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Colombie-Britannique

Publié le 22/02/2012

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1 PRÉSENTATION Colombie-Britannique, province de la côte pacifique du Canada, limitée au nord par le territoire du Yukon et les Territoires du Nord-Ouest, à l’est par l’Alberta, au sud par le Montana, l’Idaho et l’État de Washington, au nord-ouest par l’Alaska. La crête des montagnes Rocheuses forme la partie sud de la limite orientale. La province inclut l’île de Vancouver et l’archipel de la Reine-Charlotte, au large de la côte ouest. La Colombie-Britannique a intégré la Confédération canadienne le 20 juillet 1871, devenant la sixième province du pays. La province tire son nom du fleuve Columbia, qui coule vers le sud jusqu’aux États-Unis. La plus grande ville est Vancouver ; Victoria est la capitale. 2 MILIEU NATUREL Le territoire de la Colombie-Britannique a une superficie de 944 735 km². Il présente une forme à peu près rectangulaire. 2.1 Relief et hydrographie La Colombie-Britannique présente le relief le plus diversifié de tout le Canada. Les chaînes de montagnes, qui s’étalent du sud-est au nord-ouest, forment l’ossature de la province. Toutefois, le quart nord-est abrite une partie des plaines intérieures (Prairie) du Canada, au paysage à peine accidenté. La zone montagneuse orientale forme un entrelacement de chaînes et de vallées à modelé glaciaire allant du sud-est au nord-ouest. Cette région est dominée par les montagnes Rocheuses. Les petites chaînes comprennent les monts Cassiars et Omineca dans le nord et les monts Cariboo, Selkirk, Monashee et Purcell (qui se rattachent aux monts Columbia dans le sud). La vallée la plus imposante de la région est le profond sillon des Rocheuses, qui sépare les montagnes Rocheuses des monts Columbia. Plusieurs cols relient le sud-est de la Colombie-Britannique à l’Alberta. La région intermontagneuse est également accidentée. La section centrale présente des zones de plateaux d’une altitude moyenne de 1 000 m. Les grandes vallées s’étendent du nord au sud ; beaucoup d’entre elles renferment de grands lacs. L’ouest est dominé par la chaîne Côtière, à fort modelé glaciaire, qui abrite le sommet le plus élevé de la province, le mont Fairweather, 4 663 m, dans les monts Saint-Elias (frontière avec l’Alaska). De nombreuses îles jalonnent la côte pacifique qui offre un paysage de fjords très découpé. Les seules plaines côtières importantes se trouvent dans la partie inférieure de la vallée du fleuve Fraser et autour de Victoria, dans le sud-est de l’île de Vancouver. Les principaux fleuves sont le Fraser, le Skeena, la Columbia et le Kootenay. Au nord, certaines rivières se rattachent au bassin du Mackenzie, tributaire des mers arctiques. Le fleuve Fraser prend sa source dans les Rocheuses et coule sur 1 370 km avant de finir sa course dans le détroit de Géorgie, près de Vancouver. Le fleuve Columbia, l’un des plus importants de l’ouest de l’Amérique du Nord, prend sa source dans le sud-est de la Colombie-Britannique et parcourt 740 km avant de pénétrer dans le territoire des États-Unis. Le Stikine draine lui aussi une partie non négligeable de la province. La Colombie-Britannique possède de nombreux grands lacs naturels, particulièrement dans les vallées intérieures du sud et dans le centre. Parmi les plus étendus figurent les lacs Babine, Atlin, Kootenay, Okanagan, Quesnel, Upper et Lower Arrow. Les réservoirs artificiels comptent parmi eux les lacs Williston (le plus étendu de la province) et Ootsa. 