ANC (Afrique du Sud)

Le Congrès national africain (African National Congress), organisation politique sud-africaine multiraciale, est créé en 1912 pour s'opposer à la discrimination raciale et à la mainmise des colons sur les terres. Influencé au début par l'action non violente de Gandhi en faveur des Indiens du Natal, il se radicalise avec l'instauration de l'apartheid en 1948. Le mouvement s'engage dans la lutte armée au début des années 1960, après la répression violente de la population noire par le régime au pouvoir et l'accession des autres pays africains à l'indépendance. Cette orientation plus activiste est due à de jeunes leaders comme l'avocat Nelson Mandela, condamné à la prison à vie en 1962 pour terrorisme, en compagnie du leader plus modéré Walter Sisulu (1912-2003). En exil en Zambie sous la direction d'Oliver Tambo (1917-1993), ami de longue date de N. Mandela, l'ANC conserve son orientation multiraciale pendant la lutte contre l'apartheid. Sa branche militaire est dirigée par Joe Slovo (1926-1995), membre du Parti communiste sud-africain (SACP), une composante influente de l'ANC. Elle compte également parmi ses dirigeants de nombreux Blancs libéraux, ainsi que des Métis et des Indiens. Devenu président de l'ANC après sa libération en 1991, N. Mandela laisse la place à son dauphin Thabo Mbeki (1942-) en 1994 pour prendre la présidence du pays. Après six ans d'exercice du pouvoir, l'ANC s'est vue contestée au plan social par son ancienne alliée, la COSATU (Congrès des syndicats d'Afrique du Sud). Elle a également retrouvé à sa gauche son adversaire, le Congrès panafricain (Pan African Congress, PAC), né dans les années 1950 du départ d'une fraction anti-Blancs de l'ANC, opposée à son orientation multiraciale et à la présence de communistes dans ses instances (une « idéologie importée »). Bernard NANTET