Audiberti, Jacques - écrivain.

Audiberti, Jacques - écrivain. Audiberti, Jacques (1899-1965), écrivain français, auteur de Le mal court. Il a été l'un des dramaturges les plus importants de l'après-guerre. Né à Antibes, Audiberti exerce tout d'abord le métier de greffier. Il se rend ensuite à Paris et devient journaliste au Journal, puis au Petit Parisien, le quotidien le plus lu de l'époque, où il travaillera pendant quinze ans. Ses recueils de poèmes, l'Empire et la Trappe (1929) et Race des hommes (1937), lui assurent dès l'avant-guerre une certaine renommée. Suivront Des tonnes de semences (1941), Rempart (1953) et Ange aux entrailles (1964). Placé volontiers sous l'ascendance spirituelle d'Hugo et de Mallarmé, le poème d'Audiberti est un véritable paysage verbal, recelant des lieux secrets et de subtiles harmonies. Des romans touffus, parmi lesquels Abraxas (1938), Carnage (1942) -- avant le plus classique Maître de Milan (1950) --, renforce son image d'auteur prolifique et inclassable. C'est au théâtre, après la Libération, qu'Audiberti connaît ses plus grands succès. En 1945, Quoat-Quoat n'est tout d'abord pour son auteur qu'une suite de répliques. Deux comédiens s'en emparent, Catherine Toht et André Reybaz, et montent au Théâtre de la Gaîté-Montparnasse ce qui deviendra sa première pièce. En 1947, Le mal court, créé au théâtre de la Huchette par Georges Vitaly, est d'abord éreinté par la critique ; il connaît un vif succès à sa reprise en 1955 avec Suzanne Flon au Théâtre La Bruyère. La pièce, une sorte de conte philosophique, parodie du théâtre du XVIIIe siècle, a pour héroïne une jeune princesse (Alarica), victime de manipulations et de mensonges, qui retournant la situation à son avantage, s'abandonne avec frénésie aux forces du mal qu'elle a combattues. Après la Fête noire (1949), le Cavalier seul (1955), la Hobereaute (1956) et l'Effet Glapion (1959), un autre grand succès, Audiberti fait représenter trois pièces en 1962 : Pomme, pomme, pomme, la Brigitta et la Fourmi dans le corps, vivement chahutée à la Comédie-Française. Audiberti s'est affirmé comme un des plus extraordinaires inventeurs de mots et d'images de la littérature française. La valeur de ses pièces ne vient pas tant de leur contenu et de leur intrigue, souvent complexe, que par l'inspiration poétique qui les anime. Audiberti rêvait -- comme Artaud, Genet ou Ghelderode -- d'un théâtre résolument moderne, faisant la part belle à la gestuelle, à la « kinesthésie «. Il n'a atteint cette exigence qu'après avoir pu maîtriser le cours capricieux de sa verve, et bénéficier du concours de metteurs en scène acquis à son sens de la théâtralité. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.