2.2 Climat La région côtière de la Colombie-Britannique subit l’influence maritime et connaît un climat océanique. Les hivers sont humides et doux, tandis que les étés sont frais et un peu plus secs, notamment dans le sud. La température moyenne de la région côtière est de 0 °C en janvier et de 15 °C en juillet. Les masses d’air océaniques, chargées d’humidité, apportent d’abondantes précipitations : entre 1 500 et 2 500 mm. De façon plus ou moins marquée suivant les secteurs, l’amplitude thermique s’accroît et les précipitations décroissent à mesure que l’on se déplace de la côte vers l’intérieur des terres. L’est et particulièrement le nord-est de la province ont un climat qui s’apparente davantage à celui de la Prairie de l’Alberta et de la Saskatchewan, c’est-à-dire de type continental. Les hivers y sont très froids, les étés chauds voire très chauds et les précipitations sont modérées. Les températures s’échelonnent entre, d’une part, - 10 et - 15 °C en janvier et, d’autre part, entre 15 et 20 °C en juillet. Les précipitations moyennes à l’intérieur des terres s’échelonnent entre 700 et 1 000 mm et peuvent descendre jusqu’à 250 mm. Les records de température enregistrés en Colombie-Britannique sont de - 58,9 °C à Smith River en 1947 et 44,4 °C à Lillooet en 1941. 2.3 Végétation et faune Environ la moitié du territoire est couverte de forêts. La province possède près de 40 p. 100 du bois canadien exploité. La forêt côtière, composée de pruches, de sapins de Douglas, d’épinettes et de différents pins, s’épanouit sous un climat doux et humide ; elle produit les plus grands arbres du Canada. Dans la forêt de l’intérieur, le tremble et le bouleau sont courants, tout comme le sapin et le pin. Les basses plaines intérieures, méridionales et centrales, au climat sec, offrent une végétation d’herbes et de pins caractéristique des steppes. Dans le quart nord-est de la province se trouve un parc de prairies et de trembles. Au-dessus de 1 800 m s’étale une végétation alpine d’arbrisseaux, de mousses et d’herbes. Les grands mammifères abondent en Colombie-Britannique ; ils comprennent le grizzly, l’ours noir, l’orignal, le caribou, le wapiti, le daim, le bighorn et la chèvre de montagne. Parmi les autres mammifères figurent le castor, le lynx, la martre, le vison et la loutre. La diversité des niches écologiques permet d’abriter un large éventail d’oiseaux, particulièrement le gibier d’eau. On trouve aussi diverses espèces de grenouilles, de crapauds et de serpents, dont le crotale dans le sud, à l’intérieur des terres. Les eaux côtières regorgent de saumons, de harengs, de thons, de mollusques et de crustacés. La truite, le brochet et l’esturgeon sont très appréciés des pêcheurs avertis. 2.4 Ressources et contraintes du milieu naturel Les montagnes de la Colombie-Britannique recèlent de nombreux gisements miniers. Si l’or est extrait en de nombreux endroits de la province, la production minière est aujourd’hui dominée par le charbon et le cuivre. Sont également exploités le molybdène, le zinc, le plomb, l’argent, le tantale, le tungstène, le minerai de fer et l’amiante. La production de pétrole et de gaz naturel est concentrée dans la région de Fort St. John, tandis que d’importantes réserves de charbon sont exploitées dans celle de Crowsnest et dans les contreforts du nord-est. Pour autant, l’extraction minière est en déclin en raison de la pression publique et d’une réglementation gouvernementale plus affirmée. La Colombie-Britannique doit faire face à certaines contraintes imposées par le relief ; altitude et chaînes de montagnes escarpées ne favorisent pas l’installation humaine. En outre, même si le climat demeure généralement favorable à l’exploitation des terres, certaines régions nécessitent de recourir à l’irrigation. Le relief montagneux et le type de climat ont donc des répercussions importantes sur la répartition de la population. Par ailleurs, l’exploitation des ressources naturelles est aujourd’hui contrariée par les revendications des écologistes et des groupes amérindiens. Les médias se sont fait l’écho des confrontations entre ces derniers et les autorités, comme à propos de l’exploitation des zones forestières dans l’archipel de la Reine-Charlotte. Des petites localités vivant de la mono-exploitation du bois ont payé cher l’application des nouvelles réglementations. Face à ces changements, le gouvernement provincial, qui possède plus de 90 p. 100 du territoire de la Colombie-Britannique, a créé des zones de loisirs et de tourisme sur de vastes secteurs, avec l’idée de mettre en valeur les ressources naturelles tout en les préservant. 