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château fort - architecture.

Publié le 14/05/2013

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château fort - architecture. 1 PRÉSENTATION château fort, édifice seigneurial à vocation résidentielle et militaire, érigé au Moyen Âge. Incarnant la puissance du seigneur face à l'ennemi mais aussi vis-à-vis de ses vassaux, le château fort présente simultanément des fonctions défensives et une fonction hautement symbolique. Le château fort se distingue de la maison-forte (ouvrage privé fortifié qui s'est répandu au début du XIVe siècle) par le fait que son commanditaire, le seigneur, possède l'autorisation d'élever tours et donjons. La présence de cet appareil défensif distingue également le château fort du château de plaisance, construit plus tardivement, et où intervient en premier lieu la notion de magnificence. 2 LE CHÂTEAU À MOTTE 2.1 Contexte historique Avant le IXe siècle, les ouvrages fortifiés parsemant l'Occident médiéval correspondent à d'anciennes enceintes urbaines héritées de la période gallo-romaine ; c'est le cas d'Autun (Saône-et-Loire) et de Périgueux (Dordogne). Deux conditions historiques expliquent la naissance des premiers châteaux forts en Europe au IXe siècle : le début des invasions vikings d'une part ; la mise en place de la féodalité avec l'émergence de principautés autonomes et de seigneurs locaux d'autre part. L'autorisation de fortifier est un privilège qu'accorde en théorie le roi ou le seigneur territorial détenteur du ban (droit de commandement). Érigées par les paysans selon le système des corvées, ces constructions servent de résidence privée au seigneur et à sa mesnie (son entourage), et deviennent un abri collectif en cas d'attaque. 2.2 Les fortifications de terre et de bois Les premières fortifications de la fin du IXe siècle sont des enceintes circulaires de terre dont le diamètre varie de 10 à 100 mètres. Elles consistent le plus souvent en un fossé annulaire de deux à quatre mètres de profondeur, bordé d'un remblai que couronne une palissade. À l'intérieur sont disposées quelques constructions en bois et en torchis, reposant parfois sur un soubassement de pierre. À partir de la seconde moitié du Xe siècle apparaissent un peu partout en Europe - à l'exception semble-t-il de la Scandinavie et, dans une certaine mesure, de la péninsule Ibérique - les premiers châteaux à motte (ou motte féodale). Il s'agit d'une butte artificielle de 6 à 10 mètres de haut, de forme tronconique, le plus souvent flanquée d'une enceinte. La plateforme sommitale -- dont le diamètre peut dépasser 30 mètres, comme à Gisors (Eure) -- accueille une tour en bois de plan quadrangulaire. Elle peut compter plusieurs étages et abrite le logement du seigneur. Les vestiges de ces châteaux à motte, souvent réduits à de simples monticules recouverts de végétation, émaillent encore les campagnes. Quelques documents précieux renseignent sur ces édifices, comme la tapisserie de Bayeux (relatant notamment les préparatifs militaires de la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant, en 1066) et la chronique de Lambert d'Ardres (rapportant l'érection d'un donjon de bois vers 1120). En raison de leur faible coût et de l'abondance des matériaux, les mottes de terre sont encore nombreuses au XIIe siècle, alors même que s'élèvent les premiers donjons maçonnés. 3 LE CHÂTEAU MAÇONNÉ 3.1 Le donjon roman La pierre est utilisée dès le XIe siècle, mais seuls les seigneurs les plus riches l'adoptent : il faut en effet pouvoir s'offrir les services, encore rares et onéreux, d'un maître d'oeuvre, d'un carrier, de tailleurs de pierre et de maçons. La demeure seigneuriale -- le donjon -- bénéficie en premier lieu de l'usage de ce matériau, alors qu'enceintes et défenses d'entrées utilisent encore la terre et le bois. 3.2 Principes d'architecture S'il sert de résidence au seigneur, le château répond également à un souci de défense. Entre les XIe et XIIe siècles, les principes d'architecture du château fortifié roman sont dictés par la stratégie de l'attaque passive : une série d'obstacles (fossés, remparts, palissades) a ainsi pour fonction d'entraver la progression de l'ennemi ; en témoignent les édifices de Bressuire (Deux-Sèvres) et de Château-Gaillard (Eure). Par sa masse imposante et sa hauteur remarquable (35 à 37 m pour les plus élevées), le donjon -- tour maîtresse -- doit impressionner l'ennemi. C'est une tour carrée ou rectangulaire, aux murs épais (1,5 à 4 m) souvent renforcés de contreforts, dont la hauteur permet d'augmenter la portée des flèches. L'accès, situé au premier étage (à 6 m du sol au moins), se fait par une échelle, plus rarement par un escalier. Les ouvertures vers l'extérieur sont rares, limitées à d'étroites fenêtres et aux archères. Pour compenser la rareté des ouvertures permettant de tirer sur les assaillants, des hourds (galeries de bois, encore bien visibles au donjon de Laval) sont accrochés en surplomb, au sommet de l'édifice. L'intérieur comporte plusieurs étages sur planchers, auxquels on accède par des échelles, plus rarement par des escaliers droits (l'escalier à vis apparaît au XIIe siècle). Plus tard, afin de limiter les risques d'incendies, apparaissent les étages voûtés en pierre. Cheminées, placards et latrines prennent place dans les murs. Haies, fossés et remparts forment autour du donjon plusieurs lignes de défense. 