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Biographie de Balzac

Publié le 07/01/2011

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balzac

I :Biographie

 

      A- présentation 

 

Honoré de Balzac est né le 20 mai 1799, romancier français, auteur d’un gigantesque ensemble intitulé la Comédie humaine, qui a révolutionné les ambitions, les formes et le statut même de l’écriture romanesque.

 

      B- Balzac avant Balzac

 

1-     un début dans la vie

Né à Tours (Indre-et-Loire), Honoré de Balzac est issu d’une famille typique de la nouvelle bourgeoisie qui se dégage, sous la Révolution, de ses origines paysannes : son père est directeur des vivres de la 22e division militaire à Tours au moment de sa naissance. Deux sœurs et un frère voient le jour après lui : Laure, en 1800, la future Mme Surville, avec qui il entretiendra toujours des rapports privilégiés, puis Laurence en 1802 et Henri en 1807. Cette même année, Balzac est placé comme pensionnaire au collège de Vendôme : une expérience traumatisante de l’abandon et de la solitude, dont il ne cessera de répercuter l’écho dans la fiction (voir le Lys dans la vallée), blessure du manque d’amour d’autant plus cruelle qu’elle contraste dans ses sensations d’enfant avec l’inoubliable, presque mythique sensualité, généreuse et épanouie, de la Touraine. En 1814, la famille Balzac quitte Tours et s’installe à Paris, à point nommé pour ne pas manquer la Restauration commençante.

2-     « si j’ai une place, je suis perdu «

L’ambition de sa mère étant d’en faire un notaire, Balzac entre à la fin de ses études de lycéen comme petit-clerc chez l’avoué Guyonnet-Merville, un juriste cultivé dont le personnage et l’étude serviront de modèles pour le Derville du Colonel Chabert et de bien d’autres romans. Dès 1819, Balzac renonce cependant au droit et à la carrière toute tracée qui s’offre à lui. Il déclare à ses parents qu’il veut devenir écrivain. Avec leur accord, il s’installe pour deux ans dans un petit appartement de la rue Lesdiguières (quartier de l’Arsenal), subventionné à hauteur de 1 500 francs annuels (entre 30 000 et 40 000 francs d’aujourd’hui).

Comme d’autres à cette époque, c’est dans le théâtre et à propos de la « Révolution « anglaise du xviie siècle que Balzac fait sa première tentative : son Cromwell de 1820, jugé unanimement désastreux, le détourne vers la « littérature marchande «, mais la scène dramatique restera pour toujours un modèle dont le roman aura la tâche d’inventer un équivalent en concentration et énergie.

Sous des pseudonymes divers (Lord R’Hoone, Horace de Saint-Aubin), et souvent en collaboration, Balzac s’essaye dans diverses directions : le roman philosophique ou sentimental ou historique ou gothique, guidé dans ces premiers pas par l’attention de la Dilecta, Mme de Berny. Il a l’intuition du développement économique du marché du livre, mais son entreprise d’éditeur-imprimeur, créée en 1825, le laisse en 1829 avec une énorme dette de 60 000 francs (environ 1,5 million), faisant pour toujours de lui un homme hanté par les échéances, un écrivain aux pièces et un visionnaire des réalités implacables de la société nouvelle.

3-     « un galérien de plume et d’encre «

Recruté dans l’équipe de rédacteurs du grand patron de presse Émile de Girardin, le dandy aux élégances dispendieuses se fait « marchand d’idées «, multipliant les chroniques, « physiologies « ou « traités «, qui soulagent momentanément son inépuisable dette et lui sont autant d’occasions de raids éclairs dans le privé des vies contemporaines où la verve critique de ses engagements antilibéraux s’exerce et s’aiguise. La Physiologie du mariage (1826) donne la plus nette idée de l’ironie paradoxale et du discours scandaleux du jeune Balzac, se saisissant de l’institution et du sacrement du mariage pour fustiger les contradictions des pouvoirs modernes et les atteintes au vivant qu’ils commettent impunément autant qu’inconsciemment. La Femme de trente ans, un peu plus tard (1830-1832, 1842 en volume), saura donner à ces hypothèses sur la féminité massacrée une fable capable de lui acquérir pour longtemps les faveurs du lectorat féminin.

