Coetzee, John - écrivain.
Publié le 29/04/2013
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Coetzee, John - écrivain. 1 PRÉSENTATION Coetzee, John (1940- ), romancier sud-africain d'expression anglaise, l'une des figures majeures de la littérature sud-africaine contemporaine, prix Nobel de littérature en 2003. 2 « UN OCCIDENTAL EN AFRIQUE DU SUD « Né au Cap d'un père avocat et d'une mère institutrice -- issus de familles boer et anglaise et tous deux anglophones -- John Maxwell Coetzee est scolarisé dans une école de langue anglaise. Il commence des études de mathématiques au Cap puis décide de s'installer en Angleterre en 1960, car « il y a deux, peut-être trois endroits au monde où la vie peut être vécue à plein : Londres, Paris, peut-être Vienne «. Il choisit donc Londres pour la langue et suit des études de linguistique et d'informatique avant de travailler comme programmeur pour IBM. Passionné de littérature, il est tenaillé entre le besoin financier et son amour des livres et de l'écriture. Il prépare par correspondance une thèse à l'université du Cap pour justifier sa bourse. Puis il poursuit ses études d'anglais à l'université d'Austin (Texas) où il obtient, en 1965, un doctorat sur Samuel Beckett. Il enseigne alors à l'université de Buffalo (New York) jusqu'en 1983. En 1984, il obtient une chaire de professeur de littérature anglaise au Cap. En 2002, il s'installe en Australie où il enseigne à l'université d'Adélaïde. 3 « QUELQU'UN QUI A DES INTUITIONS DE LIBERTÉ « En 1974, John Coetzee publie son premier ouvrage, Terres de crépuscule (Dusklands), qui contient deux courts romans : The Vietnam Project et The Narrative of Jacobus Coetzee. Depuis, tous ses romans ont pour toile de fond l'Afrique du Sud et sa réalité politique (régime ségrégationniste, peur de l'ennemi invisible, etc.). Cependant, son discours ne se réduit pas à la spécificité du régime sud-africain et ne tombe pas dans une vision manichéenne du monde : « la société d'apartheid était une société de maître et d'esclaves, où les maîtres eux-mêmes n'étaient pas libres «. John Coetzee traite sur le mode allégorique de cette question, en analysent les effets sur l'individu et la société, et tente de l'inscrire dans une interrogation plus générale sur le pouvoir et sur ses formes d'oppression à travers les siècles. Peu d'écrivains sud-africains ont réussi à trouver un tel équilibre entre l'appel à la justice et les nécessités techniques et esthétiques du roman. « Je ne suis pas le représentant d'une communauté ou quoi que ce soit d'autre. Je suis juste quelqu'un qui, comme tout prisonnier enchaîné, a des intuitions de liberté et qui construit des représentations de gens laissant tomber ces chaînes et tournant leurs visages vers la lumière. « John Coetzee parle effectivement de l'humanité en dehors de l'histoire, de la survie individuelle s'attachant à des destins uniques pris en étau par un pouvoir et par un système d'oppression. Le rapport qui s'instaure alors avec le lecteur, notamment par l'usage de soliloques, est de l'ordre de l'intime, créant ainsi un malaise face à la culpabilité, la souffrance, l'aliénation, l'humiliation et la violence qui habitent ces personnages. Selon l'Académie suédoise du Prix Nobel, son oeuvre, « dans de multiples travestissements, expose la complicité déconcertante de l'aliénation. « 4 UNE OEUVRE CRUELLE ET AMBIGUË John Coetzee « n'applique jamais la même recette à deux ouvrages, ce qui contribue à la grande variété de son oeuvre « (Académie suédoise du prix Nobel). En effet, il reste avant tout un orfèvre de la langue et du style, qui analyse et subvertit le roman traditionnel. Son oeuvre est à la fois cruelle et sceptique, à la fois teintée d'humour noir, d'ambiguïté et d'ironie. Après Au coeur de ce pays (In the Heart of the Country, 1977), évocation de la solitude d'une vieille fille dans une ferme, il publie En attendant les barbares (Waiting For the Barbarians, 1980), l'oeuvre grâce à laquelle il accède au succès : dans un désert, un pouvoir central, miroir du système ségrégationniste, craint une invasion barbare. Son récit Michael K, sa vie, son temps (The Life and Times of Michael K, 1983, Booker Prize) conte quant à lui l'itinéraire physique et intérieur, dans un pays en guerre, d'un combattant de la liberté. Il publie également Foe (1986) et l'Âge de fer (Age of Iron, 1990). Depuis l'accession à la tête de l'État de Nelson Mandela, en 1994, John Coetzee a, comme beaucoup d'écrivains sud-africains, renouvelé son inspiration. Le Maître de Pétersbourg (The Master of St. Petersburg, 1994) inaugure cette nouvelle période ; forme de pastiche littéraire, ce roman met en scène, en ouverture du récit, un Dostoïevski imaginaire revenir dans le Pétersbourg de 1869 après un exil volontaire à Dresde pour échapper à ses créanciers russes. John Coetzee est aussi l'auteur de Scènes de la vie d'un jeune garçon (Boyhood : Scenes From Provincial Life, 1997), un roman autobiographique, et de plusieurs recueils d'essais, dont Doubling the Point : Essays and Interviews (1994). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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