérique centrale, région, constituée d'un long isthme étroit formant une passerelle entre l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud. L'Amérique centrale couvre une superficie d'environ 520 000 km2 et comprend, du nord au sud, outre la péninsule du Yucatán, au Mexique, sept États dont le Guatemala, le Belize, le Salvador, le Honduras, le Nicaragua, le Costa Rica et le Panamá. 2 ENVIRONNEMENT NATUREL La limite géologique de l'Amérique centrale se situe à l'isthme étroit de Tehuantepec, dans le sud du Mexique. Cette étroite section sépare les roches volcaniques du nordouest des structures plissées et crevassées de l'Amérique centrale. Au sud, la vallée de l'Atrato, en Colombie, pays de l'Amérique du Sud, marque la limite avec l'Amérique du Sud. 2.1 Évolution géologique L'Amérique centrale, une région particulièrement instable de l'écorce terrestre, constitue l'un des bords occidentaux de la plaque des Caraïbes (voir Tectonique des plaques). Le glissement de la croûte océanique sous ce bord, qui commença au miocène, il y a environ 25 millions d'années, souleva le fond marin. Une péninsule et un archipel se formèrent à une époque plus récente. Puis, voilà environ 3 millions d'années, les îles dispersées commencèrent à former un véritable pont terrestre, ou isthme, reliant l'Amérique du Sud et l'Amérique du Nord. Parallèlement à la subduction se produisirent des éruptions volcaniques. L'Amérique centrale compte au moins quatorze volcans en activité et est secouée par de fréquents tremblements de terre. Au XXe siècle, la capitale du Nicaragua, Managua, fut à deux reprises détruite par des tremblements de terre. Le plus récent, en 1972, fit dix mille victimes. L'activité volcanique façonna un paysage de cônes majestueux, formés par les éruptions de cendres et de lave, et de magnifiques lacs occupant des cratères volcaniques effondrés (calderas). 2.2 Relief En dehors de la péninsule du Yucatán, l'Amérique centrale est extrêmement étroite : moins de 500 km de large. Un canal, le canal de Panamá, relie l'océan Atlantique à l'océan Pacifique. La plus grande partie présente un relief accidenté et montagneux, avec plus de cent grands volcans, dont certains dépassent les 4 000 m d'altitude, et qui, pour la plupart, sont endormis ; le Tajumulco, au Guatemala, est le volcan le plus élevé, à 4 211 m d'altitude. L'Amérique centrale est une des zones volcaniques les plus actives d'Amérique. De hautes crêtes montagneuses dominent abruptement l'étroite plaine côtière qui borde l'océan Pacifique et descendent en pente plus douce vers une large zone basse longeant la mer des Antilles. Deux principaux passages interocéaniques traversent les plateaux de l'Amérique centrale, un au Nicaragua (depuis l'embouchure du San Juan au lac de Nicaragua), l'autre au Panamá (le long du canal de Panamá). La côte du Pacifique s'étend sur environ 2 800 km et la côte des Antilles sur approximativement 2 700 km. Il existe plusieurs groupes de petites îles au large de la côte des Antilles, dont quelques-unes, comme les îles de la Baie dans le golfe du Honduras, sont habitées. 2.3 Cours d'eau et lacs Les plus grands cours d'eau de l'Amérique centrale se jettent dans la mer des Antilles et de nombreux petits cours se déversent dans le Pacifique. Parmi les fleuves plus longs figurent le Motagua au Guatemala, l'Ulúa, l'Aguán et le Patuca au Honduras, le Coco, qui suit en partie la frontière entre le Honduras et le Nicaragua, le Río Grande et l'Escondido au Nicaragua et le San Juan, qui forme une partie de la frontière entre le Nicaragua et le Costa Rica. Quelques-uns des fleuves qui se jettent dans la mer des Antilles sont navigables par de petits bâtiments ; les fleuves qui se déversent dans le Pacifique ont un niveau d'eau trop bas ou sont trop rapides pour la navigation. L'Amérique centrale compte trois grands lacs, les lacs de Nicaragua et de Managua au Nicaragua et le lac de Gatún au Panamá. Le lac de Gatún, grande voie fluviale du commerce entre l'Atlantique et le Pacifique, fait partie du canal de Panamá. 