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Bombard, Alain - Biologiste / Naturaliste.

Publié le 24/04/2013

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Bombard, Alain - Biologiste / Naturaliste. 1 PRÉSENTATION Bombard, Alain (1924-2005), biologiste et homme politique français, connu pour avoir traversé l'Atlantique en solitaire à bord d'un radeau pneumatique en vivant uniquement des ressources fournies par la mer. 2 LA MUSIQUE, LA MÉDECINE ET LA MER Né à Paris, Alain Bombard étudie, adolescent, le violoncelle avec Igor Stravinski. Doué pour la musique, il pense d'ailleurs en faire son métier. C'est juste après la guerre, au cours de vacances à l'Arcouest, en Bretagne, qu'il découvre la voile grâce à Frédéric Joliot (sa grand-mère, médecin, est une amie de Marie Curie), et se découvre une passion pour la mer - se révélant être un très bon nageur, il participe notamment, en 1951, à une traversée de la Manche à la nage. Mais Bombard est également s'intéresse également à la physiologie humaine, et suit des études de médecine (il porte particulièrement son intérêt à la survie en conditions extrêmes -- camps de concentration, situations de famine, etc.). De 1949 à 1951, il est interne à l'hôpital de Boulogne-sur-Mer. Selon son propre témoignage, c'est là que se produit l'événement qui réoriente sa carrière : une nuit qu'il est de garde, il assiste à l'arrivée dans son service, à la suite d'un naufrage qui s'est produit près de la côte, de quarante-trois marins inanimés ; le personnel de l'hôpital ne parvient à en sauver aucun. Il écrira plus tard : « Je crois que c'est de cet instant que je pris conscience du grand drame du naufrage «. 3 SANS VIVRES SUR L'ATLANTIQUE « Ces 50 000 personnes qui meurent par an DANS des bateaux de sauvetage [sur 200 000 décès annuels en mer], ne pouvait-on tenter quelque chose pour les sauver ? Mais tenter quoi ? « Alain Bombard décide d'étudier la question ; il quitte l'hôpital et se rend au musée océanographique de Monaco, où il sollicite et obtient un poste de chercheur disposant d'un laboratoire. Pendant six mois, il réunit et étudie une vaste bibliographie sur les naufrages, les techniques de pêche, les vents ; il étudie la composition de l'eau de mer, celle du plancton et celle des poissons. Il est convaincu que l'on peut trouver ses ressources en nourriture (par la pêche) et en boisson dans l'eau de mer (il estime en effet que l'on peut boire de l'eau de mer en petite quantité, pour maintenir l'hydratation du corps, dans la limite de la dose journalière de sodium tolérée par l'organisme), ainsi que dans le poisson (celui-ci étant composé d'eau -- douce -- dans une proportion de 50 à 80 p. 100), il pense qu'un bon apport en eau douce peut être fourni par le « jus « des poissons). Il établit que les dangers qui menacent un naufragé sont la chaleur (qui déshydrate) et le froid, contre lesquels il propose de bâcher les canots de sauvetage, et, surtout, la panique, qui « tue comme le froid en quelques heures «. Ainsi, garder l'espoir est selon lui la clé de la survie en mer -- « J'avais acquis la conviction en étudiant les cas célèbres de survie prolongée dans les pires conditions, que les physiologistes ne tenaient souvent pas compte de la puissance de l'esprit et de son influence sur les réactions du corps «. Il lui reste cependant à mettre ses hypothèses à l'épreuve de l'expérience, et décide d'effectuer une traversée de l'Atlantique à bord d'un simple canot pneumatique, sans vivres et muni seulement d'un sextant, d'un filet à plancton (celui-ci doit fournir la vitamine C nécessaire à l'organisme) et d'une petite voile. Le 26 mai 1952, il part de Monaco avec un coéquipier, l'Anglais Jack Palmer, pour une traversée de la Méditerranée, de Monaco jusqu'aux Baléares sur un canot pneumatique baptisé l'Hérétique, gréé avec une voile d'optimiste