3 POPULATION ET SOCIÉTÉ 3.1 Démographie La Colombie-Britannique compte 4 380 300 habitants (2007). La répartition de la population de la Colombie-Britannique est très inégale : la plupart des habitants vivent dans le sud-ouest et dans les vallées méridionales centrales de la province. L’anglais est la langue maternelle de près des quatre cinquièmes de la population, contre moins de 2 p. 100 pour le français. Plus de 83 000 Amérindiens vivent dans la province, pour la moitié d’entre eux dans des réserves. La plupart des Amérindiens de Colombie-Britannique appartiennent à six groupes linguistiques : kootenay, salishan, haida, tlingit, wakashan et tsimshian. La population d’origine asiatique, notamment les Chinois et les Indiens, constitue une minorité de plus en plus nombreuse, essentiellement à Vancouver et dans la région des basses plaines intérieures. L’immigration britannique continue d’occuper une place importante. L’Église unifiée du Canada, de confession protestante, est la principale communauté religieuse de la province. 3.2 Villes principales Environ 80 p. 100 de tous les habitants de Colombie-Britannique vivent en zone urbaine. Les principales villes sont Vancouver (cœur de la troisième agglomération du Canada avec 2 059 499 habitants), Victoria, Richmond, Kelowna et Prince George. La population est concentrée autour des deux pôles urbains que constituent Victoria et Vancouver. 3.3 Éducation Les premières écoles de Colombie-Britannique sont fondées par la Compagnie de la baie d’Hudson vers 1853, sur l’île de Vancouver. Le système éducatif public actuel est institué par la loi du Public School Act, en 1872. Les principaux établissements d’éducation supérieure sont l’University of British Columbia à Vancouver ; le British Columbia Institute of Technology (1964), la Simon Fraser University (1965) à Burnaby et l’University of Victoria (1963) dans la capitale. L’University of Northern British Columbia est fondée à Prince George au début des années 1990. 3.4 Institutions politiques Comme les autres provinces canadiennes, la Colombie-Britannique est dotée de ses propres institutions politiques et son régime est de type parlementaire. Le chef de l’exécutif est le lieutenant-gouverneur, qui est nommé par le gouverneur général du Canada pour une durée de cinq ans en tant que représentant de la Couronne britannique. Mais le rôle du lieutenant-gouverneur est purement honorifique. C’est au Premier ministre qu’est confié le véritable pouvoir exécutif. Membre du corps législatif et généralement chef du parti majoritaire au Parlement provincial, il nomme une vingtaine de ministres au conseil (cabinet) parmi les membres de son parti. Le Parlement provincial est monocaméral, l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique étant composée de 79 membres élus au suffrage universel direct pour une durée de cinq ans. Au niveau fédéral, la Colombie-Britannique est représentée par 36 membres élus à la Chambre des communes et par 6 sénateurs, nommés par le gouverneur général. 4 ÉCONOMIE Au cours du xixe siècle, l’économie de la Colombie-Britannique est dominée par l’exploitation des ressources naturelles : fourrures, or, pêche et bois. L’industrie, notamment la transformation des matières premières, se développe progressivement avant de connaître une période de forte croissance liée aux besoins de la Seconde Guerre mondiale. L’économie est aujourd’hui diversifiée, et Vancouver, ouverte sur la zone Pacifique, figure parmi les premiers centres commerciaux du Canada. Quant à l’agriculture, elle est beaucoup moins importante que dans toute autre province de la moitié occidentale du Canada, notamment en raison de la rareté des terres agricoles. L’exploitation forestière, l’extraction minière et la pêche demeurent des secteurs créateurs à la fois d’emplois et de richesses. Les régions montagneuses offrent, pour leur part, d’importantes ressources hydroélectriques. 