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Beckmann, Max - dessin & gravure.

Publié le 15/05/2013

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Beckmann, Max - dessin & gravure. 1 PRÉSENTATION Beckmann, le Départ « La création artistique est rédemption «, écrivit Beckmann. Les personnages sont figés dans des rôles de victimes martyrs, au milieu des tortures et des viols, livrant une image oppressante de l'existence.Max Beckmann, le Départ, 1932-1933. Huile sur toile, panneaux latéraux : 215,1 × 99,5 cm. The Museum of Modern Art, New York. © 2008 Artists Rights Society (ARS), New York / VG Bild-Kunst, Bonn. Photo: Burstein Collection/Corbis - dessin & gravure. Beckmann, Max (1884-1950), peintre et graveur allemand. Reconnu assez tardivement aux États-Unis et en Europe, y compris dans son pays d'origine, Max Beckmann est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands réalistes expressifs du XXe siècle avec Pablo Picasso. 2 DE LA DISTANCIATION LYRIQUE AU DÉCHAÎNEMENT DES FORCES OBSCURES Né à Leipzig, Max Beckmann se forme à l'Académie des arts de Weimar de 1899 à 1903. Il s'intéresse notamment à la peinture de la Renaissance, à l'art moderne ainsi qu'à l'art gothique allemand. Après quelques voyages en France et en Italie, il s'installe à Berlin en 1904 avec une camarade d'étude, Minna Tube, qu'il épouse deux ans plus tard et qui lui donne un fils, Peter. La même année, il est invité à se joindre à la « sécession « de Berlin, une association d'artistes partisans de l'Art nouveau. Il rencontre Edvard Munch. Engagé comme infirmier sur le front belge pendant la Première Guerre mondiale, il est marqué par cette expérience qui bouleverse profondément son équilibre psychique et son expression artistique. Il commence à travailler dans un style au modelé sûr et vigoureux, influencé par des artistes tels que Van Gogh, Munch et Cézanne. Pendant cette période, improprement dite expressionniste -- puisqu'il en dénonce les chimères, la sensiblerie et l'exotisme -- il réalise des toiles d'une singulière violence, aux contours épais et aux couleurs soutenues. Il y représente des personnages aux corps anguleux dans des scènes de guerre, de meurtres ou de viols. Le thème de la barbarie se teinte d'agressivité avec la Nuit (1918-1919, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf) qui représente une scène de torture. À son sujet, il déclare que « Même dans ma Nuit, il faut oublier le concret pour ne retenir que l'idée métaphysique ; elle doit permettre de le dépasser. Il ne faut voir que la beauté, comme une marche funèbre est belle, elle aussi. « Des oeuvres comme la Nuit ou comme l'Enfer (1919, Kupferstichkabinett, Berlin) posent le principe de ce qu'il nomme « l'objectivité transcendantale «. Désormais son écriture plastique, empreinte de cynisme, de grotesque, non dénuée d'érotisme, ne se départit plus d'une réflexion tragique sur la mort et sur la perversité humaine. 3 SATIRE ET COMÉDIE HUMAINE En 1925, Max Beckmann participe à l'exposition de Mannheim regroupant sous l'expression de Nouvelle Objectivité des artistes qui renient le dadaïsme ou l'expressionnisme, courants auxquels ils ont d'abord appartenu. Lui-même ne fait partie d'aucun groupe ni d'aucune tendance, mais suit des voies artistiques et thématiques proches de celles des véristes de l'exposition comme Otto Dix ou Georges Grosz. Son oeuvre fait état d'une critique sociale et politique de l'Allemagne aussi cinglante que celle du vérisme. Au thème de la torture et de la satire sociale semble succéder celui des hallucinations oniriques comme dans Carnaval (1922, Kunsthaus, Munich). La vie se mue en spectacle, le destin en une forme de cirque et l'humain en un clown triste et hagard -- trapéziste ou en bouffon. Max Beckmann singe des attitudes comme s'il cherchait à renouer avec une certaine forme d'innocence illusoire. Il se cache derrière le masque tragique du voyant marqué par les événements dans Autoportrait à la boule de cristal (1936, Collection particulière) ou la pose fière du gentleman dans Autoportrait au smoking (1927, Busch-Reisinger Museum, Cambridge). Au milieu des années 1920, il se sépare de Minna Tube et épouse Mathilde (Quappi) von Kaulbach. Pour la première fois, en 1926, une exposition lui est consacrée à New York qui étend sa réputation aux communautés artistiques internationales. Ses voyages en Italie de 1926-1927 lui inspirent des sujets légers comme des sérénades et des scènes de bain. Il s'installe à Paris en 1929, y loue un atelier et noue des liens avec Henri Matisse, Georges Braque, Fernand Léger, Georges Henri Rouault et Pablo Picasso. 