En attendant, Balzac vient tout juste de naître littérairement (en signant en 1829 de son nom le Dernier Chouan). La Révolution escamotée de juillet 1830 fait de lui, comme beaucoup d’autres, une intelligence sans place fixe, autant dire un « électron libre «, qui se sert d’un légitimisme expressément anachronique et radical pour une investigation sans concessions de l’actualité : désespoir (la Peau de chagrin, 1831) et sarcasme (la série des Contes drolatiques, 1832-1837) se partagent à cette date le territoire d’une véritable mélancolie de guerre.

      C- la révolution des personnages

1-     « une santé violente «

Dans cette « désœuvrance « historique, la survie s’appellera œuvre. Et Balzac se mue à cette date en une prodigieuse machine à écrire. Il mène une vie à éclipses, faite de disparitions et d’apparitions, caché la plupart du temps dans des cellules, comme celle de Chaillot, dont le font sortir des projets aussi mirifiques que désastreux, qui vont de la culture des ananas en pleine capitale à la reprise d’une revue célèbre comme la Chronique de Paris (1836). Une « hygiène littéraire « implacable et épuisante règle une vie tout entière dévolue à l’écriture : dix-huit heures par jour, multipliant les scénarios, refaisant sans cesse sa copie, Balzac tisse en peu d’années, à coups de chefs-d’œuvre, son espace romanesque comme une énorme masse exubérante et mouvante.

Cette vie est une passion, au sens le plus absolu du terme, qu’oriente — et libère aussi — le seul événement véritable qui marque l’intimité balzacienne : sa rencontre avec « l’Étrangère «. La comtesse Eve Hanska, une femme mariée issue d’une illustre et riche famille polonaise, a d’abord été une mystérieuse correspondante entrée en relation avec lui au temps d’Eugénie Grandet (1833). Après de longs échanges épistolaires, leur rencontre à Neufchâtel en septembre 1833, leur liaison à Genève en janvier 1834, leurs retrouvailles à Vienne en 1835 jalonnent une singulière histoire sentimentale, où le « besoin d’amour qui n’a jamais été satisfait « de Balzac s’épanouit, mais dans la distance et l’obstacle qui permettent au « moujik « éperdu de poursuivre sa passion d’écrivain. La correspondance des deux amants, vrai journal de la création balzacienne, fournit du coup au lecteur d’incomparables renseignements sur la genèse et l’élaboration de la Comédie humaine.

2-     le retour des personnages

Au tournant de 1830, Balzac a trouvé la nouvelle formule romanesque, celle du roman de mœurs contemporaines, capable de fondre et de transcender les acquis techniques ou stylistiques de ses essais de jeunesse. Sous le titre de « Scènes de la vie privée «, il réunit des ensembles de textes, reposant sur des drames secrets dont les causes sont dans l’opposition des caractères et des intérêts et dont les batailles sont des procès, parmi lesquels on retiendra Gobseck et Une double famille (1830) et le Colonel Chabert et le Curé de Tours (1832). Déjà se laisse percevoir une logique d’expansion romanesque, où les textes s’appellent entre eux, se mettent en série, réagissent les uns sur les autres : c’est ainsi que Ferragus (1833) fait signe à la Duchesse de Langeais (1834), les deux ensemble configurant une Histoire des Treizela Fille aux yeux d’or (1835) va s’inscrire.

C’est en 1833 que l’illumination vient à Balzac ; scène légendaire où il fait irruption chez sa sœur, Laure de Surville, et s’écrie : « Salue-moi, car je suis tout bonnement en train de devenir un génie. « Il vient d’entrevoir le développement d’une œuvre colossale dont le principe serait le retour des personnages d’un roman à l’autre. Mis en application à propos du Père Goriot(1835), où Balzac reprend comme personnage principal le jeune arriviste Eugène de Rastignac, déjà entrevu par le lecteur — mais plus âgé et parvenu — dans la Peau de chagrin, le procédé permet de former d’un roman à l'autre, par l’effet des réapparitions épisodiques des personnages, un vaste réseau d’intrigues, de passions, de destinées dans lequel le romancier enveloppe la société entière de son temps. Porteur d’un puissant effet de réel, puisque la vie de chaque figure devient une totalité organique sans cesse en mouvement, et que la vue de chaque lecteur sur ces totalités et sur leur somme, à la fois empêchée et activée, demeure, « comme dans la vie «, partielle et aléatoire en même temps qu’acharnée à toujours plus d’intelligibilité, le retour des personnages signifie pour le créateur un changement d’échelle de sa création : chaque roman compte désormais moins que les connexions qu’il établit, au sein d’une production réticulaire qui profite de chaque creux subsistant dans son espace fictionnel pour multiplier les opportunités de nœuds nouveaux.