4.1 Agriculture, forêts et pêche L’agriculture représente environ 1 p. 100 du produit intérieur brut (PIB) annuel de la Colombie-Britannique. La province compte environ 19 000 exploitations d’une superficie moyenne de 124 ha. Seulement 3 p. 100 environ de l’ensemble du territoire est constitué de terres cultivables. L’élevage et les produits laitiers représentent 38 p. 100 du revenu agricole annuel. Les principales zones de culture sont la vallée inférieure du fleuve Fraser et l’île de Vancouver, où domine le maraîchage, les vallées de l’Okanagan et de la rivière de Kootenay, ainsi qu’un petit secteur autour de Creston, dans le sud-est (arbres fruitiers). La Colombie-Britannique est un important producteur de pommes, de framboises, de cerises, de canneberges et de prunes. Les légumes cultivés sont les asperges, les haricots, les choux-fleurs, les concombres et les tomates (sous serre), les laitues, les pois et les champignons. Les bulbes de fleur, à l’origine d’une véritable tradition d’art floral, sont produits dans le sud-ouest, tandis que le blé est cultivé dans le nord-est. L’économie de la Colombie-Britannique est, depuis toujours, portée par le secteur du bois d’œuvre. La province possède quelque 20 p. 100 du domaine forestier canadien exploité. L’exploitation forestière représente environ 3 p. 100 du PIB et fournit la matière première des principales entreprises industrielles. Environ 40 p. 100 du bois de charpente abattu en Colombie-Britannique provient des régions côtières, où l’exploitation forestière a débuté dans les années 1840, avant de s’orienter vers les forêts de l’intérieur au début du xxe siècle. Pratiquement toute la production se compose de bois tendre, essentiellement de sapin de Douglas, de pruche et de cèdre rouge. L’abattage annuel de bois d’œuvre représentait 87,4 millions de m3 à la fin des années 1980. La Colombie-Britannique fournit la majeure partie du contreplaqué et plus de la moitié du bois de sciage canadiens. Le secteur de la pêche ne représente pas plus de 1 p. 100 du PIB de la Colombie-Britannique, mais constitue une activité économique essentielle pour de nombreuses localités côtières. Le saumon est sans conteste la prise la plus importante. Viennent ensuite le hareng, l’églefin, la morue, le flétan, le crabe, le flet et la crevette. Ces prises sont effectuées sur les cours du fleuve Fraser, sur la Skeena et sur la rivière de la Paix. Les ports de Vancouver et de Prince Rupert sont très actifs. 4.2 Mines et industries Alors que le secteur minier produit 3 p. 100 des richesses de la province, les entreprises industrielles représentent environ 16 p. 100 du PIB de la Colombie-Britannique. Environ 175 000 personnes travaillent dans le secteur secondaire. La transformation du bois, la principale activité, fournit du travail à une grande partie de la population active. Les autres activités importantes sont la fabrication du papier et des produits connexes, l’alimentation, les produits dérivés du pétrole et du charbon, les métaux bruts et les alliages, l’imprimerie et les produits chimiques. Les activités du secteur secondaire reposent également sur l’extraction minière et sur l’industrie de transformation. La région du sud-ouest et plus particulièrement la métropole de Vancouver représentent la première zone industrielle de la province, accueillant de nombreuses usines. Victoria et Prince George sont des sites beaucoup moins importants. Ailleurs, les activités, essentiellement la transformation du bois et des minerais, sont réparties dans des petites villes. La mine la plus productive est sans doute la mine Sullivan, située près de Kimberley, d’où on extrait du plomb et du zinc. Les centrales électriques de la Colombie-Britannique affichent une puissance totale de 12,5 millions de kW et produisent 63 milliards de kWh par an. Environ 95 p. 100 de l’électricité produite dans la province provient d’installations hydroélectriques. Les eaux du fleuve Fraser ont permis l’installation de la centrale hydroélectrique de Kemano à laquelle se sont ajoutés le complexe de Kitimat et la raffinerie d’aluminium d’Alcan. Cependant, les conséquences des barrages sur l’environnement, aujourd’hui bien connues, ont poussé les autorités canadiennes à faire de l’économie d’énergie une priorité. 