Devoir de Philosophie

Athènes

Publié le 09/06/2013

Extrait du document

7 18 mai : La chancelière allemande Angela Merkel a suggéré vendredi la tenue d'un référendum sur le maintien de la Grèce dans la zone euro en parallèle des législatives prévues en juin, a annoncé le bureau du premier ministre grec par intérim. 8 Athènes Histoire Période antique La légende raconte qu’il y a bien longtemps l’Attique était peuplée de petites tribus qui vivaient séparément sur les diverses collines de la plaine. Or un jour Cécrops, créature mi homme mi serpent, fils de Zeus et de la déesse Terre Gaïa, fut envoyé par son père pour régner sur l’Attique. Il réunit toutes les tribus, éparpillées sur le territoire, sous son autorité. Cécrops est considéré par beaucoup de gens comme le premier roi mythique d’Athènes. Il était réputé pour sa sagesse, sa piété envers les dieux, et sa justice. La mythologie raconte qu'Athéna et Poséidon s'étaient disputé la ville, la déesse l'emportant après avoir fait jaillir sur l'Acropole un olivier, resté sacré, ce qui fait d'elle la divinité poliade (protectrice) de la ville. Pendant la période mycénienne (1500-1200 av. J.-C.), on se souvient surtout du héros légendaire Thésée, célèbre pour avoir vaincu le Minotaure et parricide involontaire à son retour de Crète (il avait, le malheureux, oublié de hisser la voile blanche qui devait signifier son succès, et son paternel, Égée, croyant son fils mort, se jeta dans le vide). C'est ce même Thésée qui passait pour être le fondateur du synoikismos, communauté d'une vingtaine de villages attiques. Athènes en constituait le centre économique et administratif. 9 Comme dans la plupart des cités grecques, le régime évolua graduellement vers un pouvoir aristocratique avant que le peuple puisse se faire entendre. Des réformes, instituées par Dracon, puis par Solon, un sage, et enfin par Clisthène, préparèrent en un siècle et demi (environ 650-500 av. J.-C.) l'avènement de la démocratie athénienne. Là, des facteurs extérieurs sont venus donner un coup de pouce. La victoire sur les Perses, repoussés en 490 à Marathon puis battus à Salamine en 480 à l'occasion d'une bataille navale mémorable, va auréoler Athènes d'un prestige considérable, l'exploitation de mines d'argent au Laurion (aujourd'hui Lavrio, au sud-est de l'Attique) fournissant le nerf de la guerre. Débarrassés pour quelques années de toute menace extérieure, les Athéniens vont alors pouvoir se consacrer pleinement au rayonnement culturel de leur cité, sous la direction de Périclès. C'est l'époque glorieuse que l'on connaît sous le nom de « siècle de Périclès «, symbolisé par le Parthénon. Mais ce siècle ne dure en fait qu'une cinquantaine d'années, de 480 à 430 environ. Les Athéniens pèchent alors par orgueil : organisateurs d'une confédération basée à Délos (Cyclades), ils sont accusés de s'accaparer le trésor de guerre constitué pour se défendre contre l'Empire perse, et les autres cités grincent des dents devant cet impérialisme. Sparte déclenche les hostilités en 431 et la guerre civile va enflammer le Péloponnèse et l'Attique pendant près de 30 ans, jusqu'à la défaite d'Athènes en 404, après des épreuves terribles (peste qui décime un tiers de la population, famine...). Jamais Athènes ne retrouvera son importance politique. Elle restera, en revanche, notamment sous l'Empire romain, une capitale culturelle. Les empereurs Hadrien et Marc Aurèle feront beaucoup pour lui redonner un peu de sa splendeur passée. Influences extérieures et croissance Après la période antique, on s'est acharné sur Athènes. Les Francs s'en emparent après 1204 puis c'est au tour des Catalans et des Florentins de se la disputer ensuite, avant que les Ottomans, en 1456, trois ans après la prise de Constantinople, n'en prennent le contrôle. Les Vénitiens assiègent Athènes à la fin du XVIIe siècle et donnent le coup de grâce : la ville, ou plutôt ce qu'il en reste, ressemble à un champ de ruines. Dans les années 1820-1830, le jeune État grec acquiert son indépendance sur une infime part du territoire national, mais c'est la petite cité de Nauplie, dans le Péloponnèse, qui est tout d'abord choisie comme capitale, et non Athènes, trop délabrée. Celle-ci n'est alors peuplée que de 4 000 à 5 000 habitants... Pour accueillir Othon Ier, le nouveau roi arrivé de Bavière, il faut construire une nouvelle Athènes. Des architectes européens construisent de nombreux édifices publics et des demeures bourgeoises dans le style néohellénique (ou néoclassique). Les façades du rez-de-chaussée sont décorées de colonnes doriques qui entourent le porche. Au premier étage, des colonnes ioniques encadrent un petit balcon. Il reste de nombreux édifices néoclassiques, dans la rue Panepistimiou et plus largement dans le quartier de Sintagma. 10 À partir de ce moment, la ville s’est progressivement agrandie jusqu'à envahir presque toute la région environnante : l'Attique. Le développement a été anarchique, subissant les afflux de population, notamment après 1922, quand les réfugiés d'Asie Mineure sont arrivés en masse : la ville, qui comptait 450 000 habitants, en reçoit tout d'un coup 150 000 supplémentaires. De cette époque datent de petites maisons basses en torchis où habitaient les immigrés et les habitants paysans qui affluaient en ville. La démographie s’accélère encore dans les années 60. On construit alors des habitations à la va-vite, de grands immeubles qui, devenus gris et délabrés, défigurent l’Athènes d’aujourd’hui. Dans ces années 60, une loi propose à tout Athénien possédant une maison de la vendre à des entrepreneurs contre des appartements dans les immeubles construits à leur place. De nombreux édifices néoclassiques sont détruits. Une ville transformée pour les Jeux olympiques Cette mégalopole tentaculaire, les Athéniens l'appellent tsimendoupoli (la ville de ciment) et dès qu'ils le peuvent, ils la fuient, créant un véritable exode, notamment fin juillet-début août ! Près d'un tiers des Grecs vivent à Athènes et en Attique (alors que la moyenne des capitales européennes est de 11 % de la population du pays) ! Les derniers chiffres indiquent que 3 700 000 Grecs vivent en Attique. La moitié de l'industrie grecque étant concentrée au Pirée et dans la région d'Éleusis, il s'ensuit une forte pollution. Athènes est en effet une cuvette, d'où une situation privilégiée (microclimat) à l'origine. Aujourd'hui, c'est une catastrophe : le néfos, nuage de pollution qui vient du Pirée, s'abat sur Athènes... et il y reste. Un rapport (2007) indique que les Athéniens sont, de tous les habitants d'une capitale européenne, ceux qui sont les plus mécontents de la qualité de vie dans leur ville. Et pourtant, c'est bien cette ville qui a été désignée pour accueillir les Jeux olympiques de 2004 ! De 1999 à 2004, Athènes s'est transformée en un vaste chantier et le résultat a stupéfié jusqu'aux plus sceptiques. Construction de nouvelles lignes de métro et de tramway, pour réduire la circulation automobile, création d'un vaste plateau piéton permettant d'aller d'un site archéologique à un autre, et d'un nouvel aéroport en Attique, à Spata, avec un vrai périphérique pour contourner Athènes et y accéder plus rapidement... 