Bachmann, Ingeborg - littérature.
Publié le 30/04/2013
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Bachmann, Ingeborg - littérature. 1 PRÉSENTATION Bachmann, Ingeborg (1926-1973), femme de lettres autrichienne. 2 VIE Ingeborg Bachmann est originaire de Klagenfurt, dans la province autrichienne de Carinthie. Sa « première angoisse de mort « (comme elle l'a elle-même souligné) remonte à l'entrée des troupes d'Hitler dans sa ville natale, angoisse qu'elle a cherché dès cette époque à sublimer par l'écriture poétique. Au terme d'études de philosophie, de psychologie et de lettres modernes à Innsbruck, Graz et Vienne (1945-1950), elle soutient une thèse sur Heidegger ( la Réception critique de la philosophie existentielle de Martin Heidegger, 1950). Au cours de cette même période, Ingeborg Bachmann se lie d'amitié avec Paul Celan et Ilse Aichinger. Devenue rédactrice radiophonique à Rot-Weiß-Rot à Vienne, en 1951, c'est sur cette station qu'est diffusée, l'année suivante, sa première pièce radiophonique, la Boutique des rêves (1952). À partir de 1953, Bachmann se consacre entièrement à la littérature et reçoit la même année le prix du Groupe 47 -- auquel elle s'est liée un an plus tôt -- pour son premier recueil de poèmes, le Temps en sursis (1953). Après un séjour en Italie (1953-1957), à Munich, à Berlin puis à Cambridge, Bachmann s'établit en Suisse, en compagnie de Max Frisch, de 1958 à 1962, tout en occupant deux ans durant (1959-1960) la chaire de poétique à l'université de Francfort. Retournée vivre à Rome en 1965, elle y meurt huit ans plus tard des suites de graves brûlures. 3 OEUVRE L'oeuvre d'Ingeborg Bachmann aborde les genres les plus divers : poésie (le Temps en sursis ; Invocation de la Grande Ourse, 1956), roman (Malina, 1971), nouvelles (la Trentième Année, 1961 ; Trois sentiers vers le lac, 1972), pièces radiophoniques (les Cigales, 1955 ; le Bon Dieu de Manhattan, 1958), essais. Ses poèmes en vers libres -- au lyrisme puissant --, tout comme son oeuvre de fiction, sont porteurs d'une quête existentielle, dont la finalité est l'affranchissement de l'individu. Ayant recours à un emploi constant de la métaphore, le style de l'auteur se caractérise également par une grande musicalité qui, à l'instar du phrasé poétique de Robert Musil, se veut le vecteur d'une pensée tout entière tournée vers l'Homme. Son opposition à la philosophie du langage prônée par Heidegger, Wittgenstein et le cercle de Vienne lui inspire par ailleurs de nombreux essais (dont Ludwig Wittgenstein, 1953). Ses premières productions dénotent une profonde antipathie à l'égard des tendances « restauratrices « de l'époque du « miracle économique « allemand, qui, selon l'auteur, ont contribué à refouler l'angoisse de la guerre au lieu de l'assimiler. Or cette angoisse, née du traumatisme que l'auteur, enfant, a vécu dans sa chair, est bien réelle ; les vingt-trois poèmes rassemblés dans le Temps en sursis évoquent ainsi des visions d'apocalypse. En réponse, le recueil de poèmes Invocation de la Grande Ourse cherche à dissiper ces craintes par le recours au mythe. Le lyrisme novateur de la Leçon de Francfort a, pour sa part, une vocation cathartique et veut contribuer à refermer les blessures de l'histoire allemande : « Pas de monde nouveau sans langue nouvelle «, est-il dit dans le recueil de nouvelles la Trentième Année, dans lequel l'auteur cherche son salut dans la mythologie féminine. Le lyrisme innovateur de la Leçon de Francfort (Frankfurter Vorlesung) tend pour sa part à stimuler une pulsion morale purificatrice qui pourrait aider les blessures de l'histoire allemande à se refermer : « Pas de monde nouveau sans langue nouvelle «, déclare-t-on dans la Trentième Année (Das dreißigste Jahr, 1961), recueil de nouvelles dans lequel l'auteur cherche son salut dans la mythologie féminine (l'Adieu de la sirène Ondine). Cette volonté utopique d'effacer le souvenir d'une histoire sanglante est également présent dans Trois sentiers vers le lac. Enfin, son roman Malina, aux résonances fortement autobiographiques, décrit l'humiliation et la destruction progressive par ses deux amants d'une femme livrée à ses angoisses et obsessions (la fascination pour le viol, l'ensevelissement et la mort). Ce roman est le seul achevé d'une trilogie -- Todesarten --, dont les deux derniers volets, Franza et le Requiem pour Fanny Goldman, paraîtront, à l'état de simple ébauche pour le dernier, en 1978. Ingeborg Bachmann a également écrit des livrets d'opéra pour Hans Werner Henze (l'Idiot, 1955 ; le Prince de Hombourg, 1960). Signalons enfin que Thomas Bernhard a prêté les traits d'Ingeborg Bachmann à la femme poète Maria, dans son roman Extinction (1986). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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