Félix Davin, qui commente en 1834 les Études de mœurs au xixe siècle réunissant une douzaine de romans de Balzac déjà parus, trouve ces mots remarquables : « Un grand pas a été fait dernièrement. En voyant réapparaître dans le Père Goriot quelques-uns des personnages déjà créés, le public a compris l’une des plus hardies intentions de l’auteur, celle de donner la vie et le mouvement à tout un monde fictif dont les personnages subsisteront peut-être, alors que la plus grande partie des modèles seront morts et oubliés. « Dans l’ensemble de la Comédie humaine, sur les 2 504 personnages ou groupes de personnages fictifs, 86 figurent cinq fois, et 18 entrent en scène plus de quinze fois. Au classement des réapparitions, on note Bianchon, le médecin dont la légende veut que Balzac au moment de son agonie l’ait appelé, et le baron de Nucingen, à l’accent inoubliable. Entre 1834 et 1840, vingt romans viennent à publication, autant de chefs-d’œuvre : le Lys dans la vallée (1836), Illusions perdues (1837-1839 : les deux premières parties), César Birotteau (1837), le Cabinet des antiques (1839), Béatrix (qui met en scène une femme de lettres inspirée de George Sand, Camille Maupin, 1839), Une fille d’Ève (1839), etc…

      D- la révolution des perspectives

1-     « la grande comédie humaine «

Le second coup de génie balzacien date de 1841, lorsqu’il signe le 2 octobre un contrat pour la publication de son œuvre avec les éditeurs Furne, Dubochet, Hetzel et Paulin —contrat qui inclut les œuvres déjà parues et couvre celles à venir —, par lequel Balzac est assuré de 50 centimes par exemplaire pour les volumes publiés, et de 3 000 francs par titre inédit, du moins en librairie (ce qui permettait de saisir les parutions en feuilleton dans la presse). Le titre la Comédie humaine, hommage transparent au Dante de la Divine Comédie, en même temps que prodigieuse déclaration d’intention, est imprimé pour la première fois en juillet 1842, au frontispice de la première édition de ses œuvres complètes… encore en gestation.

Tel quel, le projet général vient structurer les « Études sociales « faites ou à faire, donnant à ces fictions dispersées, voire inachevées, lancées tantôt dans la librairie tantôt dans la presse, le cadre visionnaire qui leur manquait. Balzac se souvient du jeune homme qu’il a été à son arrivée à Paris, auditeur assidu et fasciné des leçons de Geoffroy Saint-Hilaire au Muséum d’histoire naturelle, et c’est à cette taxinomie qu’il emprunte l’un des postulats qui vont hausser le roman à son amplitude nouvelle de genre global : l’idée d’une « unité de composition « rassemblant dans leur diversité les « espèces sociales « et permettant leur description, au même titre que Buffon avait pu entreprendre de peindre les espèces animales.

Le célèbre Avant-Propos par lequel Balzac porte un regard rétrospectif sur son œuvre, en explique le dessein ambitieux et en justifie l’organisation nouvelle, fait d’autre part révérence au génie de Walter Scott, sans lequel l’autre donnée constituante de l’Homme, qui en effet n’est pas seulement Nature mais aussi Histoire, n’aurait pu trouver sa pleine reconnaissance dans le roman : c’est le romancier anglais, qui a su élever « à la valeur philosophique de l’histoire le roman «, qui fournit à Balzac l’autre postulat, celui d’une écriture totale brassant tous les niveaux de réalité, de langue, de style. Parce que philosophe et poète et idéologue (« J’écris à la lueur de deux Vérités éternelles : la Religion, la Monarchie. «), le romancier peut être ce Dante moderne, « secrétaire « de la société française comme le poeta soverano l’avait été de la société spirituelle, comme lui austère et brutal, lyrique et amer, comme lui, voyant.