11 Les quartiers d’Athènes Plaka : Plaka est un quartier d’Athènes situé au pied de l’Acropole et recouvre une superficie de 35 hectares. La rue Adrianou qui est l’une des plus anciennes artères d’Athènes sépare le quartier en deux parties : le Haut Pláka qui continue vers le quartier d’Anafiotika et le Bas Plaka qui aboutit à la place Monastiráki. Après la guerre d'indépendance contre les Turcs, Athènes devint la nouvelle capitale de l’État grec en 1834. Mais la ville n’était plus qu’un gros bourg de province, en ruines. Othon, le premier roi de Grèce qui était d’origine bavaroise, s’attela en premier lieu à la reconstruire, en essayant de retrouver sa splendeur passée et de lui donner le cachet d’une capitale moderne. Il fit donc appel à des architectes étrangers qui cultivaient le goût de l’antique et qui importèrent en Grèce le style néoclassique, à la mode en Occident. C’est ainsi que le quartier de Plaka se dota de belles maisons de style néo-classiques. Les architectes innovèrent en édifiant des façades aux murs percés de vastes fenêtres, ornées de corniches, de frontons et de balcons en fer forgé. Si au XIXe siècle, les maisons étaient peintes dans des teintes pastel rappelant les villes de l’Europe du Nord, on préfère de nos jours des couleurs chaudes comme l’ocre et le rouge Pompéi. Deux églises byzantines 12 L'église Agios Nikodimos L'église Agios Nikodimos se situe à l'angle des rues Filelinon et Souri. Cette majestueuse église, édifiée au 11e siècle, est le plus grand édifice byzantin d'Athènes. En partie ruinée pendant la guerre d'Indépendance, elle fut restaurée grâce au tsar Nicolas Ier pour la communauté russe d'Athènes. L'église Agia Ekaterini Se situe à l'angle des rues Adrianou et Lissikratous. Edifiée aux 11e et 12e siècles, c'est l'une des plus belles églises d'Athènes. Son parvis est situé à 2 m au-dessous du niveau de la chaussée et comporte des vestiges romains. Monument de Lysicrate Ce vestige, daté à 334 av. J.-C, est le seul survivant des monuments chorégiques qui, dans l'Athènes antique, commémoraient les lauréats de prix reçus lors des chorégies (représentations théâtrales mêlées de liturgie). Ces édifices jalonnaient la voie qui, reliant le théâtre de Dionysos à l'Agora, passait par l'actuelle rue Tripodon (dont le nom évoque les trépieds de bronze offerts aux vainqueurs, trophées qui étaient exposés le long de cette voie). Le monument de Lysicrate est le seul vestige des monuments votifs de la rue. Dédié à un chorège ayant remporté un prix au théâtre de Dionysos, il est composé de six colonnes surmontées de chapiteaux corinthiens et reliées par des plaques de marbre blanc. Encastré dans un couvent au XVIIe siècle, il a été mis en valeur et restauré à la fin du XIXe siècle. Une frise, en haut de l’édifice, raconte l’histoire de la victoire de Lysicrate. Au-dessus des colonnes du monument de Lysicrate court une frise où l'on voit Dionysos changer des pirates en dauphins. Les hauts de Plaka Anafiotika Dans la rue Stratonos un escalier monte vers Anafiotika et l’Acropole. Bordée de jolies maisons aux murs ocre, la petite rue pavée Epimenidi fait pénétrer dans une Plaka silencieuse, à l'écart des foules. Bien qu'en 1834 une loi interdise toute 13 construction aux abords de l'Acropole, ce village fut édifié par des habitants de l'île d'Anafi (à l'est de Santorin) réfugiés à Athènes au début de la guerre d'Indépendance. C'est ainsi qu'au coeur d'Athènes, on trouve aujourd'hui cet authentique village cycladique de petites maisons basses aux murs blanchis à la chaux, quartier tout blanc, fleuri et souvent rempli de chats. Le musée d'Art populaire grec La Grèce est riche d'une belle tradition en matière d'arts populaires. C'est pourquoi ce joli musée recèle d'intéressantes collections datant du milieu du 17e siècle jusqu'à nos jours. On y découvre toutes les traditions du pays et on peut ainsi décerner les nombreuses influences qu’a subies la Grèce, aussi bien balkaniques que méditerranéennes ou orientales. On peut voir des tissages, des broderies d'inspiration byzantine. Y sont également représentés les arts du bois, du métal, de la céramique, mais aussi l'orfèvrerie et le textile (à travers des costumes et des tissages). Le quartier des Aérides La tour des Vents est un curieux ouvrage octogonal, dont chaque pan comporte un aéride, personnage ailé figurant l'un des huit vents dominants d'Athènes. Borée, le vent froid, apparaît sous la forme d'un homme barbu, tandis que le doux Zéphir, à l'ouest, laisse s'envoler des fleurs de son manteau. Ces aérides ont donné leur nom au quartier. Élevée sous Jules César (1er s. av. J.-C), cette tour était surmontée d'une girouette et d'une horloge hydraulique alimentée par la source Clepsydre, qui, jaillissant sur le versant nord de l'Acropole, a depuis donné son nom à ce système d'horloge. La mosquée Fetiye Djami , située juste derrière la tour des Vents, édifiée au XVe siècle célébrait la prise de Constantinople par Mehmet le Conquérant. La bibliothèque d'Hadrien fut bâtie en l'an 131 sous l'égide de l'empereur Hadrien. Des portions de ses murs se dressent encore dans la rue Eolou et son mur ouest a conservé un bel ensemble de colonnes. 14 Monastiraki Avec des rues étroites et sinueuses bordées par des étals en plein air de vendeurs ambulants, ce vieux quartier d'Ahènes rappelle les époques byzantine et ottomane de la cité, lorsque Monastiraki était encore un bazar turc. Marché aux puces Cet ancien marché turc, redevenu athénien, continue de perpétuer la tradition. Il occupe tout l'espace délimité par les rues Adrianou et Ermou. Jadis, la rue Ifestou était occupée par des artisans métallurgistes. Elle s'est convertie dans un commerce plus touristique, marchands de chaussures et de fringues, antiquaires et boutiques de souvenirs. La place Monastiraki est le centre de l'ancien quartier turc, où se dresse l'église byzantine de la Panagia Pandanassa. Surnommée Monastiraki, le « petit monastère «, c'est elle qui donna son nom au bazar local de l'époque ottomane. Mosquée, Place Monastiraki Les Métropoles La Petite Métropole est située à l'entrée de Plaka. Cette chapelle byzantine du 12ème siècle est dédiée à la « Vierge qui exauce vite « et à saint Elefterios. Sur les murs extérieurs apparaissent une multitude de remplois de différentes époques, antiques et médiévaux. 