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Biographie d'Afred de Musset + Lorenzacio

Publié le 01/06/2013

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musset
Alfred de Musset (1810-1857)   Écrivain et poète français dont l'œuvre dramatique peut être considérée comme la contribution la plus originale et la plus réussie au théâtre romantique. Né le 11 décembre 1810 à Paris dans un milieu aisé et cultivé, doué de grandes facilités, le jeune Musset mena une adolescence dissipée de dandy[1]. Il entreprit des études de droit et de médecine, qu'il ne termina pas, et fréquenta, dès 1828, le Cénacle[2] romantique chez Hugo et chez Nodier[3], où il rencontra notamment Vigny[4], Mérimée[5] et Sainte-Beuve[6]. Précoce, brillant, célébré, il publia son premier recueil de vers, Contes d'Espagne et d'Italie (1829), à l'âge de dix-neuf ans et remporta un succès immédiat. Malgré cette gloire précoce, il connut une infortune[7] relative avec ses pièces de théâtre, telles La Quittance du diable, qui ne put être représentée, et La Nuit vénitienne (1830), qui fut un échec retentissant. La mort de son père en 1832 l'amena à se consacrer entièrement à la littérature et à en faire son métier. Auteur doué et sûr de son talent, il fut cependant profondément blessé et échaudé par l'échec de La Nuit vénitienne ; il décida alors que les pièces qu'il écrirait seraient désormais destinées non pas à la représentation, mais – fait original et presque unique dans la littérature française –, exclusivement à la lecture. Parmi les comédies de mœurs romantiques qu'il publia entre 1932 et 1934, À quoi rêvent les jeunes filles, La Coupe et Les Lèvres et Namouna, furent regroupées sous le titre Un spectacle dans un fauteuil (dont la première livraison date de 1832), qui traduisait son choix d'écrire un théâtre destiné à être lu chez soi et non pas représenté. Les pièces Les Caprices de Marianne (1833), Fantasio (1834) et On ne badine pas avec l'amour (1834) parurent d’abord dans La Revue des Deux Mondes puis furent regroupées dans le recueil des Comédies et Proverbes (1840). En 1833, Musset rencontra celle qui devait être le grand amour de sa vie, la romancière George Sand, de sept ans son aînée. Tumultueuse, orageuse, leur relation s'interrompit momentanément en 1834, lorsque George Sand entama une nouvelle liaison avec le docteur Pagello, qui soignait Musset lors de leur voyage en Italie. En 1835, après plusieurs ruptures violentes, cette passion prit définitivement fin, laissant à Musset la douleur d'un échec sentimental cuisant, mais donnant à son œuvre une profondeur qui lui manquait encore. À la fin de l'année 1834, il enrichit son théâtre d'un chef-d'œuvre, le drame historique Lorenzaccio, puis du Chandelier, l'année suivante. Dramaturge incompris, il avait en revanche obtenu un immense succès, en 1833, avec son poème romantique Rolla : le cycle des Nuits, écrit après sa rupture et ancré dans son expérience sentimentale, conforta sa réputation de grand poète. Cette œuvre allégorique, où le poète dialogue avec sa Muse, parut de 1835 à 1837 (La Nuit de mai, La Nuit de décembre, La Nuit d'août, La Nuit d'octobre), et comporte quelques-unes de ses meilleures pages. Refusant la mission sociale de l'écrivain prônée par le nouvel esprit romantique, il y privilégiait l'émotion[8], s'attachant à décrire la variété et la complexité des sentiments qui accompagnent la passion amoureuse. Malade et épuisé précocement, Musset poursuivit ensuite sa carrière d'auteur dramatique avec de nouvelles pièces, moins réussies que les précédentes, telles que Il ne faut jurer de rien (1836), Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée (1845), On ne saurait penser à tort (1849). Incompris jusqu’à la découverte d’Un Caprice (1837), le théâtre de Musset est considéré aujourd’hui comme la contribution la plus originale et la plus durable du romantisme français à l’art dramatique. Cette œuvre théâtrale a longtemps déconcerté le public par sa fantaisie et par le désinvolte mélange des genres. La versatilité de ses héros, la complexité de leur caractère où le désir de pureté, l’aspiration à l’idéal se conjuguent avec l’abandon au vice et au désespoir, ont d’abord choqué. Ce personnage au double visage, c’est Musset lui-même, et son œuvre est le reflet le plus fidèle de son angoisse intime. En 1838, il avait été nommé conservateur d'une bibliothèque ministérielle, ce qui lui permit de mener une vie tout à fait décente quoique moins brillante qu'à ses débuts. La perte de son emploi, en 1848, sans le réduire à la misère, le conduisit à écrire des œuvres de commande. En 1852, il fut élu à l'Académie française, alors que le public s'était détourné de lui, que son théâtre commençait timidement à être représenté et qu'il n'écrivait pratiquement plus. Il mourut à Paris le 2 mai 1857. La fin de la vie de Musset et son immédiate postérité, le mépris dans lequel l'a tenu la nouvelle