2-     des « travaux herculéens «

L’œuvre, dès lors munie de ce monumental cahier des charges, n e cesse de s’enrichir, à un rythme et sur un pied qui ne laissent pas d’étonner et qui ont été en réalité proprement mortels. La Rabouilleuse et les Mémoires de deux jeunes mariées en 1842, le chantier de Splendeurs et Misères des courtisanes dès 1843, l’achèvement des Illusions perdues en 1843, et encore, peut-être surtout, le duo quasi testamentaire de la Cousine Bette et du Cousin Pons, les Parents pauvres de 1846-1847 : parmi tant d’autres que l’on pourrait citer, ces chefs-d’œuvre balisent le travail d’occupation des sols que le « forçat « accomplit et précise toujours davantage, comme au moment de la réorganisation prévisionnelle de 1845.

Il y aura donc trois niveaux de construction et de perception de l’ensemble : les Études de mœurs, qui sont le socle, subdivisées en « Scènes de la vie privée «, « Scènes de la vie de province «, « Scènes de la vie parisienne «, « Scènes de la vie politique «, « Scènes de la vie militaire «, « Scènes de la vie de campagne «, de manière à fournir « le miroir de la vie humaine, les vanités, les vices, les oppositions, les conflits des sexes dans le monde « ; au-dessus, les Études philosophiques, qui permettront de remonter des effets aux causes, et enfin les Études analytiques, qui iraient elles-mêmes des causes aux principes, sans compter cette sorte de paraphe suprêmement ironique qu’un « chapeau « de Contes drolatiques viendrait poser sur le tout. Soit : le spectacle, puis les coulisses, enfin l’auteur, dit Balzac — qui dresse son énorme machine à lire le théâtre du monde contre les complaisances de la « littérature industrielle « et son bras armé, le roman-feuilleton, qu’il va s’agir moins pour lui d’ignorer que de subvertir et d’investir dans cette guerre totale où se joue l’avenir même de l’écriture.

      E- « un Génie «

1-     « il ressemblait à l’Empereur «

À pareille guerre, Balzac va être la victime majuscule. « En somme, voici le jeu que je joue. Quatre hommes auront eu une vie immense : Napoléon, Cuvier, O’Connell et je veux être le quatrième. Le premier a vécu la vie de l’Europe ; il s’est inoculé des armées ! Le deuxième a épousé le globe ! Le troisième s’est incarné un peuple ! Moi, j’aurai porté une société tout entière dans ma tête. «, écrit-il à Mme Hanska en 1844. C’est assez dire que cette immensité de vue se paye cher : épuisement, maladie, équivoque, déni lui font une vieillesse précoce et ravagée. Une réputation qui n’arrive pas à faire pièce aux triomphes qui saluent un Eugène Sue, une reconnaissance que lui refuse (1849) une Académie française qu’il s’était pourtant juré d’emporter « à coups de canon «, une prétendue Mme de Brugnol, servante-maîtresse, qui occupe la vie du géant en l’absence de l’Étrangère de 1840 à 1847, un amour, surtout, qui se réalise trop tard : Mme Hanska, veuve depuis 1841, hésite, avant d’accepter le compagnonnage de Balzac. Voyages (Saint-Pétersbourg en 1843, l’Europe en 1845-46), un enfant attendu dans l’exultation mais mort-né (1846), deux mois volés sur « l’enfer « ensemble à Paris, rue Fortunée (aujourd’hui rue Balzac), où Balzac dépense des fortunes qu’il n’a pas, enfin la permission de l’Ukraine, à la fin de 1847 et encore en 1850, avec le mariage (« J’ai épousé la seule femme que j’aie aimée «) qui arrive à un moribond épuisé de crises cardiaques.

Balzac meurt le 18 août 1850, porté par une foule immense au cimetière du Père-Lachaise. « L’empereur « est mort, vive l’empereur ! — c’est Hugo, sensible à la ressemblance du masque mortuaire de Balzac avec celui de Napoléon qui, depuis longtemps désigné à cette charge, reprendra le roman et la littérature là où Balzac les a laissés pour les mener jusqu’aux Misérables.

