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Blumberg, Baruch S.

Publié le 24/04/2013

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Blumberg, Baruch S. - médecine. 1 PRÉSENTATION Blumberg, Baruch S., (1925- ), médecin et biochimiste américain lauréat du prix Nobel de physiologie ou de médecine en 1976 pour les travaux qui ont conduit à la découverte du virus de l'hépatite B. 2 DE L'US NAVY À LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE Né à New York, Baruch Samuel Blumberg s'engage dans l'US Navy en 1943 et termine ses études secondaires à l'Union College de New York, obtenant son diplôme (section physique) en 1946. Ce n'est qu'après avoir effectué divers voyages et entamé un cursus de physique et mathématiques à l'université de Columbia, que Blumberg s'oriente vers la médecine. Il effectue son internat dans deux hôpitaux de New York, de 1951 à 1955, puis part compléter sa formation en Angleterre, à Oxford, où il suit des études en biochimie, couronnées par un doctorat (1957). De retour aux États-Unis, Blumberg rejoint le NIH (National Institutes of Health -- regroupement de 27 instituts du domaine de la santé). Il le quitte en 1964 pour occuper le poste de directeur adjoint à la recherche clinique au Centre d'études sur le cancer de Pennsylvanie. À partir de 1977, il enseigne la médecine et l'anthropologie à l'Université de Pennsylvanie. En mai 2001, enfin, à l'âge de 76 ans, Blumberg est nommé directeur de l'Institut d'astrobiologie de la NASA (le NAI -- NASA Astrobiology Institute), dont l'objectif est de percer les mystères des origines de la vie dans l'Univers. 3 LE CHEMIN DE LA DÉCOUVERTE DU VIRUS DE L'HÉPATITE B 3.1 Étude des polymorphismes sanguins Dès son arrivée au NIH, Blumberg effectue de nombreux voyages d'études à travers le monde, s'intéressant notamment à la variabilité de certaines protéines du sang (antigènes) entre les individus, mais aussi entre les différentes populations humaines (la fréquence de chaque forme d'une protéine au sein d'une population varie selon les populations) -- les groupes sanguins sont l'un des exemples les plus connus de ce polymorphisme. Blumberg montre, par ses premières analyses, que la richesse de formes des protéines du sang est effectivement très importante. Se basant sur cette constatation, Blumberg émet l'hypothèse que des patients ayant reçu un grand nombre de transfusions sanguines ont dû développer des anticorps contre les formes protéiques qu'ils ne possèdent pas. Il réalise alors de nombreux tests consistant à mettre en présence des échantillons de sang de personnes transfusées et des sérums de personnes non transfusées (le sérum est la partie liquide du sang, obtenue après coagulation, et contenant notamment des protéines) : si les échantillons sanguins contiennent des anticorps spécifiques de certaines protéines du sérum, on doit observer une réaction de précipitation. De fait, comme présupposé, plusieurs échantillons de sang réagissent contre différents lots de sérums. 3.2 L'antigène Australia En 1963, Blumberg tombe sur un échantillon sanguin issu d'un patient hémophile, qui présente une caractéristique inattendue : il ne réagit qu'avec un seul sérum parmi tous ceux testés ; un sérum fabriqué à partir du sang d'un Aborigène. Ce sérum contient donc une protéine qui n'existe pas dans les autres lots : Blumberg la baptise « antigène Australia « (noté Au). Cette découverte ouvre la voie à une nouvelle série de travaux, destinés à déterminer la répartition de cet antigène dans les différentes populations humaines. Blumberg et son équipe réalisent pour cela une banque de sérums réunissant quelque 200 000 échantillons. Les résultats sont les suivants : l'antigène Australia s'avère être rare en Amérique du Nord (environ 1 sérum positif sur 1 000 testés), mais beaucoup plus fréquent dans les régions tropicales (jusqu'à 15 sérums sur 100 dans certaines îles du Pacifique). Diverses hypothèses sont émises sur la raison pour laquelle certains individus possèdent l'antigène Australia et d'autres non, dont une postulant l'infection par un agent pathogène de type virus. En 1966, le changement de statut sérologique d'un patient (négatif pour l'antigène Au lors d'un premier test, positif lors d'un deuxième) oriente les chercheurs vers une solution. 3.3 Antigène Australia et hépatite virale L'enquête diagnostique révèle qu'entre les deux tests pour l'antigène Au, le patient a développé une forme d'hépatite. L'hypothèse est alors émise que l'apparition de l'antigène est liée à cette maladie. De fait, des tests réalisés sur de nombreux échantillons de sang de patients atteints d'hépatite confirment que beaucoup d'entre eux possèdent l'antigène Australia. À la fin de l'année 1966, la preuve est faite que la présence de l'antigène Au est bien liée à une hépatite virale -- soit que l'antigène est une partie du virus responsable, soit que son apparition est déclenchée par l'infection. Dans ce cadre, les antigènes Au trouvés chez les hémophiles sont dus à des contaminations par transfusion. De fait, des études complémentaires menées dans le laboratoire de Blumberg, mais aussi par d'autres équipes américaines et japonaises, démontrent que du sang contenant l'antigène Au est susceptible de transmettre une hépatite. Cette constatation conduit immédiatement à l'établissement d'un protocole de dépistage du sang destiné aux transfusions, à partir d'un test mis au point par l'équipe de Blumberg, dans le but d'éliminer tous les lots contenant l'antigène Au ; une diminution significative du nombre d'hépatites post-transfusionnelles est très vite constatée. 3.4 Observation du virus de l'hépatite B L'observation au microscope électronique de sérums contenant l'antigène Au révèle la présence de minuscules particules (42 nanomètres de diamètre -- 1 nanomètre = 1 millionième de millimètre), dont l'antigène Au est une part : il s'agit des particules responsables de ce type d'hépatites. À la suite de ces observations, la structure du virus incriminé, aujourd'hui appelé virus de l'hépatite B, ne tarde pas à être élucidée. L'antigène Australia est désormais connu sous le nom d'antigène de surface du virus de l'hépatite B (noté HBs). Blumberg et son équipe travaillent dès lors à la mise au point d'un vaccin, réalisé à partir de l'antigène HBs, et mis sur le marché en 1982 (un nouveau vaccin plus efficace l'a depuis remplacé). Pour ses travaux sur l'antigène Australia et leurs applications, Blumberg reçoit en 1976 le prix Nobel de physiologie ou de médecine, qu'il partage avec Carleton Gajdusek (auteur quant à lui de découvertes sur la transmission du kuru, une encéphalopathie spongiforme humaine). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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