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Anciens et des Modernes, querelle des - littérature.

Publié le 28/04/2013

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Anciens et des Modernes, querelle des - littérature. 1 PRÉSENTATION Anciens et des Modernes, querelle des, ensemble des controverses sur les mérites respectifs des écrivains de l'Antiquité et de ceux du siècle de Louis XIV, qui, en germe dès les années 1630, a divisé le monde littéraire français à la fin du XVIIe siècle, notamment Nicolas Boileau, admirateur des Anciens, et Charles Perrault, défenseur des Modernes. La querelle des Anciens et des Modernes se déroule en trois étapes principales et reprend un débat déjà agité au XVIe siècle, celui qui oppose les imitateurs des Anciens à ceux qui prônent le rejet des modèles antiques, initié entre autres par Joachim Du Bellay dans son art poétique Défense et Illustration de la langue française. 2 LA PREMIÈRE ÉTAPE DE LA QUERELLE (1637-1687) La principale querelle des Anciens et des Modernes suit plusieurs polémiques qui ont lieu au sein de l'Académie française (Institut de France). La première est la querelle du Cid : en 1637, l'Académie reproche à Pierre Corneille de ne pas respecter les principes de la tragédie régulière. Le deuxième débat porte sur l'épopée et le poème héroïques. Nicolas Boileau, dans son Art poétique (1674), condamne les tentatives de création d'une épopée nationale, faisant appel au merveilleux chrétien, préconisant le respect des modèles grecs et latins, le recours à la mythologie. La première étape s'achève avec la querelle des inscriptions qui pose la question suivante : faut-il ou non employer le français plutôt que le latin pour les inscriptions faites sur les oeuvres et les bâtiments ? 3 LA DEUXIÈME ÉTAPE : LA PRINCIPALE QUERELLE (1687-1694) La querelle des Anciens et des Modernes s'engage réellement en 1687, lorsque Charles Perrault lit à l'Académie française un poème, « le Siècle de Louis le Grand «, dans lequel il a écrit : « Et l'on peut comparer sans craindre d'être injuste, / Le siècle de Louis au beau siècle d'Auguste «. Indigné, Nicolas Boileau quitte alors la salle, soutenu par d'autres « Anciens «, tel Jean de La Bruyère. Un mois plus tard, Jean de La Fontaine, partisan des Anciens, répond à ce poème par son Épître à Huet : « Quand notre siècle aurait ses savants et ses sages, / En trouverai-je un seul approchant de Platon ? «. Peu après, Jean de La Bruyère publie ses Caractères (1688), ouvrage dans lequel il loue de la même façon la perfection des Anciens et prône leur imitation : « Combien de siècles se sont écoulés avant que les hommes, dans les sciences et dans les arts, aient pu revenir au goût des anciens et reprendre enfin le simple et le naturel ! «. Le débat a commencé et se déroule essentiellement au sein de l'Académie française. 3.1 Les Modernes : l'expérience en plus Les Modernes, au nombre desquels se trouvent Charles Perrault, Philippe Quinault, Charles de Saint-Évremond, Bernard le Bovier de Fontenelle, Pierre Corneille, Isaac de Benserade, Jean Donneau de Visé, exposent la plupart du temps leurs thèses dans la revue le Mercure galant et s'inscrivent dans la lignée de René Descartes, qui affirme qu'« il n'y a pas lieu de s'incliner devant les Anciens à cause de leur Antiquité... nous avons une plus grande expérience des choses «. Ils critiquent l'Antiquité parce qu'ils contestent le principe d'autorité, en raison du progrès des techniques et des sciences, et parce que la permanence des lois de la nature interdit, selon eux, de considérer les Modernes comme inférieurs à leurs ancêtres. Ainsi Fontenelle dans sa Digression sur les Anciens et les Modernes (1688) ironise : « Toute la question de la prééminence entre les anciens et les modernes étant une fois bien entendue, se réduit à savoir si les arbres qui étaient autrefois dans nos campagnes étaient plus grands que ceux d'aujourd'hui. En cas qu'ils l'aient été, Homère, Platon, Démosthène, ne peuvent être égalés dans ces derniers siècles, mais si nos arbres sont aussi grands que ceux d'autrefois, nous pouvons égaler Homère, Platon et Démosthène. « Charles Perrault, dans ses Parallèles des Anciens et des Modernes (1688), tente à son tour de démontrer que « toutes les sciences et tous les arts n'ont jamais été aussi florissants qu'ils le sont aujourd'hui « et veut « faire voir combien [les Modernes] ont été plus loin dans la connaissance exacte de tous ces arts et de toutes ces sciences «. Il ajoute également que, selon lui, les Modernes sont des pères par rapport aux Anciens, du fait de leurs expériences, « on ne peut pas nier que celles des hommes qui viennent les derniers au monde ne soit plus grande et plus consommée que celles des hommes qui les ont devancés «. 3.2 Les Anciens : le génie des premiers Pour leur part, les Anciens, notamment Nicolas Boileau, Jean Racine, Jacques Benigne Bossuet, Jean de La Bruyère, Jean de La Fontaine, François Fénelon, Guillaume de Lamoignon, ne peuvent répondre sur le terrain de la théorie, mais invoquent le génie des écrivains antiques, d'Homère et de Virgile, pour expliquer qu'ils doivent rester des modèles dans la pratique des arts. En 1693, Jean de La Bruyère ravive la querelle avec son discours de réception à l'Académie française, dans lequel il se défend des critiques dont ont été la cible ses Caractères, notamment dans le Mercure galant, et se moque d'un de ses rivaux de l'Académie, qu'il appelle « Théobalde « et sous les traits duquel l'on devine l'un des Modernes, Isaac de Benserade. 3.3 Les conciliateurs Au centre, se trouvent quelques esprits appartenant à un camp ou l'autre qui acceptent de tempérer la querelle. Charles de Saint-Evremond et Bernard le Bovier de Fontenelle, dans le camp des Modernes, reconnaissent la valeur des Anciens et veulent en conserver l'héritage tout en préconisant son adaptation. Dans le camp des Anciens, François Fénelon cherche également à rapprocher les deux courants. Cette « pacification « n'est effective que grâce à Antoine Arnauld qui orchestre une « réconciliation publique «, en 1694, entre les deux grandes figures de cette querelle, Nicolas Boileau et Charles Perrault. 4 LA DERNIÈRE ÉTAPE : LA QUERELLE D'HOMÈRE (1714-1716) Vingt ans plus tard, alors que les principaux protagonistes de la querelle principale sont morts, la polémique reprend à propos de la traduction en prose de l' Iliade d'Homère produite par Madame Dacier (1647-1720) en 1699. Antoine Houdar de La Motte (1672-1731) l'adapte en vers (1701-1714), la remanie en douze chants, supprimant ce qu'il appelle des longueurs afin de l'accommoder aux goûts modernes. De plus, il accompagne son « adaptation « d'un Discours sur Homère, dans lequel il démythifie l'auteur antique. Madame Dacier s'offusque de cette liberté de traduction et dénonce ce « sacrilège « dans ses Causes de la corruption du goût (1714). Un nouveau débat est lancé et est notamment alimenté par l'abbé Terrasson (16701750) qui jette le doute sur l'existence d'Homère dans Dissertation sur Homère (1715). L'abbé d'Aubignac lève quant à lui ce doute en affirmant qu'il n'existe pas dans les Conjectures académiques ou Dissertation sur l'Iliade (1715). De nombreux intellectuels et hommes de lettres prennent alors parti dans cette nouvelle querelle, notamment François Fénelon, Voltaire, Charles de Montesquieu ou Pierre Carlet de Chamblain Marivaux, qui, partisan des Modernes, publie l'Iliade travesti (1716). François Fénelon apaise, dans sa Lettre sur les occupations de l'Académie (1714, publiée en 1716), la querelle sans la calmer pour autant. Il continue d'admirer les Anciens, mais de manière plus nuancée, tout en défendant les Modernes qu'il invite à dépasser les Anciens. La querelle prend réellement fin en 1716, avec les Réflexions critiques qu'adresse Antoine Houdar de La Motte à Madame Dacier. Il continue de s'y poser la question suivante : « Ne pouvons-nous pas soutenir modestement que les hommes, de siècle en siècle, ont acquis de nouvelles connaissances, que des richesses amassées par nos aïeux ont été accrues par nos pères et, qu'ayant hérité de leurs lumières et de leurs travaux, nous serions en état, même avec un génie inférieur au leur, de faire mieux qu'ils n'ont fait ? «, mais dissipe la tension en reconnaissant la valeur des écrits de Madame Dacier. Les Anciens, bien moins nombreux que les Modernes à l'Académie, finissent par se retirer du débat, laissant la place à un vaste courant de pensée, celui des Lumières. Bien plus que le faux problème de la supériorité, la querelle des Anciens et des Modernes, devenue universelle et atemporelle, pose la question du progrès et de la naissance d'idées nouvelles, soutenues par une nouvelle esthétique. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« il démythifie l’auteur antique.