2-     « l’envers de l’histoire contemporaine «

Toute la société de la Révolution, de l’Empire, de la Restauration et de la monarchie de Juillet est représentée dans la Comédie humaine, à travers la déclinaison de toutes les classes sociales, comme toutes les passions et intérêts de l’humanité le sont à travers l’inventaire de toutes les situations dramatiques. C’est le « type «, individualité signifiante, qui sert d’outil à cette orchestration inséparablement historique et philosophique : inoubliables, le « lion « cynique, la femme sans cœur, la putain amoureuse, le bandit sauvage, etc., marquent un romanesque de l’énergie et du don, où la création dans tous ses états — concentration et abnégation —, dans tous ses avatars — ascension ou déchéance —, trouve son allégorie.

Débarrassé de l’insuffisante étiquette du réalisme et des mauvais procès régulièrement faits à cette œuvre-monstre, à ses principes prétendument « clichéiques « comme à son écriture soi-disant relâchée, c’est le Balzac de Baudelaire ou de Proust qui s’impose, un Balzac visionnaire, à la fois transporté jusqu’à la voyance et ravagé jusqu’à l’aveuglement par l’énormité de sa vision même, définitivement libre et immense.

 

II : les fréquentations de Balzac

A-   ses maîtresses

Laure de Berny , suivit chaque étape de sa carrière, le conseilla, lui apporta soutien, tendresse, et aussi les deniers dont il manquait sans cesse. Son fils alexandre deberny sauva de la faillite une partie de l’imprimerie de Balzac dont il fit une entreprise florissante : la fonderie de caractères « Deberny et Peignot « qui allait durer jusqu’en 1970.

À la mort de Madame de Berny, Balzac désemparé écrivait :

« La personne que j’ai perdue était plus qu’une mère, plus qu’une amie, plus que toute créature peut être pour une autre (…). Elle m’avait soutenu de parole, d’action, de dévouement pendant les grands orages. Si je vis, c’est par elle. Elle était tout pour moi.[]«

Elle servit de modèle à l’écrivain pour les personnages (entre autres) de madame Firmiani, madame de Mortsauf du lys dans la vallée, et de Pauline de louis lambert.

La Duchesse d’Abrantès, qui lui ouvrit la porte de nombreux salons réputés.

L’étrangère, Il s'agit de Mme Hanska, elle était très portée sur le mysticisme et lisait beaucoup de romans français, ce qui l’amena aux œuvres de Balzac dont elle devint une fervente admiratrice. À partir de 1832, elle engagea avec l’auteur une correspondance qui dura dix-sept ans[]. Balzac et elle se rencontrèrent pour la première fois au bord du Lac de Neuchâtel. L’écrivain tomba follement amoureux de cette brune potelée et la comtesse ne resta pas insensible à son charme (elle trouvait qu’il ressemblait à son frère). Tous deux se retrouvèrent dans plusieurs villes d’Europe, mais toujours la comtesse se refusait à son soupirant. Devenue veuve en 1841, elle hésita longtemps avant d’accepter de l’épouser finalement en1850, six mois avant sa mort.

La Duchesse de Castries fut une des maîtresses les plus célèbres de Balzac. Malgré un amour chaste et une relation physique jamais consommée, elle eut avec lui une aventure qui défraya la chronique de l’époque. Elle s’était déjà attiré auparavant la désapprobation de son entourage familial par sa conduite peu orthodoxe.

La comtesse Guidoboni-Visconti dont il avait fait la connaissance lors d'une réception donnée en février 1835 à l'ambassade d'Autriche.

Mme de Brugnol, servante-maîtresse, qui occupe la vie du géant en l’absence de l’Étrangère de 1840 à 1847, un amour, surtout, qui se réalise trop tard.

B-   les amis de Balzac

Emile de Girardin publiciste et homme politique (Paris, 1806 id., 1881), fut le promoteur du journal à prix modique et créa en 1836 la Presse, quotidien qui faisait une large place à la publicité pour s'assurer des ressources et au roman-feuilleton pour conserver des lecteurs.

Mme Delannoy amie de Balzac qui lui prêta des fonds pour qu’il puisse posséder un périodique a lui.

Victor Hugo, collaborateur à de nombreux projets notamment pour la rédaction d’un dictionnaire de la langue française ; Balzac, confiant dans la fortune littéraire de Hugo, n’hésite pas à fonder une société en participation pour ses œuvres, et il lui dédie en 1842 ses Illusions perdues.