15 Ses dimensions (7,50 m de long sur 12 m de large) rappellent qu’à cette époque Athènes n’était qu’un village. Petite et grande Métropoles Grande Métropole La grande Métroplole : Commencée en 1840, cette imposante cathédrale est construite avec du marbre prélevé sur 72 églises. C’est la plus grande église d’Athènes (40 x 10 x 20). Elle est le lieu privilégié de toutes les cérémonies publiques ou privées d’envergure, couronnement, mariages et obsèques de la haute société grecque. Psiri Dans les ruelles étroites de ce quartier pittoresque, se côtoient sans complexe vieilles maisons délabrées et immeubles récents sans âme. Psiri est devenu un endroit à la mode. Cafés, bars et restaurants y pullulent et, le dimanche, un parfum d'Extrême-Orient envahit l'atmosphère avec le marché aux épices. Nouvellement devenu branché, le quartier de Psiri est à l'origine un quartier populaire avec ses échoppes, ses artisans et brocanteurs. Il s'articule autour des rues Miaouli et Evripidou. Si la journée, les touristes aiment y flâner et sentir les multiples odeurs émanant des magasins de gros proposant huile d'olive, fruits secs et épices, une fois les devantures baissées, les restaurants et bars s'animent jusque tard dans la nuit. 16 Le quartier du Marché Place Omonia Trépidante, assourdissante et presque toujours encombrée, bref, dénuée de tout charme. Il est difficile de croire qu'à la Belle Époque, avec ses palmiers, ses bosquets, ses hôtels de luxe (à présent décatis) et ses cafés chics, elle rivalisait d'élégance avec la place Syntagma. Le Marché central (Kentriki Agora) Jadis, lorsqu’Athènes était encore une ville moyenne, c'est là que semblait battre le coeur de la ville. Aujourd'hui, bien que la prospérité du quartier ne soit plus celle d'antan, l'activité reste frénétique. Le marché central, marché couvert, est une bâtisse rectangulaire avec sa cour couverte, remplie d'innombrables échoppes de marchands de viandes, de poissons et de légumes. Église Agii Theodori Toute proche du Marché central, cette église a été reconstruite durant la seconde moitié du 11e siècle sur les fondations d'un sanctuaire du 9e siècle, par un dignitaire de la cour byzantine nommé Kalomaos. L'extérieur de l'édifice est orné d'étonnants motifs orientaux. Le quartier d'Exarhia Petit quartier au nord du centre d'Athènes, Exarchia est l'un des plus agréables de la ville. Une atmosphère particulière se dégage, on quitte les grands axes pour de petites rues ombragées. La petite place d'Exarchia est entourée de cafés/bar, dotés de confortables terrasses : canapés, fauteuils, clientèle décontractée et tarifs abordables. Ce quartier est un fief contestataire, très politisé, d'où sont parties notamment les révoltes de 1973, ou plus récemment en 2008. D'anarchiste le quartier prend des allures ''bohème''. De la place, une 17 rue particulièrement verdoyante remonte vers la colline de Stréfi. On se promène alors dans d'agréables rues fleuries. Après quelques escaliers, on se retrouve au pied de la colline de Stréfi, au sommet de laquelle il est possible de grimper par un sentier : comme sur tout point culminant d'Athènes, la vue est imprenable sur la ville. Syntagma, Athènes néoclassique Place Syntagma La circulation automobile a fait perdre son charme d'antan à la place Syntagma (place de la Constitution) qui était autrefois entourée de terrasses de cafés. Bien que de nouveaux espaces verts et une fontaine jaillissant au centre soient les bienvenus, Syntagma n'est plus qu'un lieu de passage qui se remplit et se vide au rythme des horaires de bureau. Au pied de l'ancien palais royal (1836-1842), devenu en 1935 le Parlement (Vouli), les evzones en fustanelle (la jupette plissée, vêtement traditionnel albanais qu'affectionnait Othon Ier) et tsarouchia (socques à pompons) montent la garde devant le Monument du soldat inconnu. Chaque heure, la relève donne lieu à un pittoresque cérémonial au pas cadencé. Porte d'Hadrien Grand admirateur d'Athènes et de sa culture, l'empereur Hadrien contribua à son embellissement par la construction de nombreux édifices. Les Athéniens l'honorèrent en lui érigeant, en 131, un arc de triomphe de style romain, juste à la jonction entre l'Athènes grecque et son quartier romain. Sur cette porte d'Hadrien, des inscriptions gravées proclament, côté Plaka : « Cette ville est Athènes, l'antique cité de Thésée «, tandis que, du côté opposé, on peut lire : « Cette ville est la cité d'Hadrien, et non celle de Thésée. « Mettre sur un pied d'égalité le héros mythologique et l'empereur romain était le moyen, pour les Athéniens, de montrer leur reconnaissance envers leur bienfaiteur, tout en flattant sa vanité. L'Olympion Plus encore que les monuments de l'Acropole, aménagés au gré des occupants et longtemps méconnaissables, l'Olympion figurait la ruine par excellence, traduisant la mélancolie chère aux romantiques européens. Ses dimensions colossales laissent rêveur : 18 avec sa triple colonnade de 104 colonnes corinthiennes, l'édifice dessinait un rectangle de 107,75 m sur 41,1 m s'inscrivant parmi les temples les plus vastes du monde grec. Entamés entre 560 et 510 av. J.-C, puis abandonnés avec l'avènement de la démocratie, les travaux ne reprirent qu'en 174 av. J.-C. L'empereur Hadrien les acheva en 132. Élevé au rang de dieu sous le nom de Zeus Olympien, il en devint la divinité tutélaire. Par la suite, ses énormes quantités de marbre furent sans doute reconverties en matériaux de construction : en 1436, on ne dénombrait déjà plus que 21 colonnes. Près de l'entrée du site, sur la droite, vous apercevrez les fondations des thermes d'Hadrien, dont les bains proprement dits ont conservé leurs mosaïques de marbre. Stade panathénaïque : il fut édifié pour les premiers Jeux olympiques modernes d'avril 1896. Ce stade pouvant contenir 70 000 personnes est la réplique fidèle de l'édifice en marbre dont Hérode Atticus avait doté la cité en l'an 144 pour les prestigieuses compétitions athlétiques des Panathénées. Le Zappio et le Jardin national Au bout de la belle allée arborée apparaît la façade néoclassique du Zappio (1874-1888), vaste palais des expositions. 