2.4 Climat Les températures de l'Amérique centrale, situées entre le tropique du Cancer et l'équateur, varient plus en fonction de l'altitude qu'en fonction de la latitude. On discerne trois principales zones climatiques. La tierra caliente (« pays chaud «) qui s'étend du niveau de la mer à une altitude d'environ 900 m avec une température moyenne annuelle de 24 °C ou plus ; la tierra templada (« pays tempéré «) qui s'étend d'environ 900 m à 1 800 m avec une température moyenne annuelle située entre 18 et 24 °C et la tierra fría (« pays froid «) qui s'élève d'environ 1 800 m à 3 000 m, avec des températures annuelles moyennes de 12 à 18 °C. Les précipitations sont deux fois plus élevées sur la côte des Antilles et sur les versants montagneux orientaux que sur la côte du Pacifique et sur les versants montagneux occidentaux. La relative sécheresse des versants de la côte du Pacifique est due à l'air froid permanent porté par le courant froid de Californie. Ce courant, comme le courant du Pérou, ou courant de Humboldt, longeant la côte péruvienne, rafraîchit l'air, l'empêchant ainsi d'absorber une grande quantité de vapeur d'eau et réduisant les éventuelles précipitations. Au contraire, la température élevée de la mer des Antilles permet une importante absorption de l'humidité par l'air, qui est ensuite acheminée par les vents d'est (alizés) qui soufflent en permanence. Une importante condensation se forme, provoquant des pluies, lorsque l'air acheminé par les vents passe au-dessus des hauts versants des Andes. Les pluies les plus fortes tombent sur la côte des Mosquitos, à l'extrémité orientale du Nicaragua ; San Juan del Norte reçoit environ 6 300 mm de pluies par an, ce qui est extrêmement élevé. La péninsule du Yucatán, dans le sud-est du Mexique, est en partie semi-désertique. 2.5 Flore La végétation de l'Amérique centrale, d'une grande variété, participe tout à la fois des formations végétales de l'Amérique du Nord et de celles de l'Amérique du Sud. La forêt pluviale des plaines des côtes de l'océan Pacifique et de la mer des Antilles ressemble à la forêt pluviale tropicale de l'Amérique du Sud. En dessous de 1 000 m d'altitude, le grand nombre de palmiers, de fougères arborescentes, de lianes et d'épiphytes (plantes qui croissent sur d'autres plantes) reflètent l'importance des précipitations et de l'humidité de la région. La végétation de 1 000 à 1 600 m présente des similitudes avec celle de l'Amérique du Nord. Les forêts de pins et de chênes de ces terres hautes ressemblant à celles des régions montagneuses du Mexique. Les herbes des régions en haute altitude du Guatemala sont similaires à celles du Mexique et des États-Unis et, à plus de 3 000 m d'altitude, les hautes herbes du Costa Rica ressemblent à celles qui poussent au-dessus de la ligne de démarcation de la végétation dans les Andes d'Amérique du Sud. 2.6 Faune L'opossum est lié à l'Amérique du Sud, ainsi que le jaguar, l'ocelot, le jaguarondi et le margay appartenant à la famille des félidés. En revanche, le puma, le renard gris et le coyote sont originaires d'Amérique du Nord. L'armadillo, le tamanoir et le paresseux sont liés au Sud, le daim au Nord. Le grand lamantin, herbivore marin, survit dans les lagons isolés dans l'est de l'Amérique centrale. Il est chassé pour sa chair, comme c'est le cas pour la grande tortue verte et l'iguane. L'Amérique centrale compte de nombreux reptiles, comme le boa constricteur. Les perroquets, le quetzal et les toucans sont communs et il existe de nombreuses espèces de poissons ; des requins fréquentent les eaux du lac de Nicaragua. 2.7 Ressources minérales Les minéraux de l'Amérique centrale attirèrent très tôt les colons européens. Il existe des gisements d'or et d'argent au Honduras et dans les régions montagneuses du Nicaragua. En outre, le Honduras compte de nombreux gisements de plomb, de zinc, de cuivre et de minerai de fer de moindre qualité et le Nicaragua détient d'importantes réserves de gaz naturel au large de la côte du Pacifique. Il existe de grands gisements de nickel dans les environs d'Izabal au Guatemala, ainsi que d'importantes réserves de pétrole, dont celle située près de Chinajá. Le Costa Rica est riche en bauxite dans la région de Boruca. Le Panamá possède de vastes gisements de cuivre. 2.8 Population La majorité des habitants d'Amérique centrale vit sur la côte pacifique de l'isthme, dans les plaines comme dans les régions montagneuses. Le versant et la côte, pluvieux et boisés, de la mer des Antilles sont peu peuplés. 