3.3 L'exportation du modèle Ces donjons apparaissent en France, dans le Val-de-Loire ; Foulques III Nerra, comte d'Anjou, en fait ainsi élever plus d'une dizaine, notamment à Loches, à Montbazon et à Langeais (tous trois en Indre-et-Loire). Le modèle s'impose ensuite en Normandie -- Caen (Calvados), Domfront (Orne), Vire (Calvados) --, dans l'ouest du royaume -- Senlis (Oise), Chevreuse (Yvelines) -- puis sur l'ensemble du territoire. Ce modèle de donjon est exporté vers l'Angleterre lors de l'invasion menée à partir de 1066 par Guillaume le Conquérant : donjon de Douvres (Kent), Tour de Londres, château de Windsor (Berkshire), château de Carlisle (Cumbrie), etc. On le trouve également en Allemagne, en Belgique et dans les pays du nord de l'Europe. À la même époque, il gagne la péninsule italienne lors des raids menés par le chevalier normand Robert Guiscard. C'est également le temps des premières croisades qui alimentent tout un faisceau d'influences réciproques : les croisés exportent le concept du donjon et redécouvrent des techniques occultées, comme celle du flanquement cylindrique ou l'adoption du rempart en chemise (Gisors) qui protège la base du donjon. D'imposantes forteresses sont ainsi élevées au Proche-Orient, comme le krak des Chevaliers (Syrie), le château Saint-Louis (Liban) et la forteresse de Mseilha (Liban). 4 L'APOGÉE DU CHÂTEAU FORT 4.1 Le règne de Philippe Auguste Le règne de Philippe Auguste (1180-1223) marque, en France, l'affirmation du pouvoir royal et l'extension des limites du territoire ; cette politique se traduit par l'édification de nombreux ouvrages fortifiés (tours, châteaux et enceintes urbaines). Sous ce règne, un groupe d'ingénieurs apporte des concepts audacieux qui influencent l'architecture militaire dans toute l'Europe. Les châteaux forts s'adaptent ainsi aux progrès de l'artillerie et aux nouvelles techniques de siège. Les murailles s'épaississent (jusqu'à 7 m à Douvres). L'enceinte gagne en importance : de plan géométrique, souvent carrée (plus de 70 m de côté au château du Louvre, à Paris), elle est flanquée de tours cylindriques (la plus vaste, l'enceinte d'Angers, compte dix-sept tours) et protégée par un fossé. C'est le début du château-cour qui ménage un espace permettant le déplacement des troupes et l'organisation des contre-attaques : la défense perd de sa passivité. Mâchicoulis, archères et hourds permettent de tirer sur l'assaillant. Les remparts sont souvent doublés, comme au château de Carcassonne (Aude) et à Château-Gaillard (Eure). On trouve, adossés aux courtines, les écuries, les logis de la garnison, les communs et, parfois, une chapelle. Aménagé à l'intérieur de l'enceinte fortifiée, le puits permet le ravitaillement en eau et offre, en cas de siège, l'autonomie aux habitants du château fort ainsi qu'à la population villageoise voisine venue s'y réfugier. L'autre évolution majeure concerne le donjon qui, de carré, devient cylindrique afin de limiter les angles morts. Cette forme reste dès lors la plus courante, même si les plans polygonaux -- château d'Ortenbourg (Bas-Rhin) --, hémicylindriques en « u « ou en amande -- Tour blanche d'Issoudun (Indre) et donjon de La Roche-Guyon (Val-d'Oise) -- sont également utilisés. Cependant, en Bourgogne et dans le sud-ouest du royaume de France (notamment en Aquitaine, région sous domination anglaise), le donjon carré demeure la norme. Un pont-levis commande généralement l'accès au donjon, qui reste la tête de la place et l'ultime refuge. 4.2 La guerre de Cent Ans Durant le dernier quart du XIVe siècle, la guerre de Cent Ans (1337-1453) entraîne la prolifération d'ouvrages fortifiés de toutes sortes, et le perfectionnement des éléments défensifs. De nombreux châteaux préexistants sont ainsi modernisés : pour exemple, au château de Foix (Ariège), un second donjon est dressé à côté de l'ancien ; à Vitré (Ille-et-Vilaine), toute l'enceinte est restaurée. Ces améliorations architecturales concernent notamment les portes, avec l'apparition du pont-levis, du châtelet et de la barbacane (dispositif fortifié placé en avant de l'entrée). Remplaçant les hourds, les mâchicoulis portés sur corbeaux de pierre protègent les enceintes et le sommet des tours. Échauguettes, archères à croix pattée (adaptées à l'arbalète) font également leur apparition à cette époque. Un autre type de château fort voit le jour dans les années 1430 : c'est le petit château massif, formé d'un haut corps de logis flanqué de quatre tourelles ; en témoignent les châteaux d'Anjony (Cantal), de Sauzay (Nièvre) et de Bours (Pas-de-Calais). 5 LES DERNIERS CHÂTEAUX FORTS 5.1 L'épreuve du feu L'apparition du boulet métallique impose un épaississement des murailles et des configurations nouvelles pour manoeuvrer les canons, comme c'est le cas au château de Fougères (Ille-et-Vilaine). Le dernier château fort édifié sur le royaume de France sur le modèle du château-cour est l'immense forteresse de Bonaguil (Lot-et-Garonne), dont les aménagements, vers 1480-1520, sont quasiment contemporains de la construction du château Renaissance de Chambord. Bien que réunissant toutes les innovations architecturales, cette forteresse tardive apparaît rapidement inadaptée à la puissance de l'artillerie de la Renaissance. Pour sa part érigée entre 1497 et 1504, la forteresse espagnole de Salses (Pyrénées-Orientales) annonce les fortifications bastionnées que développent bientôt à travers l'Europe les ingénieurs italiens : l'édifice est à demi enterré pour résister aux tirs rasants, tandis que ses remparts atteignent 12 mètres d'épaisseur. 5.2 Vers le château de plaisance À partir du milieu du XVe siècle, avec la fin de la guerre de Cent Ans, les seigneurs fortunés s'attachent à embellir leur ancien château fort -- châteaux de Josselin (Morbihan), de Langeais (Indre-et-Loire), de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher), etc. -- et à profiter d'un confort et d'un luxe dont la guerre les a longuement privés. Si les structures défensives ne disparaissent pas -- les mâchicoulis restent pour longtemps l'affirmation de la puissance militaire --, tours et tourelles se multiplient, coiffées de toitures pointues qui confèrent au château une allure moins militaire. Ainsi, le château de Chambord (Loir-et-Cher), édifié à partir de 1519, est l'un des premiers édifices français intégrant à l'architecture médiévale traditionnelle les apports de la Renaissance italienne. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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« Normandie — Caen (Calvados), Domfront (Orne), Vire (Calvados) —, dans l’ouest du royaume — Senlis (Oise), Chevreuse (Yvelines) — puis sur l’ensemble du territoire.