19 Le Jardin national (ouvert du lever au coucher du soleil) est une véritable oasis au centre de la ville, il couvre 16 hectares et compte 500 espèces de plantes, arbres et arbustes provenant du monde entier. La rue Panepistimiou Cette rue est officiellement appelée « Eleftériou-Venizélou «, bien que rarement désignée par ce nom. Cette rue concentre quelques-uns des chefs-d’oeuvre du néoclassicisme grec. Financés au 19e siècle par des Grecs de la diaspora, ces édifices donnent un parfait exemple d'un style qui, évoquant la Grèce antique, est qualifié de « néohellénique «. De gauche à droite se succèdent la majestueuse Bibliothèque nationale (1887-1902), l'Université (1839-1864) et l'Académie (1859-1887), avec sa belle colonnade ionique flanquée de deux hautes colonnes supportant les statues d'Athéna et d'Apollon. 20 L'Acropole d'Athènes Parthénon Erechteion Statue d’Athéna Promachos Propylées Pinacothèque Temple d’Athéna Nikê Le mot "Acropole" signifie ville à l’écart, et il existe de nombreuses acropoles dans toute la Grèce. Elles ont toujours été situées sur un endroit élevé, et ont souvent servi de lieu de refuge et de défense contre les divers ennemis. Celle d’Athènes est la plus connue de toutes, et est donc souvent dénommée « l'Acropole «. Pour se faire une idée exacte de ce qu’étaient les sites antiques, il faut en imaginer les couleurs. En effet, tous les monuments étaient peints dans des couleurs vives que le temps n’a pas conservées. Mythologie : Le fondateur d'Athènes et de la civilisation grecque était, selon la mythologie, le roi Cécrops. Il est né de la terre et était mi-homme mi-serpent. Il a enseigné au peuple de nombreux métiers, ainsi que les coutumes funéraires, et a décidé qu’un dieu devrait protéger la ville. Il y avait deux candidats : la déesse Athéna et le dieu Poséidon. Afin de prouver leur valeur, ils se sont chacun présentés avec un cadeau pour la ville. Poséidon a frappé son trident dans le rocher de l'Acropole et un puits fut créé. Les gens coururent pour boire son eau, mais la crachèrent car elle était salée. Puis Athéna toucha le sol, et un olivier poussa. Cela s'avérait être un présent beaucoup plus utile, et Cécrops décida ainsi qu’Athéna serait la déesse protectrice de la ville, lui donnant son nom. 21 Histoire de l'Acropole : L'Acropole aurait été habitée au moins depuis le 7e millénaire avant J-C. Au cours de la civilisation mycénienne, des murs ont été construits autour de l’Acropole et il a été prouvé qu'il y a aussi eu un palais mycénien. Au VIe siècle av. J.-C., l'Acropole a tout à fait changé de rôle. Ce n'était plus un palais, mais un sanctuaire. Chaque année, une énorme procession avait lieu sur l'Acropole, et la statue en bois d'Athéna était habillée et menée en procession. Les jeux panathéniens ont également été très importants. Les jeux incluaient à la fois des compétitions sportives et musicales, et le gagnant recevait une amphore pleine d'huile d'olive (l'olivier étant l'arbre sacré d'Athéna). Pendant les guerres médiques (contre les Perses) du Vème siècle, les Athéniens ont commencé à construire le Parthénon, mais les Perses ont brûlé l'Acropole. L'Acropole de Périclès Entouré d'artistes, Périclès conçut le projet de réaménager l'Acropole selon un plan d'ensemble. Pour financer ce projet très coûteux, on utilisa le tribut annuel payé par les cités alliées d'Athènes ; de plus, en 454, le trésor de cette ligue fut transféré de Délos sur l'Acropole. Les travaux purent donc commencer vers 450, avec Phidias pour maître d'oeuvre. Celui-ci commandait à toute une foule de maçons, d'architectes, de peintres et de sculpteurs. La construction se poursuit, la guerre du Péloponnèse (431-404 avant J.-C.) ne faisant que suspendre les travaux, à certaines périodes, sans jamais les arrêter complètement. Après Périclès Lorsque les Romains ont conquis la Grèce au IIe siècle av. J.-C., de nombreux sanctuaires ont été pillés. Statues et autres oeuvres d'art ont été prises d’Olympie et Delphes et emmenées à Rome, mais l'Acropole a été laissée à peu près intacte. Certains empereurs y ont cependant fait quelques ajouts. Au cours du Moyen Âge, plusieurs des temples de l'Acropole ont été convertis en églises chrétiennes. Un des faits très caractéristiques est que le Parthénon, qui avait été un temple dédié à la déesse vierge Athéna, est alors devenu une église dédiée à la Sainte Vierge Marie. Quand les Turcs sont venus vers la fin du 16e siècle, ils ont transformé le Parthénon en mosquée. Jusqu'au 17e siècle, le temple a été relativement épargné, mais en 1687, les Vénitiens ont bombardé l'Acropole, et un projectile a frappé le Parthénon, que les Turcs utilisaient pour stocker la poudre. Le temple a explosé et c'est pourquoi il n'a pas de toit aujourd'hui. Au début du 19e siècle, l'Anglais Lord Elgin a été invité par le sultan à prendre avec lui divers objets de l'Acropole. Il a alors pris de nombreux marbres, qui jusqu'à aujourd'hui sont au British Museum, malgré les tentatives grecques pour les récupérer. Malgré tout ce que l'Acropole a traversé, c'est vraiment la pollution de l'Athènes moderne qui est son pire ennemi. Le problème est connu depuis plusieurs décennies maintenant, mais aucune véritable solution n'a encore été trouvée. 22 Plan général de l'Acropole 23 Le Parthénon Le premier temple en marbre consacré à la déesse Athéna (vieux Parthénon), construit à partir de 490 avant Jésus-Christ, sera détruit par les Perses dix années plus tard. Le nouveau temple d'Athéna Parthénos, qui repose sur les fondations de l'ancien, construit en marbre du Pentélique (montagne près d’Athènes) sera érigé à partir de 447 avant Jésus- Christ. Dessiné par les architectes Ictinos et Callicratès, il sera achevé en 432 avant Jésus- Christ. Phidias, ami de Périclès, exécutera le décor sculpté et supervisera la construction de l'édifice en marbre. La colonnade extérieure (péristasis) compte 8 × 17 colonnes, soit un total de 46 colonnes qui entourent l’ensemble du temple sur ses quatre côtés (temple périptère). Le Parthénon sera le premier temple doté d'un large sécos (partie intérieure du temple) de trente mètres de long. La colonnade intérieure (6 colonnes) se situe uniquement sur les 24 deux côtés les plus courts (Amphiprostyle). Le sanctuaire (naos) abrite une statue chryséléphantine (or et ivoire) d'Athéna de douze mètres de hauteur sculptée par Phidias. Elle était précédée d'un bassin permettant de maintenir un degré d'humidité suffisant à la bonne conservation de l'ivoire et était entourée, sur trois côtés, d'une colonnade surmontée d'une deuxième colonnade. La salle du trésor, protégée par un mur transversal et dotée de quatre colonnes ioniques, occupait la partie