Andalousie
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
tes.
En octobre 1977, l'opinion publique s'émeut
pour ce nouveau phénomène de société.
Les 8-15 ans organisent aux Buttes Chaumont leur première
manifestation.
Le but de cette action : « protester
contre l'interdiction par la municipalité de prati
quer le skate-board dans les allées des Buttes
Chaumont )), Alors une question se pose.
Le skate
est-il dangereux pour les piétons ? Les enquêtes
révèlent que les personnes âgées en sont les premiè res victimes.
Ces accidents relèvent d'un manque de maîtrise des engins.
Aussi une réglementation
qui donnerait une ossature et un état d'esprit à ce sport est à promouvoir.
Encore que le nœud· du problème se situe au niveau des carences en pistes.
Le jour où le skate-board ne sera plus homologué à un simple jeu mais à un sport et qu'un équipement
adéquat sera implanté, le pari sera gagné.
Le skate ne sera plus dangereux.
Avant d'apporter des solu
tions définitives les pouvoirs publics délèguent leur
pouvoir de décision aux communes qui interdisent ou tolèrent à leur guise.
Le skate-board est un exercice athlétique
complet.
« Il fait travailler tous les muscles et tou tes les articulations des pieds à la tête.
Il est propi ce à la coordination des gestes, au sens de l'équili
bre, à l'adresse )).
D'autre part, une enquête menée
dans les hôpitaux parisiens apportent un démenti
cinglant aux propos alarmistes des détracteurs
du skate-board.
« Moins d'un pour cent des accidents
d'enfants répertoriés par les services médicaux sont
dus au skate-board.
En aucun cas la vie de l'enfant
n'a été menacée.
Les blessures (fractures du poi
gnet ou
du coude) peuvent être évitées en totalité
par la prévention et un équipement rigoureux.
·celui-ci s'apparente à celui des hockeyeurs.
Les
seuls traumatismes réels du skate-board sont les idées toutes faites et les affirmations gratuites dont il souffre.
Il appartient aussi aux 600 000 skaters et
à leur fédération de balayer définitivement les réti
cences de tant
de gens de bonne foi mal renseignés.
La carte postale est un luxe
Les collections de cartes postales qui
n'attiraient, voilà quelques années, que de rares
amateurs sont devenues depuis peu de temps un loisir à la mode.
Des milliers de curieux se sont
pris d'une véritable passion pour les photos d'avant
1870 et pour les cartes postales d'avant 1900 ou
1914.
Le résultat a été immédiat: les greniers et les
caves, les coffres et les armoires se sont vidés de trésors ignorés.
Ce qu'on aurait jeté aux ordures
voilà seulement vingt ans est aujourd'hui coté dans
une véritable bourse et
des.
annuaires, des catalo
gues publient chaque année les cours qui augmen
tent
régul~èrement.
Une carte postale qui valait un sou en 1900 peut
atteindre ou dépasser aujourd'hui la centaine de
francs.
Des vues anciennes de
Paris et de la provin ce avec des rues populaires ou populeuses, des bou
tiques, des commerçants à leur travail, des scènes de la vie quotidienne, l'actualité aussi comme les inondations de la Seine, le monde du spectacle
encore avec ses vedettes constituent des thèmes très
demandés.
La demande fait naturellement monter
les prix.
Il en va de même pour les photos ; une
photo originale d'Atget ou d'Arville qui posèrent
leur appareil devant
les monuments de la capitale
et devant son petit peuple coûtent aujourd'hui entre
cinq mille francs à
Paris et dix mille francs à New
York.
·
Pourquoi
cet engouement ? Au stade de la
civilisation industrielle qui est le nôtre, tout ce qui
appartient au passé, et au passé le plus récent, sus
cite une nostalgie à laquelle il est difficile de résis
ter.
Le pain est fait avec les méthodes anciennes, les confitures sont celles de grand-mère et la mode
est « rétro )), Les vieux moulins à café font l'objet de collections, au même titre que les anciennes
automobiles.
Tout ce qui date d'un âge remontant
aux premières décennies du siècle acquiert un pres
tige qui valorise aussi bien les boîtes de cacao que
les timbres-poste.
Photos et cartes postales
n'échappent pas à la règle.
Ce sont des documents
qui témoignent d'une époque.
Sur celle-ci, écrivains
et peintres ont laissé des œuvres qui nous rensei
gnent précisément sur les mœurs, les conditions
de vie, les modes de nos arrières-grands-parents, mais
leur vision artistique ou littéraire fausse, dans une
certaine mesure, la réalité.
La photo place celui qui
la regarde devant la vérité.
Il est
le contemporain de l'image qu'il regarde et le spectateur d'un monde
dont il ne connaît, par les récits et les textes, qu'un
reflet un peu pâli.
Voilà tout à coup que
le Paris de Napoléon III
ou de Félix Faure, la province de nos aïeux nous
deviennent familiers.
Et, mieux encore, qu'ils impo
sent leur souvenir obsédant.
C'est
un monde perdu,
délaissé ou oublié qu'ils ressuscitent, celui d'un
temps qui, à notre idée
fut heureux.
C'est ce qu'on
a appelé par dérision sans doute la Belle Epoque.
Les photos et les cartes anciennes nous font péné
trer dans un univers inconnu, imaginaire et presque
utopique.
C'est comme une société irréelle.
Le rêve
l'emporte.
C'est
un genre de collection qui fait penser en quelque sorte à l'écologie, en ce sens que c'est aussi une façon de nier le temps présent et d'en refuser la
pesanteur.
Le passé devient une espèce de refuge et ses images font appel à l'imaginaire.
On y découvre une douceur de vivre souvent inventée et une har
monie conventionnelle.
Les photos et les cartes
postales sont un peu
les souvenirs d'enfance (de
notre société actuelle)..
»
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