4 LES OEUVRES ALLÉGORIQUES DE L'EXIL En 1931, Beckmann expose à la galerie de la Renaissance dans une relative indifférence du public parisien puis repart en Allemagne. Son désarroi face à la montée du nazisme dans les années 1930 lui inspire une série de neuf triptyques aux dimensions gigantesques et aux coloris stridents, allégories figuratives d'un réalisme cru, dont Départ (1932-1933, The Museum of Modern Art, New York) est un parfait exemple. Max Beckmann achève ce tableau juste après avoir été renvoyé par les nazis de son poste de professeur d'art à l'école d'art décoratif Städel de Francfort pour« dégénérescence «. On peut y percevoir une réflexion sur le rôle de l'artiste et le rapport entre les sexes mais aussi une manifestation de sa quête d'évasion et (plus symboliquement) de son retour à la pensée mythique inspirée de philosophies existentielles comme celles d'Heidegger ou de Jaspers. On y retrouve en effet le mythe du déluge purificateur cher au peintre, comme dans le Triptyque de la Tentation (1936-1937, collection Stephan Lackner, Santa Barbara, Californie). « Créer un mythe à partir de la vie contemporaine elle-même, voilà le sens «, affirme-t-il. En 1937, lorsqu'il apprend que dix de ses tableaux vont faire partie de l'exposition d'« Art dégénéré « organisée par le Reich à Munich, Max Beckmann émigre à Amsterdam. Il transpose alors certaines traditions gréco-romaines, nordiques et même indiennes en une parabole à la fois sombre et mélancolique de la déchéance, qui vient « hanter « des compositions monumentales telles que la Naissance (1937, Neue Nationalgalerie, Staatliche Museen zu Berlin, Berlin) et la Mort (1938, Neue Nationalgalerie Staatliche Museen zu Berlin, Berlin). En 1945, il achève Colin-Maillard (Minneapolis Institute of Arts, Minneapolis), un des triptyques les plus importants réalisés en Hollande. En 1947, Max Beckmann part pour les États-Unis. Jusqu'en 1949, il enseigne à la Washington University Art School de Saint Louis, dans le Missouri, qui possède aujourd'hui encore l'une des collections les plus complètes de ses oeuvres. Il s'installe ensuite à New York. Pendant ces années d'exil, les oeuvres du peintre ne perdent rien de leur force ; elles dégagent une harmonie plastique tant dans le choix des sujets que dans la composition, plus classique et la palette chromatique, plus intense. Le 26 décembre 1950, la veille de sa mort, il achève le triptyque les Argonautes (National Gallery of Art, Washington), réinterprétation métaphysique de son thème de prédilection lors de ses années de formation (celui des jeunes hommes au bord de la mer), mais aussi apologie de son art. Chargés de préoccupations existentielles, les tableaux de Max Beckmann, en particulier les triptyques, peuvent être interprétés comme des paraboles. Partant d'une situation concrète, historique, sociale ou même autobiographique, le peintre, en quête d'intemporel, renvoie à une dimension métaphysique où le temps ne marque plus les événements : « Transformer trois dimensions en deux est pour moi une expérience magique, tandis que ce que je cherche, c'est d'atteindre un instant cette quatrième dimension que tout mon être recherche «, explique-t-il. Tel était déjà le sens de ce qu'il nommait « l'objectivité transcendantale « au sujet de ses premières toiles et qui devait permettre à l'artiste de considérer l'art comme un auxiliaire et un libérateur de l'humanité capable de surmonter les « contradictions de la vie « exprimées dans sa peinture. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« Au milieu des années 1920, il se sépare de Minna Tube et épouse Mathilde (Quappi) von Kaulbach.