occidentale du temple. Des frises sculptées ornaient l’ensemble des parties pleines de l’édifice. La frise dorique extérieure, exécutée par Phidias, comprend 92 métopes (rectangles sculptés) représentant : - à l'est : la Gigantomachie, le combat des dieux et des Géants - à l'ouest : une Amazonomachie : le combat des Grecs contre les Amazones - au sud : des combats contre les Centaures - au nord : des scènes de la guerre de Troie. Cette frise, encore très partiellement en place, est pour l'essentiel exposée au British Museum, et, dans une moindre mesure, au Musée du Louvre. Le fronton oriental (entrée) était orné de l'épisode de la naissance d'Athéna, sortant de la tête de Zeus, et le fronton occidental (arrière du Parthénon) celui de la dispute de Poséidon et d'Athéna. La frise intérieure de 160 mètres de long, également sculptée par Phidias, représentait la procession des Panathénées. (voir paragraphe ci-dessous consacré aux Panathénées) Ergastines : les jeunes filles et jeunes femmes des grandes familles athéniennes qui tissaient le péplos. Les Propylées Le gros oeuvre du Parthénon étant achevé dès 438, le deuxième chantier du programme de Périclès put commencer. L'architecte Mnésiclès se vit chargé de la construction des Propylées, entrée monumentale de l'Acropole. Construits en marbre du Pentélique, les Propylées forment une entrée composée d'un corps central et de deux ailes en retour. 25 Le temple d'Athéna Nikê Tout près des Propylées fut construit, de 427 à 424, le petit temple d'Athéna Nikê (« la Victoire personnifiée «). Cet édifice miniature fut réalisé à partir des plans de l'architecte Callicratès. Entièrement érigé en marbre du Pentélique, au sommet d'une haute tour (pyrgos), ce temple signale l'entrée de l'Acropole. Le temple, de style ionique, se compose d'une seule chambre qui abritait la statue du culte en bois (xoanon). Ce temple est également appelé temple de la victoire aptère (sans ailes, puisque la statue n’était pas représentée avec des ailes contrairement à la statue d’origine détruite par les Perses). Pinacothèque En face du temple d’Athéna Nikè, de l’autre côté des Propylées, se trouve l’édifice destiné à abriter les tableaux de maitres, la Pinacothèque. L'Érechthéion Élevé en l'honneur d'Érechthée, roi légendaire d'Athènes, l'Érechthéion était le lieu de culte essentiel de l'Acropole depuis ses origines ; intimement lié à la fondation et à la pérennité de la Cité, il le restera toujours. De ce fait, c'est un assemblage complexe de plusieurs sanctuaires. Le bâtiment, de style ionique, reproduit à peu près le dispositif 26 intérieur du vieux temple d'époque archaïque, auquel se trouvent ajoutés deux éléments annexes, le portique nord et le portique des Caryatides au sud. Le portique des Caryatides Ce portique constitue le motif le plus original de l'Érechthéion. Six statues de jeunes filles servent de support. Droites, vêtues de longues tuniques ioniennes, elles portent en guise de coiffure un chapiteau circulaire. Ce portique servait peut-être de tribune depuis laquelle certains personnages officiels pouvaient contempler le défilé et les cérémonies des Panathénées, en même temps qu'il masquait l'escalier reliant l'Érechthéion à la terrasse de l'Acropole. À l’extrémité est de l’Acropole, sur sa partie la plus haute, on a retrouvé les vestiges d’un temple dédié à Zeus, ainsi qu’un temple circulaire construit par les Romains, dédié à Rome et Auguste. Les statues d’Athéna Statue d’Athéna Promachos La première des grandes statues colossales de Phidias, de 9 mètres de haut, lance au bras, dominait l'acropole, Athènes et le port du Pirée par lequel les étrangers venus par la mer entraient dans la capitale attique. 27 Statue d’Athéna Parthenos chryséléphantine Le Parthénon abritait la statue d'Athéna Parthénos (Athéna jeune fille). Celle-ci mesurait 16 mètres, et était anamorphosée (la tête était proportionnellement plus grande que les pieds). Athéna Parthénos (en grec : Παρθένος Ἀθηνᾶ) était une sculpture chryséléphantine (faite d'or et d'ivoire) faite par Phidias. Un certain nombre de répliques et d'oeuvres s'inspirent de l'original. La divinité en arme tenait une Victoire dans sa main droite. Athéna est la déesse protectrice d'Athènes et la statue réalisée en son honneur est considérée comme l'une des plus grandes réalisations de Phidias. Phidias a commencé son travail autour de 447 av. J.-C. La statue a été endommagée par un incendie vers 165 av. J.-C., mais fut restaurée. Elle a continué de trôner dans le Parthénon jusqu'au Ve siècle apr. J.-C. où un autre incendie l’a détruite. La statue xoanon (en bois) et les Panathénées La statue en bois d'Athéna, qui à l'origine se trouvait sur l'Acropole serait supposée être tombée du ciel. La statue d’Athéna en bois se situait dans le temple d’Athéna Nikê et était honorée lors des Panathénées. À Athènes, l’année officielle débute en juillet au mois d’Hécatombéon. Tout à la fin de ce mois, c’est la grande fête nationale d’Athéna, patronne de la cité, les Panathénées. La fête annuelle dure 3 jours, mais tous les 4 ans, elle est célébrée avec encore plus de fastes et dure au moins 6 jours (Grandes Panathénées). 28 Les festivités commencent par des concours musicaux. Les concours gymniques suivent, ils comportent notamment des courses aux flambeaux et de chars ainsi que des épreuves de lutte... Les athlètes reçoivent de l’huile des oliviers sacrés d’Athéna dans des amphores dites "panathénaïques". Leur décor comporte, d’un côté, Athéna et de l’autre, la représentation du concours (par exemple la course à pied) auquel le prix a été remporté. Puis, le dernier jour au lever du soleil a lieu la grande procession qui, partant du quartier du Céramique, suit la voie sacrée, traverse l'Agora d’Athènes pour porter solennellement sur l’Acropole le péplos brodé chaque année par des jeunes filles choisies, et destiné à habiller la vieille statue en bois d’Athéna. Tous les corps de la cité forment un long cortège soigneusement ordonné. Les magistrats, accompagnés par les représentants des autres cités et les prêtres sacrificateurs avec leurs animaux ouvrent la marche, suivent les jeunes filles avec le péplos. Ensuite viennent les citoyens, les métèques, puis les femmes et les enfants des citoyens et, enfin fermant la procession, les jeunes citoyens à cheval. Une fois sur l’Acropole, devant le petit temple d’Athéna on sacrifiait d’abord 4 boeufs et 4 moutons, puis, sur le grand autel situé devant le Parthénon, on égorgeait autant de vaches qu’il en fallait pour nourrir la ville entière, et c’est sans doute cette hécatombe qui donna au mois son nom nouveau d’Hécatombéon. Les festivités se referment donc sur un immense repas en commun avec les animaux sacrifiés. Odéon d’Hérode Atticus Ce théâtre fut construit en 161 av. J.