génération littéraire sont révélateurs du malentendu régnant sur son œuvre. Or, l'image souvent admise d'un poète romantique sentimental, mièvre ou larmoyant, ne doit pas faire illusion. S'il céda effectivement à une mollesse naturelle qui lui faisait préférer les plaisirs faciles et les agréments immédiats, s'il sacrifia dans son œuvre même à une certaine complaisance, Musset éprouvait aussi une sincère et profonde aspiration vers l'art et la pureté. Il avait en outre pleinement conscience de ses faiblesses, sans parvenir toujours à les surmonter. Son théâtre et sa poésie sont nourris des tourments que lui inspirait ce déchirement entre compromission et pureté, facilité et travail, et c'est par cela que ses œuvres les plus réussies ont pu être reconnues par la postérité. Excellant à manier le badinage spirituel et ironique, Musset sut également exprimer les élans de la passion ou ce qui fut son drame intérieur : la tentation de la débauche et la nostalgie de la pureté qui habitent « son cœur saignant, son cœur brûlant et ennuyé « (Sainte-Beuve). L'originalité de l'auteur des Caprices de Marianne ou de Lorenzaccio réside précisément dans l'ironie, désespérée mais mordante, qui équilibre toujours chez lui l'expression romantique du mal de vivre, ou du désarroi de ses personnages. Car le désespoir, chez Musset, et le sentiment du tragique, proviennent surtout d'un sentiment du vide de l'existence, et du vertige devant la fausseté de la vie, l'impuissance du langage à communiquer, à dire le vrai, à saisir le monde. Autant que d'un lyrique, son inspiration est celle d'un moraliste lucide, qui scrute les contradictions, indépassables et destructrices, de l'être humain. Il analyse avec pessimisme, à partir de sa propre expérience, les difficultés de la sincérité, de l'amour, de l'honneur et de l'engagement politique.   Sources : Encyclopédie Microsoft Encarta, 2000 et Dictionnaire des noms propres Le Robert, 1999. Lorenzaccio Quant à Lorenzaccio, c'est sans conteste le plus grand drame romantique français, le seul peut-être à réussir à rivaliser avec l'écrasant modèle shakespearien. C'est seulement en 1896 que Sarah Bernhardt incarnera pour la première fois le héros de cette pièce en cinq actes et en prose, longtemps réputée injouable, avant les grandes mises en scène modernes, notamment celle de Jean Vilar avec Gérard Philipe. Lorenzo, dit Lorenzaccio, âme damnée du tyran  Alexandre de Médicis, « petit corps maigre «, lâche, ressemble à un « lendemain d'orgie ambulant « et sert bien son maître, dans ses plaisirs comme dans ses manœuvres politiques. Face à ce couple ambigu, les Strozzi sont l'espoir de Florence et rassemblent l'opposition républicaine et les bannis. Lorenzo qui s'est en fait insinué auprès du duc dans le seul but de l'assassiner ne ramènera pas ainsi la liberté : Côme de Médicis remplace Alexandre et Lorenzo, dont la tête a été mise à prix, est assassiné à son tour. La démonstration politique est claire : l'acte individuel ne résout rien, la vertu compte peu face à l'efficacité des puissances réelles comme l'Église ou les rois. Mais Lorenzaccio l'avait prévu et, s'il a commis ce « meurtre inutile «, c'est par fidélité au jeune homme vertueux qu'il était, à celui qui a disparu sous le masque qu'il s'est choisi. Drame historique et politique, Lorenzaccio est aussi et surtout le drame d'un individu, d'une conscience : Lorenzo voulait donner un sens à sa vie, il en comprend finalement l'absurdité. D'un pessimisme radical, tissée de métaphores éclatantes et d'incroyables changements de rythme et de ton, la pièce, éblouissante de maîtrise de bout en bout, reste une des manifestations les plus incandescentes du romantisme français. Sources : Encyclopédie Larousse en ligne. [1] A l’époque romantique, élégant qui se pique de suivre rigoureusement les modes (TLF). [2] Cercle restreint d'écrivains, d'artistes, d'hommes politiques ou de savants réunis dans un but commun. (TLF) Appellation donnée au groupe qui se constitua, d’abord chez Nodier puis chez Hugo, pour définir les idées du romantisme naissant et lutter contre le formalisme classique (1823-1828). (Le Robert). [3] Charles Nodier, auteur de contes fantastiques. [4] Alfred de Vigny, poète, mais aussi romancier et dramaturge, composa le célèbre drame romantique Chatterton (1835), inspiré du destin tragique du Britannique Thomas Chatterton, symbole, pour les romantiques, du poète maudit. [5] Auteur au style sobre, qui laissa des nouvelles comme La Vénus d’Ille (1837), et le bref roman Carmen (1845). [6] Ecrivain surtout connu pour ses talents de critique littéraire, qui fonda la critique biographique et historique. [7] Manque de succès. [8] « Ce qu’il faut à l’artiste ou au poète, c’est l’émotion «, écrivait Musset.
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« En 1833, Musset rencontra celle qui devait être le grand amour de sa vie, la romancière George Sand, de sept ans son aînée.