2.9 Ethnographie La population de l'Amérique du Sud est constituée en grande partie d'Amérindiens ou de métis (issus de l'union d'Indiens et de descendants espagnols). Le long de l'étroite côte de la mer des Antilles, les Noirs et les mulâtres (issus d'une double origine, blanche et noire d'Afrique) sont prédominants. Environ la moitié de la population de Belize est d'origine africaine ou compte des ancêtres africains. La grande majorité des Costariciens sont de pure souche mexicaine et environ 90 p. 100 des habitants du Salvador et du Honduras sont de descendance mixte espagnole et indienne. Environ 45 p. 100 des habitants du Guatemala sont des Indiens, le reste de la population de ce pays étant constitué de métis. Environ 70 p. 100 des habitants du Nicaragua et de Panamá sont des métis. La minorité noire de Panamá constitue un groupe important. Il existe moins d'Indiens dans les pays du Sud comme le Nicaragua, le Costa Rica et Panamá. 2.10 Démographie La population de l'Amérique centrale se concentre dans des districts densément peuplés, entre lesquels s'intercalent des zones à faible population. La densité démographique atteint plus de 385 habitants au km2 dans certaines régions de la Meseta centrale au Costa Rica, mais de vastes étendues dans l'est du Honduras et du Nicaragua comptent moins de 4 habitants au km2. Le taux de population est élevé dans la plus grande partie de l'Amérique centrale ; pendant les années 1980, le taux de croissance annuel fut de 3,4 p. 100 au Nicaragua, de 2,9 p. 100 au Guatemala, de 2,3 p. 100 au Costa Rica et de 2,2 p. 100 au Panamá. L'accroissement de la population est en grande partie le résultat d'une continuité dans l'augmentation du taux de natalité et la baisse de la mortalité. D'ici à l'an 2000, on estime que l'Amérique centrale comptera 40 millions d'habitants. Fuyant les zones surpeuplées, des habitants émigrent vers la côte relativement déserte de la mer des Antilles et aux États-Unis. La population de l'Amérique centrale s'urbanise progressivement. Au début des années 1990, environ 40 p. 100 de la population du Salvador, du Guatemala et du Honduras vivaient dans les villes, alors que déjà plus de 50 p. 100 étaient enregistrés au Nicaragua et au Panamá. Dans tous ces pays, à l'exception de Belize, la capitale nationale est la plus grande ville ; Belize City est le plus grand centre urbain de Belize, dont la capitale est Belmopan. 2.11 Langue et religion L'espagnol est la langue officielle dans tous les pays de l'Amérique centrale, à l'exception du Belize anglophone. De nombreux Indiens des régions montagneuses parlent leur propre langue et quelques-uns parlent également espagnol. Le catholicisme est de loin la religion dominante en Amérique centrale. 2.12 Activité culturelle Les modèles culturels de l'Amérique centrale reposent en grande partie sur l'héritage des Mayas et d'autres civilisations précolombiennes du continent, ainsi que sur celui de la période coloniale espagnole. Toutefois, d'importants changements se produisirent dans des régions où les médias et les institutions culturelles ont une forte influence. Les pays de l'Amérique centrale ont de nombreuses structures d'enseignement, mais une grande partie des enfants n'est pas scolarisée. Bien que la grande majorité de la population de quinze ans et plus au Costa Rica et Panamá soit alphabétisée, plus d'un tiers de cette même population au Salvador, au Guatemala, au Honduras et au Nicaragua ne sait ni lire ni écrire. 3 MODÈLES DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE Au début des années 1990, les économies des pays d'Amérique centrale étaient relativement peu développées, l'agriculture étant le principal secteur. La production industrielle comprend surtout le traitement des matières premières. Le revenu annuel par habitant est faible. 3.1 Agriculture L'agriculture est de loin la première activité économique en Amérique centrale. Les principales cultures de rapport commercial, comme le café, les bananes, la canne à sucre, le cacao, le caoutchouc et les noix de coco sont produites sur de vastes exploitations et sont principalement exportées vers les États-Unis et l'Europe. Les produits de consommation locale sont cultivés dans des fermes et réservés à la consommation familiale ; une petite partie est vendue sur le marché. Les principaux aliments de subsistance sont le maïs, les haricots, les bananes, le manioc, le riz et la volaille. Les grands ranchs d'élevage bovin se situent dans les régions plus sèches de l'ouest de l'Amérique centrale. Les grandes exploitations bénéficient d'apport d'importants capitaux, de matériel moderne, et d'une main-d'oeuvre abondante à bon marché, alors que la petite paysannerie ne dispose que de techniques rudimentaires qui ne permettent que de faibles rendements. 