-C., commandé par un riche grec d’origine romaine, en mémoire de sa femme Regilla, morte en 162. Il a un style très romain et pouvait contenir 5000 spectateurs. Théâtre de Dionysos Le théâtre de Dionysos est un des premiers théâtres de la Grèce antique, considéré comme le berceau du théâtre grec antique et de la tragédie. Il est situé sur le versant sud de l'acropole d'Athènes. Il doit son nom à Dionysos, dieu du vin. Les grandes fêtes des Dionysies s'y tenaient chaque année en son honneur. Il s'agissait initialement de chants rituels, de danses et de sacrifices rituels, qui se sont transformés peu à peu en oeuvres théâtrales. C'est là que furent créées les célèbres tragédies classiques d'Eschyle, Sophocle et Euripide. Le théâtre remonte au Ve siècle av. J.-C. Au début, il comportait juste une orchestra en terre battue et une scène construite en bois, et les spectateurs prenaient place sur la pente naturelle du lieu. En 420 furent construits des gradins en bois. La construction en pierre que l'on peut admirer aujourd'hui fut aménagée au IVe siècle av. J.-C. (voir article sur Epidaure et le théâtre). 29 La cavea (mot romain pour désigner l’ensemble des gradins en pierre) est adossée à la paroi rocheuse de l’Acropole, idéale pour l’acoustique. Le théâtre pouvait contenir 17 000 spectateurs (12 000 à Epidaure). Au 1er siècle apr. J.-C., sous le règne de Néron, est réalisée la frise du proskenion (mur de scène) dont les sculptures évoquent le mythe de Dionysos. Au milieu de la scène se trouve l’autel consacré à Dionysos, autour duquel se répartissait le choeur. Au premier rang des gradins, un peu plus haut que les autres, on peut voir le siège du grand prêtre de Dionysos. Les répétitions avaient lieu dans l’Odéon de Périclès, situé à gauche du théâtre. Les sanctuaires d’Asclépios On a retrouvé, entre l’odéon d’Hérode Atticus et le théâtre de Dionysos, les ruines de deux sanctuaires dédiés à Asclépios. Au pied de la paroi rocheuse on peut voir les restes d’une galerie, un portique : le portique d’Eumène. C’est à l’abri de ce portique que dormaient les malades qui attendaient le rêve par lequel Apollon leur indiquerait le moyen de guérir. Attenant au portique, un petit édifice circulaire contenait la source sacrée destinée à la purification des malades. Sur les lieux du sanctuaire, des fouilles ont permis de découvrir une basilique de datation plus récente, consacrée à deux saints, Damien et Cosme, deux 30 médecins arabes. Cette découverte montre que les chrétiens avaient également consacré ce lieu à la médecine. Autour de l’Acropole Le musée de l’Acropole Le musée abrite 4000 pièces trouvées lors des fouilles archéologiques de l’Acropole. Il a ouvert ses portes en 2009 et son architecture a été conçue de manière à exploiter au mieux la lumière naturelle. D’immenses baies vitrées permettent de voir l’Acropole depuis la moitié des salles. Au rez-de-chaussée, le sol est vitré, ce qui permet de « marcher « sur les vestiges des différentes époques d’Athènes qui confirment l’existence de la ville depuis 3000 av. J.-C. Le visiteur peut deviner les restes des rues, des maisons, des ateliers d’artisans, des sanctuaires. Au premier étage, on trouve la galerie archaïque ainsi que les pièces correspondant aux époques qui ont suivi la construction du Parthénon. Au deuxième étage, le centre multimédia permet de voir des documentaires sur l’Acropole et le Parthénon. Depuis la terrasse, on a vue sur le site de l’Acropole. Au troisième étage, la Salle du Parthénon, qui respecte les dimensions et l’orientation du Parthénon présente une reconstitution de la frise du temple (procession des Panathénées). La frise, longue de 160 mètres était composée de 115 blocs juxtaposés. On pouvait y voir 378 représentations de dieux ou d’humains, 200 représentations d’animaux. Parmi eux, des chevaux tiraient des chars, suivis de personnages portant les offrandes à Athéna. La reconstitution de la frise a permis de confirmer qu’un tiers seulement des vestiges de cette 31 oeuvre d’art est à Athènes. Pour admirer le reste, il faut se rendre au British Museum de Londres puisque les Anglais continuent de refuser la restitution de leur bien aux Grecs. La colline de Philopappos Monument de Philopappos Dans l’Antiquité, cette colline, haute de 147 mètres, était consacrée aux Muses, d’où son nom de Mouseion : colline des Muses. À l’époque, ce lieu de l’ancienne cité était densément peuplé et de nombreux axes routiers y menaient. Aujourd’hui, on retrouve les vestiges de ces anciennes habitations (troglodytes pour beaucoup) au fur et à mesure de l’escalade de la colline et au milieu des pins qui ont poussé depuis. L’un de ces vestiges est d’ailleurs désigné, selon une légende fantaisiste, comme étant le lieu où Socrate finit ses jours avant d’être empoisonné. À l’arrivée au sommet, tout Athènes se dresse au pied de la colline : les habitations, l’Acropole, l’Hymette, le port du Pirée, la plaine de l’Attique et le golfe Saronique au loin. Enfin, vers l’ouest, on peut admirer le théâtre de Philopappos, où ont lieu des spectacles de danse folklorique en été. Tout en haut de la colline des Muses se dresse le monument de Philopappos, monument funéraire érigé entre 114 et 116 apr. J.-C. (date incertaine) en mémoire de Gaius Iulius Antiochus Epiphanes Philopappus, sénateur romain, bienfaiteur d’Athènes et petit fils d’Antiochos IV, dernier roi de Commagène. Philopappos a vécu la plus grande partie de sa vie à Athènes (car sa famille était en exil) où il a exercé la fonction de chorège (il produisait des spectacles) et d’agonothète (il était juge des jeux). C’est sa soeur qui fit construire ce monument funéraire à sa mort. Tout en marbre, il a été très bien conservé et on peut encore l’admirer aujourd’hui au lieu où il fut érigé à l’époque. Surtout, c’est à ses pieds que l’on jouit du meilleur panorama possible sur toute l’Acropole. 32 La Pnyx Sur l’un des flancs de la colline des Muses (ou colline de Philopappos), se trouve la Pnyx, amphithéâtre naturel, lieu où se tenait l’assemblée du peuple, du VIe au IVe siècle av. J.