Pour la première fois, en 1926, une exposition lui est consacrée à New York qui étend sa réputation aux communautés artistiques internationales. Ses voyages en Italie de 1926-1927 lui inspirent des sujets légers comme des sérénades et des scènes de bain.

Il s’installe à Paris en 1929, y loue un atelier et noue des liens avec Henri Matisse, Georges Braque, Fernand Léger, Georges Henri Rouault et Pablo Picasso. 4 LES ŒUVRES ALLÉGORIQUES DE L’EXIL En 1931, Beckmann expose à la galerie de la Renaissance dans une relative indifférence du public parisien puis repart en Allemagne.

Son désarroi face à la montée du nazisme dans les années 1930 lui inspire une série de neuf triptyques aux dimensions gigantesques et aux coloris stridents, allégories figuratives d’un réalisme cru, dont Départ (1932-1933, The Museum of Modern Art, New York) est un parfait exemple.

Max Beckmann achève ce tableau juste après avoir été renvoyé par les nazis de son poste de professeur d’art à l’école d’art décoratif Städel de Francfort pour« dégénérescence ».

On peut y percevoir une réflexion sur le rôle de l’artiste et le rapport entre les sexes mais aussi une manifestation de sa quête d’évasion et (plus symboliquement) de son retour à la pensée mythique inspirée de philosophies existentielles comme celles d’Heidegger ou de Jaspers.

On y retrouve en effet le mythe du déluge purificateur cher au peintre, comme dans le Triptyque de la Tentation (1936-1937, collection Stephan Lackner, Santa Barbara, Californie).

« Créer un mythe à partir de la vie contemporaine elle-même, voilà le sens », affirme-t-il. En 1937, lorsqu’il apprend que dix de ses tableaux vont faire partie de l’exposition d’« Art dégénéré » organisée par le Reich à Munich, Max Beckmann émigre à Amsterdam.

Il transpose alors certaines traditions gréco-romaines, nordiques et même indiennes en une parabole à la fois sombre et mélancolique de la déchéance, qui vient « hanter » des compositions monumentales telles que la Naissance (1937, Neue Nationalgalerie, Staatliche Museen zu Berlin, Berlin) et la Mort (1938, Neue Nationalgalerie Staatliche Museen zu Berlin, Berlin).

En 1945, il achève Colin-Maillard (Minneapolis Institute of Arts, Minneapolis), un des triptyques les plus importants réalisés en Hollande. En 1947, Max Beckmann part pour les États-Unis.

Jusqu’en 1949, il enseigne à la Washington University Art School de Saint Louis, dans le Missouri, qui possède aujourd’hui encore l’une des collections les plus complètes de ses œuvres.

Il s’installe ensuite à New York. Pendant ces années d’exil, les œuvres du peintre ne perdent rien de leur force ; elles dégagent une harmonie plastique tant dans le choix des sujets que dans la composition, plus classique et la palette chromatique, plus intense. Le 26 décembre 1950, la veille de sa mort, il achève le triptyque les Argonautes (National Gallery of Art, Washington), réinterprétation métaphysique de son thème de prédilection lors de ses années de formation (celui des jeunes hommes au bord de la mer), mais aussi apologie de son art. Chargés de préoccupations existentielles, les tableaux de Max Beckmann, en particulier les triptyques, peuvent être interprétés comme des paraboles.

Partant d’une situation concrète, historique, sociale ou même autobiographique, le peintre, en quête d’intemporel, renvoie à une dimension métaphysique où le temps ne marque plus les événements : « Transformer trois dimensions en deux est pour moi une expérience magique, tandis que ce que je cherche, c’est d’atteindre un instant cette quatrième dimension que tout mon être recherche », explique-t-il.

Tel était déjà le sens de ce qu’il nommait « l’objectivité transcendantale » au sujet de ses premières toiles et qui devait permettre à l’artiste de considérer l’art comme un auxiliaire et un libérateur de l’humanité capable de surmonter les « contradictions de la vie » exprimées dans sa peinture. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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