3.2 Exploitation forestière et pêche Presque la moitié de l'Amérique centrale est boisée. Les premières années de l'activité européenne au Belize, par exemple, se concentraient autour de l'exploitation des bois à teinture, puis de l'acajou, du chicle (latex) et du bois de pin. Les compagnies britanniques du négoce du bois exploitèrent également l'acajou et le cèdre le long de la côte de la mer des Antilles. Aujourd'hui, l'exploitation forestière est un secteur plutôt mineur de l'économie de l'Amérique centrale. Le bois exploité reste en premier lieu le pin, ainsi que quelques bois durs comme le cèdre, l'acajou et le palissandre. La pêche est également une activité économique relativement mineure en Amérique centrale. Les crevettes et les homards, pêchés au large des côtes de Belize, du Salvador et de Panamá, sont essentiellement exportés aux États-Unis. Depuis le milieu des années 1960, Panamá développe l'industrie du poisson destinée à la consommation et à la fabrication d'huile. La consommation de poisson par habitant est faible en Amérique centrale. 3.3 Exploitation minière Le rendement des mines de l'Amérique centrale est faible. Le Salvador, le Honduras et le Nicaragua produisent une quantité limitée d'argent, d'or, de plomb, de cuivre et d'antimoine. Le Guatemala exporte également de petites quantités de pétrole brut. 3.4 Production industrielle La plupart des usines en Amérique centrale traitent les matières premières de la région, comme la canne à sucre, le café, le coton, le bois et le poisson. En outre, depuis les années 1950, une tentative concertée vise à réduire l'importation des produits industriels de base. Ainsi, des usines fabriquant des peintures, des détergents, des pneus, du papier et des articles en carton, des engrais et des insecticides furent construites dans les principales zones urbaines. La plupart des usines de l'Amérique centrale emploient moins de cent personnes et un grand nombre n'en comptent qu'une poignée. Le développement de la production industrielle à grande échelle est entravé par le manque de ressources énergétiques de la région, un système de transport sous-développé et de petits marchés. 3.5 Énergie Environ la moitié de l'électricité de l'Amérique centrale est générée par les installations hydroélectriques, le reste étant principalement produit par des usines utilisant des produits pétroliers. Une quantité limitée est fournie par des installations fonctionnant au bois. 3.6 Transport Les montagnes d'Amérique centrale sont un obstacle majeur au transport terrestre et la seule artère de transport par voie de terre reliant tous les pays de cette région est une section de la route panaméricaine. Les lignes ferroviaires relient les côtes de la mer des Antilles et du Pacifique au Guatemala, au Costa Rica et Panamá. Les voies de transport fluviales n'ont qu'un intérêt économique mineur, mais l'Amérique centrale compte plusieurs grands ports maritimes comme Santo Tomás de Castilla et San José au Guatemala, Puerto Cortés au Honduras, Acajutla au Salvador, Corinto au Nicaragua, Limón au Costa Rica et Bahía las Minas à Panamá. Le canal de Panamá est une voie de navigation majeure entre les océans Pacifique et Atlantique. Un oléoduc acheminant du pétrole brut à travers l'ouest de Panamá a été achevé en 1982. Des lignes aériennes relient les grandes villes de l'Amérique centrale et desservent quelques communautés isolées dans les montagnes. 3.7 Commerce extérieur Environ deux tiers du commerce intercontinental de l'Amérique centrale se réalisent avec les États-Unis. Le reste se fait presque entièrement avec l'Europe de l'Ouest, le Canada, le Mexique et les pays d'Amérique du Sud. Les principales importations de l'Amérique centrale sont les produits manufacturés, comme les véhicules à moteur, les machines agricoles, les textiles, l'équipement électrique, les denrées alimentaires, les produits chimiques et les produits pharmaceutiques. Ses principales exportations sont des produits de base comme les bananes, le cacao, la viande, le chicle, le coton, l'acajou, le balsa, les cuirs,les peaux et le caoutchouc. Le commerce entre les pays de l'Amérique centrale s'est fortement développé depuis les années 1960. Le Marché commun d'Amérique centrale, établi à la suite d'un traité signé en 1960, réduit les barrières commerciales entre les pays de cette région et fixe pour de nombreuses marchandises un tarif commun d'exportation. Une de ses institutions, la Banque d'Amérique centrale pour l'intégration économique, octroie des prêts pour financer des projets de développement. 4 HISTOIRE La région entre le Mexique et la Colombie concentrait une importante population à l'époque précolombienne, le peuple le plus connu étant les Mayas. La civilisation maya se développa dans les montagnes du Guatemala avant le Ier millénaire av. J.