Théophile Gautier, Balzac qui apprécie ces jeunes talents, envoie jules sandeau leur proposer de contribuer au journal La Chronique de Paris en 1836. Gautier y publie des nouvelles comme La Morte amoureuse et La Chaîne d'or et des critiques d'art. Il sera fort impressionné par le maître et plus tard, il contribuera à sa légende avec des portraits biographiques de Balzac.

Les Carraud, c'est par l’intermédiaire de sa sœur que Balzac fit la connaissance des Carraud ; les premières correspondances eurent lieu en 1829. Après la révolution de 1830, le commandant Carraud fut nommé inspecteur de la poudrerie d'Angoulême; ils y vécurent jusqu'en février 1834 et Balzac y séjourna plusieurs fois durant cette période. Ils prirent leur retraite au domaine de Frapesle à Issoudun où ils vécurent jusqu'en 1848. Durant cette période Balzac vint séjourner chez les Carraud à plusieurs reprises (avril 1834, août 1835, février et mars 1838). Il y écrivit deux de ses romans : César Biroteau et La rabouilleuse.

George Sand, a rencontré Honoré de Balzac en 1831, à Paris, alors qu’elle avait 27 ans. Un de ses amis la lui présenta. Elle désirait le rencontrer car elle le considérait comme un maître à étudier. Ils menaient tous les deux une relation amicale en s’échangeant des idées depuis leur rencontre en 1831 jusqu’à la mort de Balzac en 1850. Balzac s’était déjà rendu à Nohant en 1838 où ils ont discuté toute la nuit sur le problème de la condition des femmes…

Caroline Marbouty, manœuvre pour rencontrer Balzac, et, travestie en jeune homme, déguisé en page, l'accompagne lors d'un voyage à Turin (en juillet 1836). En 1844, elle publie Une Fausse Position, roman à clef où Balzac est mis en scène de façon assez désagréable, sous le nom d’Ulric.

C-   les collaborateurs et éditeurs de Balzac

Mme Charles-Bechet éditrice originale d'Études de moeurs au XIXème siècle, les Scènes de la vie privée, les Scènes de la vie de province, les Scènes de la vie parisienne et enfin, les Scènes de la vie de campagne.

 

Etienne Arago et Auguste Lepoitevin s'entendirent avec Balzac pour la publication en collaboration de romans in-12 pour cabinets de lecture.

 

Dubochet, Hetzel et Paulin éditeurs Furne chargés de la publication de « la comédie humaine «.

 

 

III : les lieux de résidence de Balzac

C'est à l'automne 1840 que Balzac s'installe à Passy, qui était encore un village, dans la maison de l'actuel 47 rue Raynouard abritant la Maison de Balzac. Depuis son départ de Villeparisis, il n'a pas cessé d'habiter Paris, mais souvent extra muros, et quelquefois incognito, pour échapper aux créanciers, aux fâcheux et aux réquisitions de la garde nationale parisienne. Il occupa d'abord entre 1824 et 1826 un appartement au dernier étage de l’hôtel Châtillon 2 rue de Tournon, puis un autre rue Cassini à partir de 1828. En 1835 il se réfugie sous un faux nom dans le village de Chaillot, rue des Batailles, où il se fait installer le luxueux boudoir qui est décrit dans La Fille aux yeux d'or. Il dispose également d'un pied-à-terre rue de Provence lorsqu'en 1837 il achète à Sèvres, sur la route de Versailles, le domaine des Jardies, qu'il sera obligé d'abandonner trois ans plus tard. Tout en habitant et en travaillant à Passy, il conserve son pied-à-terre rue de Richelieu, dans la maison de Buisson, le tailleur, qu'il a fait entrer comme personnage dans La Comédie humaine.

Dès 1845, songeant à s'installer à Paris avec Mme Hanska, Balzac s'est mis en chasse d'une maison. En septembre 1846, il achète celle de la rue Fortunée, où il mourra,. Mais il faudra du temps pour installer la maison. Lorsque Mme Hanska vient à Paris en février 1847, le mariage n'ayant toujours pas eu lieu, elle habite rue Neuve-de-Berry, l'actuelle rue de Berri. Balzac est toujours à Passy, travaillant beaucoup. En mai, il l'accompagne jusqu'à Francfort et regagne Paris aussitôt. .Mme Hanska est de retour à Wierzchownia en juin ou début juillet. Balzac l'y rejoint en septembre et y demeure jusqu'en janvier 1848.

