Censure et propagande

Très tôt, Hitler comprend l'importance de la propagande, qui doit servir à exalter le sentiment de communion nationale autour du régime et de son chef. Les nazis sont d'ailleurs les premiers à avoir systématisé l'utilisation de la propagande dans tous les domaines. Dès mars 1933, Goebbels prend la tête du ministère de la Propagande, qui assure au régime un quasi monopole sur l'information radiodiffusée, cinématographique et sur les journaux. En septembre est créée la Reichskulturkammer (Chambre culturelle du Reich) à laquelle chaque artiste est tenu d'être affilié. Beaucoup de ceux qui avaient fait les beaux jours de la République de Weimar s'exilent, comme Fritz Lang, Brecht, Zweig, ou cessent de produire, comme Otto Dix. La littérature, le cinéma, le théâtre, la peinture servent désormais le régime, et célèbrent le travail, la famille, l'héroïsme, glorifient l'Allemagne et son passé. L'» homme nouveau » que veut créer le régime doit s'être débarrassé des valeurs humanistes et socialisantes, jugées décadentes. Le racisme, l'antisémitisme et l'anticommunisme sont également des thèmes récurrents, notamment au cinéma -Le Juif Süss ou L'Oncle Krüger. Parallèlement, Hitler se met en scène lors de grandes célébrations publiques, comme chaque année dans l'immense stade de Nuremberg imaginé par l'architecte Albert Speer. La population, privée de sources d'informations extérieures -films, livres et journaux étrangers sont interdits, l'enseignement, les bibliothèques sont épurées- doit adhérer à cette grande liturgie nazie, au risque d'être exclue de la communauté.