Busoni, Ferruccio Benvenuto - compositeur de musique.

Busoni, Ferruccio Benvenuto - compositeur de musique. 1 PRÉSENTATION Busoni, Ferruccio Benvenuto (1866-1924), pianiste et compositeur italien. Né à Empoli, Ferrucio Busoni s'initie très tôt à la musique avec ses parents musiciens. Il étudie ensuite la composition en Autriche et en Allemagne, puis enseigne le piano et l'écriture musicale à Berlin, Helsinki, Moscou et Boston. Depuis son premier concert, donné à l'âge de 7 ans, jusqu'à ses dernières prestations, Busoni a consacré sa vie au perfectionnement de la technique pianistique. 2 VIRTUOSITÉ Maître du clavier, dans la lignée de Franz Liszt, Busoni déconcerte la plupart des critiques. Contrairement aux pratiques de l'époque, il ne cherche pas à exprimer des sentiments ; on le trouve impressionnant, mais peu émouvant. Il adopte en effet une technique pianistique particulière, grâce à laquelle toutes les notes se jouent détachées les unes des autres, comme si la main survolait le clavier. Ainsi, les différentes parties musicales ressortent avec une grande netteté, chacune selon sa dynamique propre, et le piano devient sous ses doigts un véritable orchestre. Aucun témoignage direct ne subsiste de ces interprétations virtuoses, mais sa « technique volante « a été abondamment décrite et commentée, ainsi que son jeu cherchant à créer un effet polyphonique, aussi bien dans les oeuvres de Bach que dans celles de Chopin (qui en deviennent dès lors méconnaissables). Parmi les pianistes contemporains, Glenn Gould élaborera un jeu très proche de celui de Busoni. 3 NOUVEAU CLASSICISME Avec l'Ébauche d'une nouvelle esthétique musicale (1907), Busoni réussit le tour de force de publier une oeuvre théorique anticipant quelques-uns des traits les plus caractéristiques de l'évolution du goût et des conceptions musicales de la période contemporaine. Se livrant à une critique du « bon goût «, il incite les pianistes à supprimer tous les éléments de jeu susceptibles d'engendrer une sensation harmonieuse à l'oreille et les invite à multiplier les dissonances. Ses recherches sonores le conduisent à explorer les modes et la polytonalité et préfigurent l'introduction dans l'écriture musicale des micro-intervalles (quarts et sixièmes de ton) ainsi que la transformation du piano en un instrument de percussion. Soutenant l'idée que l'usage de nouvelles machines sera un élément décisif de l'évolution musicale du XXe siècle, Busoni conçoit également une machine à produire des sons, le « dynamophone «, dont un exemplaire a été réalisé à titre expérimental aux États-Unis. Sans prendre complètement le parti de la modernité, Busoni est à la recherche d'un art « à la fois ancien et nouveau «, s'opposant à l'esthétique des romantiques comme à celle de l'impressionnisme musical, et qu'il nomme « nouveau classicisme « ou « jeune classicisme « (pour le distinguer du néoclassicisme). L'ouverture de son Turandot (1917, d'après Gozzi) offre une illustration de ses conceptions ; Busoni y utilise une écriture constituée de plans sonores hétérogènes, qui s'enchaînent avec pour seule transition une note tenue par l'orchestre. Des motifs rythmiques, repris en écho d'un instrument à l'autre ou en ostinato par les basses, caractérisent chaque moment. Les thèmes s'effacent derrière cette pulsation, jusqu'à se réduire parfois à des gammes ou à des cellules répétées comme des pas de danse. Il composera dans cet esprit d'autres oeuvres lyriques, notamment Arlecchino oder die Fenster (1917) et Doktor Faust (1925), ainsi que des pièces pour orchestres de chambre, dont la Fantasia contrappuntistica (1910-1912), qu'il remaniera plusieurs fois avant de l'adapter pour deux pianos (1922). Ferrucio Busoni laisse à la postérité des oeuvres peu connues du grand public, mais demeure une référence mythique pour les pianistes et artistes contemporains qui proclament avec lui que le devoir du créateur est « d'établir des lois, non pas de les suivre «. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.