- C., lors de la démocratie athénienne. Les citoyens athéniens y siégeaient, pouvaient prendre la parole et discutaient les projets de loi. Le quorum était de 6000 personnes assistant aux débats. La colline de l’Aréopage L’Aréopage L'Aréopage (en grec Áreios págos) était à Athènes la « colline d'Arès «, située à l'ouest de l'Acropole ; c'était aussi le nom du conseil qui s'y réunissait. L'Aréopage est aussi le nom porté au XXIe siècle par l'institution juridique suprême de Grèce. Du point de vue géologique, la colline de l'Aréopage est un énorme monolithe de marbre gris bleu veiné de rouge, qui domine l'agora d'Athènes. Un peu partout, sur ses flancs et en son sommet, des creusements dans la roche, formant plates-formes, sont les seuls vestiges de générations de bâtiments antiques. Selon une légende, on l'appelait ainsi parce qu'Arès y avait été jugé par les dieux et acquitté du meurtre d'Halirrhotius, fils de Poséidon, qui avait violé la fille d'Arès à cet endroit. D'autre part, encore d'après la légende, c'est là qu'Oreste fut jugé pour le meurtre de sa mère Clytemnestre, par un tribunal réuni par Athéna et maintenu par la suite. Initialement, le conseil de l'Aréopage devait conseiller le roi. Son influence grandit à mesure que la royauté diminuait, jusqu'au VIIe siècle av. J.-C., où il exerçait le pouvoir politique d'un véritable gouvernement. 33 Après les réformes de Solon, ses membres furent recrutés parmi tous les anciens archontes, qui en devenaient membres à vie, et qui représentaient les riches par opposition aux simples aristocrates, si bien qu'il devint un organisme moins exclusif. Ses pouvoirs politiques furent peut-être redéfinis, et dans une certaine mesure limités par Clisthène, mais il resta puissant jusqu'aux guerres médiques. Avec le progrès rapide des institutions démocratiques, il perdit de son prestige et de son pouvoir politique après -487, lorsque les archontes furent tirés au sort, et que ce n'étaient plus des hommes de grandes compétences que l'on choisissait. L'Aréopage siégeait la nuit : on n'y permettait aucun artifice oratoire pour émouvoir ou attendrir les juges. Aussi l'Aréopage jouit-il longtemps d'une grande réputation d'impartialité, qu'il perdit au Ve siècle av. J.-C. En -462, Éphialtès lui retira la garde des lois et diminua sa compétence. Il conserva son rôle de tribunal pour les affaires de meurtres, mais il perdit toute son importance politique. Il existait encore au IVe siècle av. J.-C. L’Agora En descendant de l'Acropole, on domine l'agora. La place publique fut le centre de toute la vie de l'Athènes antique, elle était ouverte sur la ville (contrairement aux sanctuaires) et exerçait de nombreuses fonctions : Bref historique de l'agora : Les différents plans selon les époques témoignent que l'agora n'est pas unique mais qu'elle a pris des visages différents au gré des constructions, destructions, reconstructions. - dès le néolithique (3000 av. J.-C.) et jusqu'à l'époque géométrique (700 av. J.-C.), le lieu est habité sans discontinuité (les tombes avec un mobilier riche en témoignent). - début du VIe siècle av. J.-C (époque de Solon) : l'espace de l'agora est utilisé comme place publique, les premiers sanctuaires et bâtiments publics sont construits sur le côté ouest jusqu'au début du Ve s av. J.-C. - 480-479 av. J.-C : les Perses détruisent ou endommagent fortement les édifices. - jusqu'à la fin du Ve siècle av. J.-C., les édifices détruits sont reconstruits ou restaurés et de nouveaux bâtiments apparaissent sur les côtés nord et sud (le temple d'Héphaïstos est commencé en -450). - à l'époque hellénistique (II° siècle av. J.-C.), de grands changements surviennent avec la construction des Portiques (colonnades) qui donnent à l'agora une forme rectangulaire. - en 86 av. J.-C, le Romain Sylla saccage Athènes, l'agora est très endommagée. - en 267 ap. J.-C : les Hérules (barbares venus du Nord) détruisent l'agora. Avec les matériaux on construit des fortifications autour de l'Acropole et de l'agora romaine (mur dit de Valérien). - à la fin du VIe siècle, le lieu est abandonné et recouvert d'alluvions. - au XIe siècle, l'église des Saints Apôtres est construite. - en 1834, après la guerre d'indépendance, quand Athènes devient capitale, le site entier se couvre de petites maisons. 34 - en 1931, les fouilles, par l'École américaine, commencent. 1) la fonction politique : Dans une cité démocratique administrée par le peuple, comme à Athènes, l'agora est le lieu des activités politiques. Les bouleutes et les stratèges siègent sur l'agora. Le prytanée abrite l'autel du foyer de la cité où l'on honore la déesse Hestia. Les prytanes ("les premiers", représentants de chaque tribu) y prennent leurs repas en compagnie des invités officiels. Le monument des Héros éponymes des dix tribus représente la cité dans ses composantes essentielles. Là sont affichés, au pied des 10 statues, les textes de loi, les ordres de mobilisation, les annonces des procès... (Toutefois, toute la vie politique ne se déroule pas sur l'agora, puisque l'ecclésia se réunit sur la colline de la Pnyx). 2) la fonction judiciaire : L'Héliée et les Tribunaux (voir ci-dessous) 3) la fonction économique : L'agora est aussi le centre de la vie commerciale, le marché s'y tient, les portiques abritent de nombreuses boutiques. 35 4) la fonction religieuse : Sur l'agora, on trouve le temple d'Héphaïstos, l'autel des douze dieux (point zéro pour le calcul des distances) et la voie sacrée des Panathénées. 5) la fonction sociale : L’agora dans toutes les cités grecques était le lieu principal de rencontre entre les habitants, un lieu de promenade. Le monument des héros éponymes : De forme allongée (16,64 m x1, 87 m), le monument soutenait les statues des héros qui donnèrent leurs noms aux dix tribus pour répartir les citoyens (réforme de Clisthène). De chaque côté du monument se trouvait un trépied de bronze. Le monument avait aussi une fonction pratique : sur ses côtés, on affichait les projets de loi, les catalogues d’éphèbes, de conscrits, les annonces de procès, etc. Ces documents étaient affichés par les tribus et figuraient au-dessous de la statue correspondante. La Tholos (le Prytanée) : Ce bâtiment, construit en -465, était destiné aux Prytanes qui y pratiquaient des sacrifices et des libations et y prenaient leur repas aux frais de l'État pendant la durée de leur mandat (un mois). La Tholos était donc munie d'une cuisine et d'une salle à manger. Les Prytanes étaient des magistrats qui exerçaient le pouvoir exécutif : le chef des Prytanes et une quinzaine d’entre eux environ étaient de garde, à l’intérieur du bâtiment, 24 heures sur 24, prêts à intervenir en cas de danger ou de problème, à l’intérieur ou à l’extérieur de la cité. On conservait aussi dans la Tholos les étalons des mesures utilisées pour contrôler les marchands de l'agora. La Tholos fut détruite par les Hérules, en 267 apr. J.