Ce modèle de donjon est exporté vers l’Angleterre lors de l’invasion menée à partir de 1066 par Guillaume le Conquérant : donjon de Douvres (Kent), Tour de Londres, château de Windsor (Berkshire), château de Carlisle (Cumbrie), etc.

On le trouve également en Allemagne, en Belgique et dans les pays du nord de l’Europe.

À la même époque, il gagne la péninsule italienne lors des raids menés par le chevalier normand Robert Guiscard.

C’est également le temps des premières croisades qui alimentent tout un faisceau d’influences réciproques : les croisés exportent le concept du donjon et redécouvrent des techniques occultées, comme celle du flanquement cylindrique ou l’adoption du rempart en chemise (Gisors) qui protège la base du donjon.

D’imposantes forteresses sont ainsi élevées au Proche-Orient, comme le krak des Chevaliers (Syrie), le château Saint-Louis (Liban) et la forteresse de Mseilha (Liban). 4 L’APOGÉE DU CHÂTEAU FORT 4. 1 Le règne de Philippe Auguste Le règne de Philippe Auguste (1180-1223) marque, en France, l’affirmation du pouvoir royal et l’extension des limites du territoire ; cette politique se traduit par l’édification de nombreux ouvrages fortifiés (tours, châteaux et enceintes urbaines). Sous ce règne, un groupe d’ingénieurs apporte des concepts audacieux qui influencent l’architecture militaire dans toute l’Europe.

Les châteaux forts s’adaptent ainsi aux progrès de l’artillerie et aux nouvelles techniques de siège.

Les murailles s’épaississent (jusqu’à 7 m à Douvres).