Tumultueuse, orageuse, leur relation s'interrompit momentanément en 1834, lorsque George Sand entama une nouvelle liaison avec le docteur Pagello, qui soignait Musset lors de leur voyage en Italie.

En 1835, après plusieurs ruptures violentes, cette passion prit définitivement fin, laissant à Musset la douleur d'un échec sentimental cuisant, mais donnant à son oeuvre une profondeur qui lui manquait encore. À la fin de l'année 1834, il enrichit son théâtre d'un chef-d'oeuvre, le drame historique Lorenzaccio, puis du Chandelier, l'année suivante.

Dramaturge incompris, il avait en revanche obtenu un immense succès, en 1833, avec son poème romantique Rolla : le cycle des Nuits, écrit après sa rupture et ancré dans son expérience sentimentale, conforta sa réputation de grand poète.

Cette oeuvre allégorique, où le poète dialogue avec sa Muse, parut de 1835 à 1837 (La Nuit de mai, La Nuit de décembre, La Nuit d'août, La Nuit d'octobre), et comporte quelques-unes de ses meilleures pages.

Refusant la mission sociale de l'écrivain prônée par le nouvel esprit romantique, il y privilégiait l'émotion[8], s'attachant à décrire la variété et la complexité des sentiments qui accompagnent la passion amoureuse. Malade et épuisé précocement, Musset poursuivit ensuite sa carrière d'auteur dramatique avec de nouvelles pièces, moins réussies que les précédentes, telles que Il ne faut jurer de rien (1836), Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée (1845), On ne saurait penser à tort (1849).

Incompris jusqu'à la découverte d'Un Caprice (1837), le théâtre de Musset est considéré aujourd'hui comme la contribution la plus originale et la plus durable du romantisme français à l'art dramatique.

Cette oeuvre théâtrale a longtemps déconcerté le public par sa fantaisie et par le désinvolte mélange des genres.

La versatilité de ses héros, la complexité de leur caractère où le désir de pureté, l'aspiration à l'idéal se conjuguent avec l'abandon au vice et au désespoir, ont d'abord choqué.

Ce personnage au double visage, c'est Musset lui-même, et son oeuvre est le reflet le plus fidèle de son angoisse intime. En 1838, il avait été nommé conservateur d'une bibliothèque ministérielle, ce qui lui permit de mener une vie tout à fait décente quoique moins brillante qu'à ses débuts.

La perte de son emploi, en 1848, sans le réduire à la misère, le conduisit à écrire des oeuvres de commande.

En 1852, il fut élu à l'Académie française, alors que le public s'était détourné de lui, que son théâtre commençait timidement à être représenté et qu'il n'écrivait. »

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