-C. Le Bouleutérion (la Boulé) : Il fut construit au début du Ve siècle av. J.-C., après la réforme de Clisthène, pour abriter la Boulè. C’est là que se réunissait chaque jour, sauf en période de fête, la Boulè des 500 afin de préparer les projets de loi qui étaient soumis à l’approbation de l’Assemblée du peuple. C’est là également qu’étaient conservées les archives de l’État, les décrets et autres documents publics, écrits sur des papyrus ou sur des tablettes en bois blanchies, comme nous l’apprennent des auteurs anciens. Boulè : c'est une assemblée de 500 citoyens (tirés au sort, 50 par tribu) qui prépare les séances de l'ecclésia (ex. : préparation des textes de loi). Les Bouleutes surveillent aussi le 36 bon fonctionnement de la démocratie : la trésorerie, les magistrats. Le conseil de la Boulé siège sur l'agora. Le tirage au sort pour certaines fonctions politiques est la meilleure preuve de la volonté démocratique des Athéniens ; ainsi tout citoyen en vaut un autre. Le Stratègéion (siège des stratèges) : On pense que l'édifice appelé Stratègéion servait de lieu de réunion pour les stratèges. Plusieurs inscriptions en l'honneur de combattants ont été trouvées au sud-ouest de l'Agora. Vue de l’Agora Les Tribunaux : Il y avait de nombreux tribunaux dans toute la cité d'Athènes. En plus de la fonction de juger, ils contrôlaient et interprétaient les lois. Ils étaient de différentes tailles : de 201 à 2001 membres (Socrate fut jugé par un tribunal de 501 membres, l'Héliée). Les tribunaux les plus importants devaient se trouver sur l'agora. L'Héliée, érigée vers le milieu du VIe siècle, était le plus important de tous les tribunaux, elle était composée de 6000 citoyens âgés de plus de 30 ans, tous tirés au sort chaque année, comme tous les juges. Les membres qui siégeaient à chaque séance étaient plus ou moins nombreux (201 à 2001). Juridiction d'appel à l'origine, l'Héliée devint peu à peu compétente pour toutes les affaires, y compris criminelles. Il n'y avait pas d'appel du jugement de l'héliée. Dans ses débuts, le tribunal se réunissait en plein air, au lever du soleil (hélios), d'où son nom. Les portiques 37 Portique : (ou stoa), galerie à colonnes s'ouvrant sur un espace découvert, les portiques bordent souvent les agoras et sont garnis de boutiques. Le Portique des Géants, construit en 400 apr. J.-C., est une sorte de gymnase ou de palais. Stoa d’Attale Typique de l'art hellénistique, la stoa est un bâtiment de grande envergure, long de 116,50 m et large de 20,05 m, construit sur deux niveaux, un rez-de-chaussée d'ordre dorique et un étage d'ordre ionique. L'ensemble pouvait accueillir, dans l'Antiquité, deux fois vingt et une boutiques. Les locaux étaient loués par l’État athénien. Il s'agissait donc d'un centre commercial, mais aussi d'un lieu de sociabilité où les citoyens pouvaient se retrouver et discuter tout en s'abritant du soleil pendant l'été et du froid pendant l'hiver. Le monument fut construit par Attale II Philadelphe, roi de Pergame, vers 150 av. J.-C., en remerciement de l'éducation qu'il avait reçue dans la cité. La stoa a été reconstruite à l'identique de 1953 à 1956 par l'École américaine d'archéologie, grâce au financement de John D. Rockefeller. Elle abrite désormais le musée de l'Agora antique d'Athènes. Les édifices religieux L'Autel des douze dieux : Il ne reste quasiment rien de cet autel aujourd'hui, la ligne de chemin de fer menant au Pirée l'ayant détruit presque en totalité (il n'en reste qu'un angle). Il fut consacré au VIe siècle av. J.C par les Pisistrates mais les Athéniens l'agrandirent par la suite pour en effacer l'inscription des tyrans. C'est à partir de cet autel que l'on calculait toutes les distances, l'autel figurant comme « point zéro «. Pendant la période romaine, cet autel fut connu sous le nom "d'autel de la pitié" : ce lieu servait d'asile sacré où se réfugiaient les nécessiteux, les suppliants, les étrangers sollicitant le droit d'asile. Le temple d'Héphaïstos, parfois appelé Theseion, est le temple le mieux conservé de Grèce, il possède encore sa charpente de marbre. Sur sa butte de 66 m, il domine l'agora. 38 . À l'origine, le temple était entouré d'un jardin sans doute planté de grenadiers, de myrtes et de vigne disposés dans des pots en terre. Les plantations actuelles sont l'oeuvre de l'École américaine d'Archéologie qui a conduit les fouilles de l'agora. À l'époque byzantine, le temple avait été transformé en église sous le nom de St Georges. Le dernier office religieux fut célébré en 1834 et le temple accueillit les premières collections du musée archéologique national.

« vingtaine de villages attiques.

Athènes en constituait le centre économique et administratif. 9 Comme dans la plupart des cités grecques, le régime évolua graduellement vers un pouvoir aristocratique avant que le peuple puisse se faire entendre.

Des réformes, instituées par Dracon, puis par Solon, un sage, et enfin par Clisthène, préparèrent en un siècle et demi (environ 650-500 av.

J.-C.) l'avènement de la démocratie athénienne. Là, des facteurs extérieurs sont venus donner un coup de pouce.

La victoire sur les Perses, repoussés en 490 à Marathon puis battus à Salamine en 480 à l'occasion d'une bataille navale mémorable, va auréoler Athènes d'un prestige considérable, l'exploitation de mines d'argent au Laurion (aujourd'hui Lavrio, au sud-est de l'Attique) fournissant le nerf de la guerre. Débarrassés pour quelques années de toute menace extérieure, les Athéniens vont alors pouvoir se consacrer pleinement au rayonnement culturel de leur cité, sous la direction de Périclès.

C'est l'époque glorieuse que l'on connaît sous le nom de « siècle de Périclès », symbolisé par le Parthénon.

Mais ce siècle ne dure en fait qu'une cinquantaine d'années, de 480 à 430 environ. Les Athéniens pèchent alors par orgueil : organisateurs d'une confédération basée à Délos (Cyclades), ils sont accusés de s'accaparer le trésor de guerre constitué pour se défendre contre l'Empire perse, et les autres cités grincent des dents devant cet impérialisme. Sparte déclenche les hostilités en 431 et la guerre civile va enflammer le Péloponnèse et l'Attique pendant près de 30 ans, jusqu'à la défaite d'Athènes en 404, après des épreuves terribles (peste qui décime un tiers de la population, famine...).

Jamais Athènes ne retrouvera son importance politique.

Elle restera, en revanche, notamment sous l'Empire romain, une capitale culturelle.

Les empereurs Hadrien et Marc Aurèle feront beaucoup pour lui redonner un peu de sa splendeur passée.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles