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Bernin, le - sculpture.

Publié le 15/05/2013

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Bernin, le - sculpture. 1 PRÉSENTATION Bernin, le (1598-1680), architecte, sculpteur, peintre et scénographe italien, l'un des représentants majeurs de l'art baroque. 2 LES PREMIÈRES ANNÉES Fils d'un sculpteur florentin, Gian Lorenzo Bernini, dit le Bernin, est né à Naples. La virtuosité technique de la sculpture maniériste qu'il apprend de son père et l'intérêt qu'il manifeste pour l'art hellénistique sont les éléments fondamentaux de ses premières oeuvres (Martyre de saint Laurent, v. 1614-1615, palais Pitti, Florence). Dans les quatre groupes sculptés entre 1619 et 1625 pour le cardinal Borghèse (galerie Borghèse, Rome), et notamment dans l'Apollon et Daphné (1622-1625), il semble que le Bernin ait voulu dépasser les limites du marbre pour construire l'image selon des critères plus picturaux, relevant de la représentation du mouvement instantané. Dans ces mêmes groupes (Énée et Anchise, 1618-1619 ; Pluton et Proserpine, 1621-1622 ; David, 1623-1624), on peut voir un changement radical dans l'emploi renaissant de la perspective : bien qu'un point de vue particulier de l'oeuvre demeure privilégié, tous les autres présentent également au spectateur une vision significative. 3 LES GRANDES RÉALISATIONS ARCHITECTURALES Avec l'élection pontificale d'Urbain VIII en 1623, le Bernin obtient une position de grande autorité dans le milieu artistique de la cour papale et commence à travailler à la nouvelle basilique Saint-Pierre. Sa première oeuvre est la construction, entre 1624 et 1633, du gigantesque baldaquin en bronze au centre de la croisée de Michel-Ange ; puis, dans les quatre piliers majeurs supportant la coupole, il ménage de grandes niches, encadrées par des colonnes torses comme celles du baldaquin, où l'on place certaines de ses statues (1630-1640) ; l'une des plus célèbres est le Saint Longin (1629-1638), haut de plus de 4 m, pour lequel il propose un nouveau rapport spatial entre la statue et la niche. Le travail du Bernin pour l'église proprement dite s'achève entre 1657 et 1666, pendant le règne d'Alexandre VII : il réalise alors l'escalier royal et la statue équestre de Constantin, qui renouvelle la typologie du monument équestre. Il invente une véritable machine théâtrale pour la cathedra Petri, siège constitué d'un faisceau de rayons de lumière qui glissent sur les statues et les décors en bronze doré. Enfin, il aménage la place en réalisant la colonnade, dessinant dans la forme ouverte des deux avancées en tenaille le symbole des bras de l'Église qui accueille les fidèles. Le Bernin résout également le problème de la visibilité de la coupole et intègre la basilique dans la ville. L'intérêt du Bernin pour l'architecture classique est visible dans ses projets pour les églises à plan central comme Saint-André-du-Quirinal (1658), où les effets de dilatation et d'enchaînement des plans correspondent à un rapport avec l'espace typique de l'artiste. Parmi ses plus grandes entreprises architecturales, on trouve le palais de Montecitorio à Rome et des projets non aboutis pour la façade orientale du palais du Louvre, élaborés pendant son séjour en France (v. 1665). 4 LES SCULPTURES Parallèlement à son activité d'architecte, le Bernin travaille la sculpture, proposant un nouveau type de monuments funéraires. Pour le tombeau d'Urbain VIII (1628-1647, basilique Saint-Pierre), il représente le pape assis sur un trône, surplombant son propre sarcophage d'où surgit un squelette brandissant son épitaphe. Deux Vertus, la Justice et la Charité, entourent le monument, qui allie le bronze au marbre. Cette conception de la Foi victorieuse sur la Mort sera reprise dans le tombeau d'Alexandre VII (1671-1678, basilique Saint-Pierre). Créateur de fontaines monumentales (fontaine des Quatre-Fleuves, 1648-1651, piazza Navona, Rome), le Bernin est aussi un grand portraitiste, capable de représenter le caractère et surtout la fonction sociale des personnages ; les divers bustes d'Urbain VIII et de Louis XIV (1665, château de Versailles) illustrent bien ce propos. Il est également l'interprète de la spiritualité baroque des impulsions sensuelles. Ainsi représente-t-il l'extase mystique comme une scénographie d'une grande intensité émotionnelle : on le constate surtout dans les réalisations destinées aux chapelles Cornaro (l'Extase de sainte Thérèse, 1644-1652) et Altieri (Mort de la bienheureuse Ludovica Albertoni, 1674), ainsi que dans les Anges de la Passion (1668-1669), aujourd'hui à San Andrea delle Fratte (Rome). Dans les chapelles, la lumière émerge comme une matière pareille au marbre, au bronze ou au stuc. Tous les éléments sont organisés par le Bernin selon une mise en scène savante ; le spectateur découvre ces sculptures progressivement, et l'expérience esthétique intègre ainsi la notion de temps. Le Bernin organise également des spectacles et des fêtes religieuses en associant continuellement tous les arts, ce qui constitue l'une des principales idées de sa poétique. Son oeuvre, considérable et multiforme, fait de lui le plus grand représentant de l'art baroque. 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