4.3 Secteur tertiaire Les services constituent un secteur particulièrement dynamique de l’économie de la Colombie-Britannique. Le tourisme est florissant : chaque année, environ 23 millions de visiteurs viennent dépenser plus de 5,5 milliards de dollars canadiens dans la province. Quatre parcs nationaux et 390 parcs provinciaux permettent de profiter du paysage et de pratiquer des activités de loisirs et de sports, à la fois le long des côtes et dans les montagnes. Les transports représentent également un secteur en plein essor. Ainsi, à la fin des années 1980, la Colombie-Britannique comptait environ 65 350 km de routes et de rues. Les principales routes sont l’autoroute transcanadienne, qui traverse les montagnes Rocheuses et se termine à Vancouver, et la route de l’Alaska, qui relie Dawson à Fairbanks. La province est desservie par environ 6 575 km de lignes de chemin de fer principales. Les lignes transcontinentales s’achèvent à Vancouver et à Prince Rupert. Le port de Vancouver est sans conteste le plus actif du Canada (un tiers environ du tonnage exporté). Il s’agit essentiellement d’un port de fret par lequel transitent les céréales (particulièrement le blé de la Prairie) et les produits miniers. Parmi les autres ports de Colombie-Britannique figurent Prince Rupert et East Vancouver Island. L’aéroport international de Vancouver est l’un des plus actifs de la Confédération. Victoria possède également un aéroport international. 5 HISTOIRE 5.1 Découverte du territoire Les premières explorations européennes sur le territoire qui correspond à l’actuelle Colombie-Britannique remontent à 1592, avec Juan de Fuca, qui donna son nom à un détroit situé entre le nord-ouest de l’État de Washington et le sud de l’île de Vancouver. Les seuls habitants qui peuplaient la côte Pacifique à cette époque étaient des Indiens. Puis, c’est le navigateur danois Vitus Behring qui approche des côtes en 1741. En 1774, la zone côtière est cartographiée par l’explorateur espagnol Juan Pérez. Les Français participent, de façon mineure, à ce mouvement de découverte avec Joseph Nicolas de L’Isle et Philippe Buache, envoyés par Louis XV. Le commerce britannique avec les Amérindiens de la côte septentrionale fait suite au séjour du capitaine et explorateur James Cook à Nootka, en 1778. La majeure partie de la cartographie des côtes et des îles de la région est ensuite réalisée par deux expéditions, l’une britannique et l’autre espagnole. Chacune ignorait la présence de l’autre jusqu’à leur rencontre dans le détroit de Géorgie en 1792. Les Britanniques sont placés sous le commandement d’un officier de marine, George Vancouver. Les deux groupes explorent la côte pacifique à partir du Puget Sound en direction du nord par le détroit de Géorgie, puis font route ensemble sur le Nootka Sound pour négocier la propriété de la côte nouvellement cartographiée. En 1795, aux termes du traité de Nootka (1790), l’Espagne cède ses droits sur la région aux Britanniques. 5.2 De l’emprise des Compagnies à l’administration britannique Parallèlement, les explorations des régions intérieures sont également en cours. En 1793, l’explorateur britannique sir Alexander Mackenzie, qui travaille pour le compte de la Compagnie du Nord-Ouest, spécialisée dans le commerce des fourrures, remonte la rivière de la Paix depuis le lac Athabasca, à la recherche d’une voie vers l’océan Pacifique. D’autres pelletiers quittent l’intérieur du territoire pour lui emboîter le pas et le premier fort de trappeurs, le fort McLeod, est construit en 1805 au nord de l’emplacement actuel de Prince George. À partir de cette région intérieure, le négociant et explorateur Simon Fraser, né en Amérique, achève l’exploration du fleuve, qui porte aujourd’hui son nom (Fraser) et parvient à son embouchure en juillet 1808. Peu après, l’explorateur canadien David Thompson cartographie les rivières de la région de Kootenay et, en 1812, explore le fleuve Columbia jusqu’à son embouchure. À l’époque, cette terre est connue sous le nom de New Caledonia. Par la suite, la région est pendant plusieurs décennies le domaine de la Compagnie de la baie d’Hudson. Fort Langley, premier comptoir côtier de la compagnie, est construit en 1827, près de l’embouchure du fleuve Fraser et son siège pour la côte ouest, Fort Victoria, est érigé en 1843. Lorsque le traité de l’Oregon, en 1846, établit la limite