et bâché. « J'étais un hérétique pour plusieurs raisons. Nous allions essayer de nous rendre, avec un engin réputé non navigable, à un point déterminé à l'avance. Cette première hérésie touchait directement les techniciens de la mer et de la navigation. Plusieurs spécialistes nous avaient, en effet, assuré que nous ne dépasserions pas les îles d'Hyères. Plus grave était le fait que je m'attaquais à la croyance générale selon laquelle on ne peut pas vivre exclusivement sur les ressources de la mer et que l'eau salée n'est pas potable. Enfin, pour reprendre un article paru sur nous dans un journal "sérieux", "alors que des marins d'expérience ne se croient jamais suffisamment à l'abri des fureurs de la mer, des vents et des courants, un novice n'hésite pas à confier sa vie et celle de son compagnon à une simple coquille de noix, qui n'était même pas vérifiée par un inspecteur de la navigation". Aussi, avais-je baptisé notre canot l'Hérétique «. Arrivé aux Baléares, après une traversée de 18 jours qui fait office pour lui de « répétition «, de « test pur et simple des hommes et du matériel «, il se fait remorquer jusqu'à Tanger, à partir de laquelle il compte se lancer à l'assaut de l'Atlantique. Là cependant, Jack Palmer renonce à aller plus loin et tente de convaincre Bombard de faire de même. Celui-ci, pourtant, décide de relever malgré tout le défi. Il se fait remorquer au large de Tanger, « navigue « jusqu'à Casablanca puis jusqu'aux Canaries. De là, il entame sa traversée de l'océan sans escale. Le 23 décembre 1952, après qu'une quinzaine de jours plus tôt, un cargo croisé en chemin a corrigé l'erreur de 600 milles nautiques qu'il a commise dans ses calculs, il débarque à la Barbade (Petites Antilles). Il lui a fallu 65 jours pour effectuer le trajet depuis les Canaries, au cours desquels il ne s'est nourri que de poisson cru et plancton (il a bien embarqué à son bord une caisse contenant quelques conserves, mais fait constater à son arrivée qu'il n'y a pas touché), et abreuvé de jus de poisson, d'eau de mer et d'eau de pluie (qui n'est arrivée qu'après trois semaines). « Le voyage de l'Hérétique est terminé. Je vais lutter maintenant pour que mon hérésie soit comprise et devienne l'orthodoxie des futurs naufragés. [...] Je suis arrivé diminué, certes, mais je suis arrivé vivant. « -- il est anémié et a perdu 25 kg, ainsi que tous ses ongles. À son retour, Alain Bombard entreprend de raconter son aventure, pour convaincre le grand public, et surtout les marins, qu'il est possible de survivre à un naufrage : il publie en 1954 Naufragé volontaire, ouvrage dans lequel il défend la thèse que la force d'esprit et le moral sont fondamentaux pour la survie dans des conditions extrêmes. Il milite également pour que tous les bateaux soient équipés d'un canot muni d'une tente : c'est la naissance du Bombard, canot de survie toujours commercialisé aujourd'hui. 4 L'ENGAGEMENT ÉCOLOGISTE À partir de 1978, Alain Bombard s'engage au Parti socialiste ; se lançant dans le combat pour la protection de la mer, la pureté des eaux et contre toutes les formes de pollutions, il devient conseiller pour les questions d'environnement. Ami de Paul-Émile Victor et de Haroun Tazieff, il est considéré comme l'un des pères fondateurs de l'écologie française. Nommé secrétaire d'État à l'Environnement en 1981, il perd cependant son portefeuille à peine un mois plus tard, pour être parti en guerre contre la chasse à courre. Il poursuit cependant sa carrière politique ; élu député européen (socialiste) en 1988, il le restera jusqu'en 1994. Outre Naufragé volontaire, son ouvrage le plus célèbre, Alain Bombard est notamment l'auteur de la Mer et l'homme (1980), Sauver la vie (1984) et Testament pour l'océan (2001). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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