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Candide : Chapitre 3 de « rien n'était si beau » à « n'oubliant jamais Mademoiselle Cunégonde »

Publié le 11/09/2006

Extrait du document

Introduction :

Candide a été chassé pour un baiser volé du paradis des TTT. On retrouve Candide sur un champ de bataille. Ce texte est l’occasion pour Voltaire de se livre à une satire multi directionnelle. I La valorisation de la guerre :

1) D’un point de vue esthétique : Il est soumis au regard de Candide c'est-à-dire au point de vue d’un jeune homme pour qui tout va bien. Il ne peut pas s’imaginer qu’il est face au mal potentiel. Il perçoit l’esthétique des deux armées : « Rien n’était si beau, si leste «. Candide est sensible à l’apparence. La beauté, l’ordre, la lumière et l’élégance sont alliées. La bataille est vue comme un tableau, un spectacle. On est confronté à des soldats d’opérettes : il y a intervention de la musique : « trompettes, fifres, hautbois, tambours «. Pendant que Candide admire l’ordre des armées, il ne réalise pas vraiment que la bataille vient de commencer et que les canons tonnent (production d’un son supplémentaire vu par Candide). 2) D’un point de vue moral et social : • La guerre trouve une justification morale et sociale : « 10 000 coquins qui en infectaient la surface «. elle sert à purger la société de tous les indésirables. Candide pousse cette idée jusqu’à un point intolérable. • La comptabilisation des victimes est désinvolte (approximative). Elle montre le peu de cas qu’on fait de l’homme : « à peu près 6 000 hommes «. Ces hommes sont des sujets. Ces chiffres sont donnés sans émotion et c’est leur énormité qui témoigne du succès et qui valorise la guerre. 3) Une valorisation philosophique : Dans la perspective de la philosophie optimiste, le mal est naturel et il fait partie de tout ce que Dieu accorde aux hommes. La guerre fait partie d’un monde quasiment parfait. Toutes les formes de misère, de mort, tout ce qui accable les hommes trouvent sa justification dans le cadre d’un raisonnement optimiste. II La boucherie héroïque :

Puisque Candide est vivant, c’est la fuite ou lâcheté de Candide devant la bataille qui permet au lecteur de découvrir par ses yeux, les effets de la boucherie héroïque. La première partie du texte montre le massacre des soldats : leur mort n’a pas été détaillé ; elle n’est qu’un nombre. Voltaire met l’accent sur les honneurs de la guerre concernant les populations civiles. Mourir à la guerre est la finalité des soldats. Voltaire décrit cette mort avec un certain réalisme et en même temps d’une manière stéréotypée. 1) La diversité des victimes : Nul n’est épargné : les vieillards, les femmes, les enfants sont représentés. 2) Un véritable acharnement : Le rythme des phrases montre le massacre. Le champ lexical de la violence est très étendu et très diversifié : « brulé, ciblé, épongé, éventré, à demi brûlé «. On a une assonance en « é «. La sonorité est comme un signal. Le participe passé s’applique à des actions subies. On a toute une série de détails anatomiques terribles qui montre la souffrance : « mamelles sanglantes « ; « cervelles «. 3) La réciprocité des actions : Voltaire établit la réciprocité des actions avec l’idée de quasi impossibilité d’échapper aux massacres de quelque bord que soit les populations civiles. III La dénonciation de Voltaire et les cibles :

1) La guerre : Elle sème partout la désolation et ruine les peuples. Elle est condamnable par n’importe quel esprit censé. Elle semble inhérente à toutes les sociétés et au lieu de s’atténuer grâce au développement de la civilisation, cette intelligence est mise au service de la guerre. La guerre est permanente. D’après Voltaire, c’est une abomination qui doit être combattue. 2) La critique de la légitimité esthétique : Donner une légitimité esthétique est condamnable. C’est faire preuve de naïveté de trouver un intérêt à la beauté des armées. C’est la critique de notre paresse intellectuelle qui accorde trop d’importance à l’apparence. 3) La condamnation de l’héroïsme : On applique le terme de héros à des gens qui ne sauvent pas mais qui tuent. Il y a un abus d’emploi du mot « héros «. C’est une antiphrase (mode stylistique de Candide). Le terme de boucherie renvoie à l’animalité de l’action. La boucherie héroïque est un oxymore. 4) La critique de la condamnation de la loi : Le traité de Genève monte comment traiter les prisonniers, les populations civiles en cas de conflits. Le droit public condamne ces traités. 5) Condamnation de l’Eglise : L’Eglise cautionne ces actions de mort. Dieu n’a choisi son camp. C’est une intervention des hommes. 6) La satire de l’optimisme : Faire de la guerre un moyen d’épuration esthétique ou sociale est une abomination. Toute concession optimiste est marquée par la naïveté. Conclusion :

• C’est un texte narratif qui nous permet d’assister aux tribulations de Candide à la guerre. La progression est chronologique. • C’est un texte argumentatif : les satires. • La fin du texte relance l’action en évoquant Cunégonde.

« exaltant. Ce n'est pas le seul paradoxe que l'on peut relever : lorsque Rousseau découvre la présence d'êtres humains, les sentiments qu'ilexprime sont très contradictoires.

En effet, c'est d'abord un sentiment de joie qui l'envahit : «… joie de me retrouver parmi deshumains où je m'étais cru totalement seul.

» ; ce sentiment est instinctif et éphémère (« …ce mouvement, plus rapide quel'éclair… ») et il s'en suit une sensation douloureuse moins rapide (« … fit place à un sentiment douloureux plus durable… »).

Orla cause de ce sentiment douloureux est de ne pouvoir échapper aux « cruelles mains des hommes ».

