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Analyse Before the Shot 3e

Publié le 24/09/2014

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« Before the shot » Description : - C'est une scène de vaccination : nous savons que le vaccin est celui contre la poliomyélite (« polio »), mis au point par Jonas Edward SALK. Polio : c'est une infection virale très contagieuse qui touche en général les enfants de moins de 5 ans. Elle peut déclencher une paralysie irréversible des membres (en général les jambes), et même la mort par paralysie des voies respiratoires. Il n'existe aucun traitement, sinon la vaccination préventive des enfants. - La scène se déroule dans un cabinet médical typique des années 50, ce que nous pouvons remarquer grâce aux objets représentés. - Il y a 2 personnages : aucun des deux ne nous regarde directement, ce qui rend la scène plus vivante et réaliste. Nous connaissons l'identité de ces deux personnages : Norman ROCKWELL a fait passer un casting pour trouver le petit garçon, et il a choisi Eddy LOCKE. C'est un enfant d'environ 6/7 ans, de profil. Il est à moitié dévêtu et ses vêtements sont typiques des années 50 et de la classe moyenne américaine. Sa casquette fourrée, son écharpe et ses moufles nous indique que nous sommes en hiver. Le docteur est le médecin habituel d'Eddy, le docteur Donald CAMPBELL. Ce dernier nous tourne le dos et est reconnaissable grâce à sa blouse blanche et à l'opération qu'il est en train d'effectuer. Le fait que ROCKWELL est choisi ses personnages est typique de sa « méthode » de peinture : il veut peindre au plus près de la réalité. - Le tableau est organisé en plusieurs plans qui donnent une idée de la profondeur : Au premier plan, une chaise en bois dont nous ne voyons qu'une partie. C'est le mobilier typique des années 50. Le « rocking-chair » noir est destiné à un enfant. Nous sommes donc dans un cabinet médical familial. Grâce à la chaise qui n'apparaît qu'en partie, nous avons l'illusion d'être nous aussi dans le cabinet médical. Peut-être à la place de la mère qui a emmené son fils se faire vacciner. Au deuxième plan, le garçon debout sur une chaise est adossé au mur. Il retient son pantalon, sa ceinture est débouclée. Il est en tricot de corps blanc et lit un cadre accroché au mur. Le reste de ses vêtements sont sur la chaise ou sur le sol. Ce désordre rend la scène très vivante, on est bien « Before the shot » (« avant la piqûre ») et le garçon s'est déshabillé à toute vitesse. Son profil est attentif, il lit quelque chose qui l'intrigue sur le mur. Peut être pour se rassurer ? A l'arrière-plan, le docteur, de dos, se penche sur le meuble bleu et est en train de préparer la piqûre. On voit la seringue dans ses mains, le coton, l'ampoule du vaccin sur le meuble... Son attitude est « en mouvement », son pied décalé ver l'avant, donne cette illusion et contribue à la perspective du tableau. L'atmosphère de la scène est très calme, pas de panique de l'enfant, pas de cris, calme du médecin. Cela contribue au message, faire vacciner les enfants est préventif et sans danger. Les mères seront donc incitées à le faire. La lumière vient de la fenêtre, située dans l'angle supérieur gauche du tableau, elle éclaire le mur à gauche. On le voit grâce au traitement de la couleur gris bleu, mêlée de blanc. Elle rend la scène lumineuse, renforcée par les touches de blanc, de la blouse du médecin, du tricot de l'enfant, des diplômes du mur. Les lignes de fuite donnent l'illusion de la profondeur. Elles sont reprises par les dalles du lino, l'alignement des chaises, la position des pieds du médecins... Le point de fuite se situe en direction du meuble bleu et de la fenêtre. L'angle de vue de l'artiste est face à la scène, de plein-pied Nous sommes à la fois spectateur et sans doute acteur, car Rockwell veut convaincre son public de participer au campagnes de vaccinations. La technique utilisée est celle de la peinture à l'huile, sur toile. Rockwell réalisait un dessin au fusain d'un format identique et reportait celui-ci sur la toile. Il utilisait ensuite la photographie pour raccourcir les temps de pose de ses modèles. Il peignait ensuite à la peinture à l'huile très diluée, puis recouvrait chaque couche d'un vernis, ce qui donne un aspect très lisse à sa peinture. Interprétation : Le talent de Rockwell est de nous faire participer à cette scène, à la fois très réaliste et pleine d'humour. Il nous raconte une histoire en image. Chaque détail, même petit, a un rôle dans la narration. On qualifie son style de « storyteller » narratif. Cette scène est très vivante et pourtant elle laisse une part à notre interprétation. L'objectif de « convaincre les familles de vacciner leurs enfants contre la polio » est très sérieux, il aurait donc pu traiter ce sujet avec gravité. Mais ce n'est pas son style, il préfère montrer une scène de la vie quotidienne où intervient un enfant, attendrissant et drôle. Son style est optimiste et humoristique. On dédramatise complètement le fameux moment de la piqûre, ce qui va convaincre plus facilement les mères.

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