L’enceinte gagne en importance : de plan géométrique, souvent carrée (plus de 70 m de côté au château du Louvre, à Paris), elle est flanquée de tours cylindriques (la plus vaste, l’enceinte d’Angers, compte dix-sept tours) et protégée par un fossé.

C’est le début du château-cour qui ménage un espace permettant le déplacement des troupes et l’organisation des contre-attaques : la défense perd de sa passivité.

Mâchicoulis, archères et hourds permettent de tirer sur l’assaillant.

Les remparts sont souvent doublés, comme au château de Carcassonne (Aude) et à Château-Gaillard (Eure).

On trouve, adossés aux courtines, les écuries, les logis de la garnison, les communs et, parfois, une chapelle. Aménagé à l’intérieur de l’enceinte fortifiée, le puits permet le ravitaillement en eau et offre, en cas de siège, l’autonomie aux habitants du château fort ainsi qu’à la population villageoise voisine venue s’y réfugier. L’autre évolution majeure concerne le donjon qui, de carré, devient cylindrique afin de limiter les angles morts.

Cette forme reste dès lors la plus courante, même si les plans polygonaux — château d’Ortenbourg (Bas-Rhin) —, hémicylindriques en « u » ou en amande — Tour blanche d’Issoudun (Indre) et donjon de La Roche-Guyon (Val-d’Oise) — sont également utilisés.

Cependant, en Bourgogne et dans le sud-ouest du royaume de France (notamment en Aquitaine, région sous domination anglaise), le donjon carré demeure la norme.

Un pont-levis commande généralement l’accès au donjon, qui reste la tête de la place et l’ultime refuge. 4. 2 La guerre de Cent Ans Durant le dernier quart du XIVe siècle, la guerre de Cent Ans (1337-1453) entraîne la prolifération d’ouvrages fortifiés de toutes sortes, et le perfectionnement des éléments défensifs.

De nombreux châteaux préexistants sont ainsi modernisés : pour exemple, au château de Foix (Ariège), un second donjon est dressé à côté de l’ancien ; à Vitré (Ille-et-Vilaine), toute l’enceinte est restaurée.

Ces améliorations architecturales concernent notamment les portes, avec l’apparition du pont-levis, du châtelet et de la barbacane (dispositif fortifié placé en avant de l’entrée).

Remplaçant les hourds, les mâchicoulis portés sur corbeaux de pierre protègent les enceintes et le sommet des tours.

Échauguettes, archères à croix pattée (adaptées à l’arbalète) font également leur apparition à cette époque.

Un autre type de château fort voit le jour dans les années 1430 : c’est le petit château massif, formé d’un haut corps de logis flanqué de quatre tourelles ; en témoignent les châteaux d’Anjony (Cantal), de Sauzay (Nièvre) et de Bours (Pas-de-Calais). 5 LES DERNIERS CHÂTEAUX FORTS 5. 1 L’épreuve du feu L’apparition du boulet métallique impose un épaississement des murailles et des configurations nouvelles pour manœuvrer les canons, comme c’est le cas au château de Fougères (Ille-et-Vilaine).

Le dernier château fort édifié sur le royaume de France sur le modèle du château-cour est l’immense forteresse de Bonaguil (Lot-et-Garonne), dont les aménagements, vers 1480-1520, sont quasiment contemporains de la construction du château Renaissance de Chambord.

Bien que réunissant toutes les innovations architecturales, cette forteresse tardive apparaît rapidement inadaptée à la puissance de l’artillerie de la Renaissance.

Pour sa part érigée entre 1497 et 1504, la forteresse espagnole de Salses (Pyrénées-Orientales) annonce les fortifications bastionnées que développent bientôt à travers l’Europe les ingénieurs italiens : l’édifice est à demi enterré pour résister aux tirs rasants, tandis que ses remparts atteignent 12 mètres d’épaisseur. 5. 2 Vers le château de plaisance À partir du milieu du XVe siècle, avec la fin de la guerre de Cent Ans, les seigneurs fortunés s’attachent à embellir leur ancien château fort — châteaux de Josselin (Morbihan), de Langeais (Indre-et-Loire), de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher), etc.

— et à profiter d’un confort et d’un luxe dont la guerre les a longuement privés.

Si les structures défensives ne disparaissent pas — les mâchicoulis restent pour longtemps l’affirmation de la puissance militaire —, tours et tourelles se multiplient, coiffées de toitures pointues qui confèrent au château une allure moins militaire.

Ainsi, le château de Chambord (Loir-et-Cher), édifié à partir de 1519, est l’un des premiers édifices français intégrant à l’architecture médiévale traditionnelle les apports de la Renaissance italienne. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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