-C. et atteignit son apogée entre 300 et 900 apr. J.-C., fondant des villes-États autonomes dans les régions actuelles du nord du Guatemala, du Honduras, du Belize et de la presqu'île de Yucatán au Mexique. L'unité maya fut culturelle plutôt que politique, mais l'influence de la civilisation se répandit fortement. L'art et la science mayas dépassèrent de loin l'art et la science de l'Europe contemporaine. Toutefois, après 900, la civilisation maya déclina et le peuple fut conquis par les Toltèques, des envahisseurs venus du Mexique. D'autres populations habitaient le reste de l'isthme et commerçaient avec des peuples d'Amérique du Sud et du Nord, faisant de l'Amérique centrale un pont archéologique entre les cultures de la Méso-Amérique et des régions andines. À la veille de la conquête espagnole, la population de l'isthme atteignait peut-être près de six millions d'habitants, un chiffre qui ne fut de nouveau atteint qu'au 4.1 XXe siècle. La période coloniale Christophe Colomb revendiqua l'Amérique centrale au nom de l'Espagne en 1502, lorsqu'il longea les côtes de cette région depuis le golfe du Honduras au Panamá. Les récits qu'il fit des grandes richesses se trouvant au-delà des montagnes qui traversent dans toute sa longueur cet isthme densément peuplé stimula la conquête espagnole qui fut lancée depuis Hispaniola (aujourd'hui Haïti). Vasco Núñez de Balboa fonda la première colonie d'Amérique véritablement productive à Darien (1510) et atteignit l'océan Pacifique (1513). Son successeur, Pedrarias Davila, qui ordonna la mort de Balboa en 1517, développa considérablement la colonie, fondant Panamá-City (1519), d'où fut lancée la conquête du Nicaragua et du Honduras. Cette conquête de l'Amérique centrale fut une guerre sanglante entre Espagnols, défendant leurs intérêts à Panamá, sur Hispaniola et au Mexique. Finalement, Pedro de Alvarado, fidèle lieutenant du conquérant du Mexique Hernán Cortés, affirma son contrôle sur la plus grande partie de l'isthme. La cruauté des conquérants mais surtout les épidémies dévastatrices, comme la rougeole, la peste, la dysenterie et la syphilis, apportées par les Européens, firent énormément de victimes. Les survivants furent mis en esclavage ou en servage, permettant l'établissement d'une société agricole fondée sur des institutions espagnoles. Toutefois, les us et coutumes des Indiens survécurent partiellement. L'Amérique centrale coloniale fut divisée en deux juridictions. Le royaume du Guatemala s'étendit du Chiapas (dans le sud de l'actuel Mexique) jusqu'aux confins du Costa Rica. Bien qu'il fît nominalement partie de la vice-royauté de la Nouvelle-Espagne, il fut relativement autonome. Sa capitale, Antigua, devint le noyau de l'administration coloniale, attirant membres du clergé, propriétaires fonciers et gros commerçants de la colonie. Le reste de l'Amérique centrale (tout le Panamá actuel), avec ses importantes routes transitaires, fut rattaché à la Nouvelle-Grenade (l'actuelle Colombie), dans la vice-royauté du Pérou. Le déclin espagnol au cours du XVIIe siècle offrit à l'élite coloniale une plus grande autonomie qui lui permit, avec l'aide du pouvoir politique et religieux, d'exploiter sans retenue la main-d'oeuvre indienne et métis (de descendance mixte espagnole et indienne) des classes ouvrières. Au XVIIIe siècle, les Bourbons d'Espagne tentèrent de rétablir l'empire en instaurant des réformes lançant de nouvelles activités économiques, mais ces innovations défiaient également les compromis établis entre l'élite des propriétaires terriens et la bureaucratie. 4.2 Fédération L'élite créole du royaume du Guatemala suivit l'exemple du Mexique et rompit son allégeance à l'Espagne en 1821. La région devint alors une partie de l'empire mexicain d'Agustín de Iturbide, mais lorsque le gouvernement conservateur d'Iturbide tomba en 1823, les libéraux s'emparèrent du pouvoir, se libérèrent de la tutelle du Mexique et formèrent les Provinces-Unies d'Amérique centrale. Toutefois, le Chiapas resta attaché au Mexique et le Panamá intégra la République de Grande-Colombie dirigée par Bolívar. En rupture avec l'héritage espagnol, les Provinces-Unies d'Amérique centrale se lancèrent dans un programme de réformes politiques et de développement économique, d'une grande ambition mais par trop irréaliste. Un fort régionalisme, les intrigues politiques de l'élite et la guerre civile en furent les conséquences. En 1834, les libéraux déplacèrent la capitale du Guatemala à San Salvador, mais leur politique continua à faire face à une opposition et à une rébellion implacables de l'élite conservatrice et des masses rurales. Après la capture du dirigeant paysan guatémaltèque Rafael Carrera à Guatemala-City en 1838, la fédération commença à se désagréger ; le président fédéral, Francisco Morazán, démissionna finalement en 1840. Le Guatemala, le Honduras, le Salvador, le Nicaragua et le Costa Rica établirent leur indépendance en tant que républiques conservatrices. 