En 1826, Balzac installe son imprimerie au rez-de-chaussée du 17 rue Visconti et son appartement au 1er étage.

 

IV : la comédie humaine

A-    présentation

la comédie humaine est le titre général donné par Honoré de Balzac à l’ensemble de sa production romanesque de 137 œuvres (soit 91 romans achevés et 46 restés à l’état de projet).

B-    l’œuvre d’une vie

C’est de 1830 à 1845, date de publication du catalogue qui établit l’architecture de la Comédie humaine, qu’Honoré de Balzac met au point et applique son idée d’une œuvre qui engloberait sa production romanesque. Le plan établi en 1845 propose trois temps agencés selon un sens philosophique et historique.

1-les études de mœurs

La première partie, les « études de mœurs « mettent en scène les « types individualisés « : « Scènes de la vie privée « (dont fait partie le Père Goriot, 1835) ; « Scènes de la vie de province « (dont Eugénie Grandet, 1833) ; « Scènes de la vie parisienne « (dont Splendeurs et Misères des courtisanes, 1838-1847) ; « Scènes de la vie politique « (dont Une ténébreuse affaire, 1841) ; « Scènes de la vie militaire « (dont les Chouans, 1829) ; « Scènes de la vie de campagne « (dont les Paysans, 1844).

2-les études philosophiques et analytiques

La deuxième partie, les « études philosophiques « (dont fait partie le Chef-d’œuvre inconnu, 1831) interroge les causes et la troisième partie, les « études analytiques «, présente les principes. Pour schématiser selon une terminologie empruntée au théâtre — rappelons l’ambition du romancier de donner une « comédie « —, il s’agit de présenter d’abord le spectacle (les mœurs), puis les coulisses et la machinerie (les causes), enfin le système de pensée de l’auteur (les principes).

C-    le panorama d’une société

Forcément rétrospective, cette volonté d’unifier son œuvre romanesque, en faisant de ses ouvrages — ceux achevés et ceux à venir — les chapitres et épisodes d’un seul roman, témoigne du pari d’Honoré de Balzac de dépasser l’évidente diversité de ton et d’intention entre les œuvres pour leur donner un sens final. Dans cet esprit, cette volonté globalisante pose le romancier en véritable démiurge, créateur d’un monde cohérent, organisé, où chaque roman ne prend son sens que replacé dans le contexte de l’œuvre entière.

Outre que le titre renvoie à la Divine comédie de Dante — l’« humaine comédie « d’Honoré de Balzac trouve dans cette filiation le souffle de l’épopée —, il dit aussi l’ambition du romancier de dresser le théâtre du monde, à savoir d’une société miniature (près de 2 500 personnages), reflet de celle qui lui est contemporaine (entre la Révolution et les dernières années de la Monarchie de Juillet), avec la systématisation d’une technique pensée en 1834 dans le Père Goriot, soit le retour des personnages de roman en roman. Ainsi le romancier-historien dresse-t-il le panorama d’une société avant tout parisienne, nouvellement capitaliste (même si les ouvriers sont presque oubliés), et qui évolue principalement autour du Faubourg Saint-Germain, patrie de l’aristocratie du sang, légitimiste et catholique.

D-   le cycle du déterminisme

C’est donc avant tout autour du personnage, dont Honoré de Balzac dresse volontiers l’état civil fictif, que s’élabore la machinerie romanesque nourrie aux théories physiognomoniques de Johann Kaspar Lavater, qui déduisent des traits physiques de la personne, ses dispositions intellectuelles et morales. À cela s’ajoute la pression de l’histoire familiale, du milieu socioprofessionnel, redoublée par l’extraordinaire implication des lieux, qui fonctionnent comme autant de miroirs piégés dans lesquels le personnage ne manque pas de « s’abymer «. Ce formidable déterminisme à l’échelle de la construction du personnage se retrouve dans l’élaboration pessimiste de l’œuvre romanesque, soumise à une dynamique qui fait systématiquement succéder à la « splendeur « les « misères «, à la « grandeur « la « décadence «.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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