Madame Dacier s’offusque de cette liberté de traduction et dénonce ce « sacrilège » dans ses Causes de la corruption du goût (1714).

Un nouveau débat est lancé et est notamment alimenté par l’abbé Terrasson (1670- 1750) qui jette le doute sur l’existence d’Homère dans Dissertation sur Homère (1715).

L’abbé d’Aubignac lève quant à lui ce doute en affirmant qu’il n’existe pas dans les Conjectures académiques ou Dissertation sur l’Iliade (1715). De nombreux intellectuels et hommes de lettres prennent alors parti dans cette nouvelle querelle, notamment François Fénelon, Voltaire, Charles de Montesquieu ou Pierre Carlet de Chamblain Marivaux, qui, partisan des Modernes, publie l’Iliade travesti (1716).

François Fénelon apaise, dans sa Lettre sur les occupations de l’Académie (1714, publiée en 1716), la querelle sans la calmer pour autant.

Il continue d’admirer les Anciens, mais de manière plus nuancée, tout en défendant les Modernes qu’il invite à dépasser les Anciens.

La querelle prend réellement fin en 1716, avec les Réflexions critiques qu’adresse Antoine Houdar de La Motte à Madame Dacier.

Il continue de s’y poser la question suivante : « Ne pouvons-nous pas soutenir modestement que les hommes, de siècle en siècle, ont acquis de nouvelles connaissances, que des richesses amassées par nos aïeux ont été accrues par nos pères et, qu’ayant hérité de leurs lumières et de leurs travaux, nous serions en état, même avec un génie inférieur au leur, de faire mieux qu’ils n’ont fait ? », mais dissipe la tension en reconnaissant la valeur des écrits de Madame Dacier.

Les Anciens, bien moins nombreux que les Modernes à l’Académie, finissent par se retirer du débat, laissant la place à un vaste courant de pensée, celui des Lumières. Bien plus que le faux problème de la supériorité, la querelle des Anciens et des Modernes, devenue universelle et atemporelle, pose la question du progrès et de la naissance d’idées nouvelles, soutenues par une nouvelle esthétique. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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