4.3 Les républiques de l'Amérique centrale À cette époque, le Royaume-Uni avait pris la place de l'Espagne comme force étrangère dominante dans la région. La communauté britannique du Belize, campement de boucaniers et centre d'exploitation du bois au XVIIe siècle, était devenue le port principal du commerce extérieur de l'Amérique centrale. L'influence britannique s'étendit le long de la côte des Antilles jusqu'au Panamá et, en 1862, Belize devint officiellement une colonie britannique (Honduras-Britannique). Toutefois, les intérêts des États-Unis rivalisèrent avec les intérêts britanniques à partir de 1849, l'isthme fournissant les routes les plus rapides jusqu'aux mines d'or de la Californie. Le traité Clayton-Bulwer de 1850 définit quelques-unes des régions de ce conflit anglo-américain, mais, en 1855, William Walker, un mercenaire américain, envahit le Nicaragua avec son armée. Avec l'assistance britannique, l'armée des nations conservatrices de l'Amérique centrale le refoula en 1857. Entre-temps, la ligne ferroviaire du Panamá, achevée en 1855, permit au commerce de l'Amérique centrale de se détourner du Belize et se diriger vers les ports plus accessibles de la côte du Pacifique, entraînant une récession de l'influence britannique. Après 1870 s'établit une dictature libérale qui, au nom de l'ordre et du progrès, stimula la culture du café comme principale exportation de la région ; au détriment d'une agriculture plus diversifiée, la production de bananes, principalement sous le contrôle des intérêts étrangers, s'intensifia également. Après 1900, une compagnie fruitière nord-américaine, la United Fruit Company, devint une puissance majeure dans l'économie de l'Amérique centrale. Développant les lignes ferroviaires, le transport et des secteurs de sous-traitance, cette compagnie fut appelée par ressentiment la « pieuvre « en Amérique centrale. L'investissement nord-américain et le gouvernement des États-Unis furent les forces dominantes de l'isthme et commencèrent par l'établissement de l'indépendance du Panamá en 1903. Les États-Unis aidèrent à la création de la cour de justice de l'Amérique centrale, mais l'occupation militaire nord-américaine au Nicaragua de 1912 à 1933 sapa son efficacité. La croissance économique du XXe siècle forma les nouvelles classes moyennes qui mirent en danger les élites traditionnelles. Partant du Costa Rica, des partis réformateurs et révolutionnaires se formèrent dans tous les pays au milieu du siècle. Le Marché commun de l'Amérique centrale servit de base à la coopération et au commerce entre les États de cette région dans les années 1960, mais l'intégration économique ne s'est pas développée rapidement. L'évolution historique contemporaine s'est traduite par différents événements. L'accaparement des richesses et du pouvoir par des oligarchies soutenues par les États-Unis entraîna le développement de mouvements réformateurs, au Costa Rica, ou révolutionnaires, au Nicaragua, où les sandinistes s'opposèrent à la dictature de Somoza. Des guérillas insurrectionnelles, au Salvador, au Guatemala et au Nicaragua, furent combattues par des forces paramilitaires aidées par les États-Unis. Le mouvement révolutionnaire régressa ensuite (au Nicaragua, les sandinistes qui prirent le pouvoir en 1979 l'ont perdu en 1990). Des tentatives pour rétablir la paix en Amérique centrale (notamment grâce au président du Costa Rica Óscar Arias Sánchez) allèrent de pair avec l'établissement de gouvernements plus ou moins réformistes. Les hostilités régressèrent et les nouveaux gouvernements démocratiques du Costa Rica, du Salvador, du Guatemala, du Honduras, du Nicaragua et du Panamá réussirent en grande partie à lancer la croissance économique dans la région. Cependant, des problèmes structurels persistent et continuent à engendrer trop souvent pauvreté, violence, notamment paramilitaire et instabilité. La région compte environ 28,4 millions d'habitants (estimation de 1989). '