Puis la raison reprend saplace et il reste une idée comique d'autodérision (« je finis par rire en moi-même, et de ma vanité puérile, et de la manièrecomique dont j'avais été puni »).

Il y a donc successivement pour le narrateur, de la joie à retrouver ses semblables, de la douleuret de la colère à ne pas pouvoir leur échapper et de l'ironie face à sa propre réaction.

Devant un événement, Rousseau décritplusieurs états d'esprit par lesquels il passe et qui sont contradictoires ; il devient, par là, énigmatique. D'ailleurs, le narrateur aussi une opinion de lui-même fort changeante.

A un moment du récit il se montre orgueilleux et fier de luipour le simple fait d'avoir su trouver un endroit loin du monde : « un mouvement d'orgueil se mêla bientôt à cette rêverie.

Je mecomparais à ces grands voyageurs qui découvrent une île déserte…je me regardais presque comme un autre Colomb.

».

Icil'écrivain est content de lui, il fait preuve d'autosatisfaction, et son orgueil le mène à se considérer comme un explorateur ayantmarqué l'histoire.

Pourtant, quelques lignes plus loin, il laisse de côté son orgueil pour ironiser sur son propre sort, riant de lui-même et « de la manière comique » dont il avait été puni.

Il va jusqu'à accuser sa « vanité puérile », en un mot il se porte endérision.

Il n'y a donc plus aucune trace d'orgueil ou de suffisance mais, au contraire, de l'autodérision.

On pourrait d'ailleurs sedemander si cette humilité n'est pas un autre moyen, pour l'auteur, de se valoriser et donc de flatter son orgueil. En tout cas cela laisse perplexe, on perçoit difficilement le véritable visage du narrateur ; celui-ci prend vite la forme d'un hommeénigmatique et préoccupé. Le récit de ce souvenir permet à Rousseau de s'exprimer et de réfléchir à propos de lui-même.

Ce que nous lisons nous laisseapercevoir un homme difficilement déchiffrable ; il est inconstant, préoccupé et énigmatique. En effet, les sentiments et les idées qu'exprime le narrateur ne sont pas stables mais plutôt contradictoires.

Par exemple, il donneune image de lui changeante puisqu'il oscille entre orgueil et humilité.

A un moment il se met en valeur et se compare à Colombcar il est parvenu dans un endroit apparemment désert de toute vie humaine et, peu de temps après, il ironise à propos de sa« vanité puérile ».

Ses sentiments sont aussi très instables : en apercevant une manufacture, il commence par éprouver unsentiment de joie, bien vite remplacé par de la douleur et même de la colère qui disparait, finalement, au profit de l'ironie.

Enfin, ladescription qu'il fait de sa promenade semble, elle aussi, inconstante.

Il mêle l'horreur lugubre d'un paysage oppressant et mort aucharme innocent de « quelques petits oiseaux rares » et de plantes amusantes.

Ainsi, il commence par décrire un paysage sombrede roche et de bois : « de noirs sapins entremêlés de hêtres prodigieux, dont plusieurs tombés de vieillesse et entrelacés les unsdans les autres (…) quelques intervalles que laissait cette sombre enceinte n'offraient au-delà que des roches coupées à pic etd'horribles précipices… », en plus de cela des oiseaux de proie font entendre leurs cris : « le duc, le chevêtre et l'orfraie faisaiententendre leurs cris… » ; c'est donc un endroit lugubre et mortel dont parle d'abord Rousseau.

Pourtant, il l'associe directement àdes éléments charmants, pleins de fraîcheur : de petits oiseaux et des plantes aux drôles de noms (« quelques petits oiseaux raresmais familiers… », « là je trouvais la Dentaire heptaphyllos, le ciclamen, le nidus avis, le grand lacerpitium et quelques autresplantes qui me charmèrent et m'amusèrent longtemps (…) je m'assis sur des oreillers de lycopodium et de mousses… ».

Il y aune mise en relation directe entre les oiseaux de proie et les petits oiseaux rares, l'auteur a choisit de placer l'adverbe« cependant » après le verbe de façon a laisser le syntagme nominal sujet « quelques petits oiseau rares mais familiers» justeaprès la virgule : il n'y a pas de transition entre les oiseaux de proie et les petits oiseaux.

En plus, la phrase se termine par« l'horreur de cette solitude » ce qui nous fait retomber dans la désolation première.

Tout de suite après, Rousseau parle deplantes qui ont des noms originaux en disant qu'elles le « charmèrent » et l' « amusèrent » et il raconte même s'être assis sur « desoreillers de lycopodium et de mousses »pour rêver donc on trouve en environnement confortable et charmant alors que l'image dedésolation et d'oppression est encore présente à notre esprit.

Cette description paradoxale peut apparaitre comme une illustrationdu tempérament de l'auteur, en tout cas elle met en avant son caractère instable et cela est renforcé par sa grande paranoïa. Rousseau paraît, en effet bien préoccupé (« je ne saurais exprimer l'agitation confuse et contradictoire que je sentis dans moncœur… »).

Il réagit bien vite en entendant un « certain cliquetis », bien qu'il soit plongé dans ses pensées : « tandis que je mepavanais dans cette idée, j'entendis peu loin de moi un certain cliquetis que je crus reconnaitre ; j'écoute : le même bruit se répèteet se multiplie.

Surpris et curieux, je me lève… ».

La brièveté des phrases et l'accumulation des verbes donne le sentiment que lebruit accapare l'attention du narrateur et cela lui donne beaucoup d'importance.

La réactivité de Rousseau nous fait dire qu'il n'a. »

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