« nombreux reptiles, comme le boa constricteur.

Les perroquets, le quetzal et les toucans sont communs et il existe de nombreuses espèces de poissons ; des requinsfréquentent les eaux du lac de Nicaragua. 2.7 Ressources minérales Les minéraux de l’Amérique centrale attirèrent très tôt les colons européens.

Il existe des gisements d’or et d’argent au Honduras et dans les régions montagneuses duNicaragua.

En outre, le Honduras compte de nombreux gisements de plomb, de zinc, de cuivre et de minerai de fer de moindre qualité et le Nicaragua détient d’importantesréserves de gaz naturel au large de la côte du Pacifique.

Il existe de grands gisements de nickel dans les environs d’Izabal au Guatemala, ainsi que d’importantes réservesde pétrole, dont celle située près de Chinajá.

Le Costa Rica est riche en bauxite dans la région de Boruca.

Le Panamá possède de vastes gisements de cuivre. 2.8 Population La majorité des habitants d’Amérique centrale vit sur la côte pacifique de l’isthme, dans les plaines comme dans les régions montagneuses.

Le versant et la côte, pluvieux etboisés, de la mer des Antilles sont peu peuplés. 2.9 Ethnographie La population de l’Amérique du Sud est constituée en grande partie d’Amérindiens ou de métis (issus de l’union d’Indiens et de descendants espagnols).

Le long de l’étroitecôte de la mer des Antilles, les Noirs et les mulâtres (issus d’une double origine, blanche et noire d’Afrique) sont prédominants.

Environ la moitié de la population de Belizeest d’origine africaine ou compte des ancêtres africains.

La grande majorité des Costariciens sont de pure souche mexicaine et environ 90 p.

100 des habitants du Salvadoret du Honduras sont de descendance mixte espagnole et indienne.

Environ 45 p.

100 des habitants du Guatemala sont des Indiens, le reste de la population de ce paysétant constitué de métis.

Environ 70 p.

100 des habitants du Nicaragua et de Panamá sont des métis.

La minorité noire de Panamá constitue un groupe important.

Il existemoins d’Indiens dans les pays du Sud comme le Nicaragua, le Costa Rica et Panamá. 2.10 Démographie La population de l’Amérique centrale se concentre dans des districts densément peuplés, entre lesquels s’intercalent des zones à faible population.

La densitédémographique atteint plus de 385 habitants au km 2 dans certaines régions de la Meseta centrale au Costa Rica, mais de vastes étendues dans l’est du Honduras et du Nicaragua comptent moins de 4 habitants au km 2.

Le taux de population est élevé dans la plus grande partie de l’Amérique centrale ; pendant les années 1980, le taux de croissance annuel fut de 3,4 p.

100 au Nicaragua, de 2,9 p.

100 au Guatemala, de 2,3 p.

100 au Costa Rica et de 2,2 p.

100 au Panamá.

L’accroissement de la populationest en grande partie le résultat d’une continuité dans l’augmentation du taux de natalité et la baisse de la mortalité.

D’ici à l’an 2000, on estime que l’Amérique centralecomptera 40 millions d’habitants.

Fuyant les zones surpeuplées, des habitants émigrent vers la côte relativement déserte de la mer des Antilles et aux États-Unis. La population de l’Amérique centrale s’urbanise progressivement.

Au début des années 1990, environ 40 p.

100 de la population du Salvador, du Guatemala et du Hondurasvivaient dans les villes, alors que déjà plus de 50 p.

100 étaient enregistrés au Nicaragua et au Panamá.

Dans tous ces pays, à l’exception de Belize, la capitale nationale estla plus grande ville ; Belize City est le plus grand centre urbain de Belize, dont la capitale est Belmopan. 2.11 Langue et religion L’espagnol est la langue officielle dans tous les pays de l’Amérique centrale, à l’exception du Belize anglophone.

De nombreux Indiens des régions montagneuses parlentleur propre langue et quelques-uns parlent également espagnol.

Le catholicisme est de loin la religion dominante en Amérique centrale. 2.12 Activité culturelle Les modèles culturels de l’Amérique centrale reposent en grande partie sur l’héritage des Mayas et d’autres civilisations précolombiennes du continent, ainsi que sur celui dela période coloniale espagnole.

Toutefois, d’importants changements se produisirent dans des régions où les médias et les institutions culturelles ont une forte influence.

Lespays de l’Amérique centrale ont de nombreuses structures d’enseignement, mais une grande partie des enfants n’est pas scolarisée.

Bien que la grande majorité de lapopulation de quinze ans et plus au Costa Rica et Panamá soit alphabétisée, plus d’un tiers de cette même population au Salvador, au Guatemala, au Honduras et auNicaragua ne sait ni lire ni écrire. 3 MODÈLES DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE Au début des années 1990, les économies des pays d’Amérique centrale étaient relativement peu développées, l’agriculture étant le principal secteur.

La productionindustrielle comprend surtout le traitement des matières premières.

Le revenu annuel par habitant est faible. 3.1 Agriculture L’agriculture est de loin la première activité économique en Amérique centrale.

Les principales cultures de rapport commercial, comme le café, les bananes, la canne àsucre, le cacao, le caoutchouc et les noix de coco sont produites sur de vastes exploitations et sont principalement exportées vers les États-Unis et l’Europe.

Les produits deconsommation locale sont cultivés dans des fermes et réservés à la consommation familiale ; une petite partie est vendue sur le marché.

Les principaux aliments desubsistance sont le maïs, les haricots, les bananes, le manioc, le riz et la volaille.

Les grands ranchs d’élevage bovin se situent dans les régions plus sèches de l’ouest del’Amérique centrale.

Les grandes exploitations bénéficient d’apport d’importants capitaux, de matériel moderne, et d’une main-d’œuvre abondante à bon marché, alors quela petite paysannerie ne dispose que de techniques rudimentaires qui ne permettent que de faibles rendements. 3.2 Exploitation forestière et pêche Presque la moitié de l’Amérique centrale est boisée.

Les premières années de l’activité européenne au Belize, par exemple, se concentraient autour de l’exploitation des boisà teinture, puis de l’acajou, du chicle (latex) et du bois de pin.

Les compagnies britanniques du négoce du bois exploitèrent également l’acajou et le cèdre le long de la côtede la mer des Antilles.

Aujourd’hui, l’exploitation forestière est un secteur plutôt mineur de l’économie de l’Amérique centrale.

Le bois exploité reste en premier lieu le pin,ainsi que quelques bois durs comme le cèdre, l’acajou et le palissandre. La pêche est également une activité économique relativement mineure en Amérique centrale.

Les crevettes et les homards, pêchés au large des côtes de Belize, du Salvadoret de Panamá, sont essentiellement exportés aux États-Unis.

Depuis le milieu des années 1960, Panamá développe l’industrie du poisson destinée à la consommation et à lafabrication d’huile.

La consommation de poisson par habitant est faible en Amérique centrale. 3.3 Exploitation minière. »

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