entre le territoire britannique et le territoire des États-Unis au niveau du 49e parallèle (voir conflit sur les frontières du Nord-Ouest), Victoria devient le centre des intérêts britanniques. Afin de protéger la région, la Grande-Bretagne proclame l’île de Vancouver colonie royale en 1849 et désigne Victoria comme capitale. Le premier gouverneur, Richard Blanshard, a peu d’autorité sur les responsables de la Compagnie de la baie d’Hudson. Le gouvernement britannique reconnaît cet état de fait en 1851 en nommant gouverneur de la colonie James Douglas, le directeur de la Compagnie. La même année, l’archipel de la Reine-Charlotte devient une dépendance de la colonie de l’île de Vancouver. L’organisation du pouvoir législatif dans le territoire repose sur l’institution d’une Assemblée législative en 1856. 5.3 La ruée vers l’or En 1858, la découverte d’or dans les régions centrales du fleuve Fraser et des montagnes Cariboo marque le début de la ruée des mineurs de San Francisco. L’office colonial britannique crée alors une nouvelle colonie royale, lui donnant le nom de Colombie-Britannique. En 1860, la ville de Barkerville est devenue la principale ville minière de la région des monts Cariboo tandis que les ingénieurs du royaume essaient de construire une route le long des canyons du fleuve Fraser. Afin de maîtriser le flux des chercheurs d’or vers le nord, le territoire de Stikine est annexé à la Colombie-Britannique en 1862. Lorsque s’est épuisé l’or alluvionnaire, la ferveur des fouilles se dissipe et la masse des chercheurs d’or de l’intérieur se retire de la colonie ou émigre vers la côte. En 1866, les colonies insulaires et continentales sont fusionnées en une seule entité, avec New Westminster pour capitale. Mais, en 1868, la capitale est de nouveau établie dans l’ancienne colonie de Victoria. 5.4 Une province du Canada Lorsque la Colombie-Britannique rejoint la Confédération en 1871, le nouveau dominion du Canada devient une nation transcontinentale. L’une des conditions de l’union est la promesse de relier la province au Canada central par voie ferrée. Cependant, les retards pris dans la construction irritent les responsables provinciaux qui à plusieurs reprises menacent de faire sécession. Finalement, en 1886, les premiers trains atteignent la côte ouest. L’emplacement du terminus occidental devient la ville de Vancouver, passerelle du Canada vers l’Asie. La province se développe lentement jusqu’aux années 1890 et ne connaît une forte croissance qu’après 1901. La population passe d’environ 179 000 habitants en 1901 à 525 000 en 1921. À la même époque, Vancouver est devenue la troisième métropole canadienne. L’expansion économique commence après la Première Guerre mondiale sous l’effet des nouvelles connexions ferroviaires, du développement des lignes de transport par bateau à vapeur et de l’afflux de capitaux étrangers. Les ports de l’est des États-Unis et du Canada sont ouverts aux produits de la Colombie-Britannique via le canal de Panamá. Le commerce se développe également avec l’Orient. L’économie de la Colombie-Britannique est alors essentiellement fondée sur l’exploitation des ressources naturelles telles que l’extraction minière, l’exploitation forestière et la pêche, dont les produits sont exportés. Elle est dominée par de grandes entreprises employant une main-d’œuvre importante, ce qui suscite de sérieuses tensions sociales, amplifiées par l’arrivée d’immigrants asiatiques (Chinois, puis Japonais), dès l’époque de la ruée vers l’or et, par la suite, avec l’embauche d’ouvriers dans les chemins de fer. La physionomie générale de l’économie de la Colombie-Britannique a peu évolué depuis les années 1920. Le traité de la Columbia River, signé avec les États-Unis en 1961, et un accord conclu avec Ottawa en 1963 marquent le début des projets concernant le fleuve Columbia et la rivière de la Paix. L’énergie hydroélectrique est aujourd’hui exportée dans l’État de Washington. Depuis les années 1970, le Japon et Hong Kong investissent dans l’exploitation des ressources naturelles, notamment à l’intérieur de la province. Sous l’effet des différents projets, la population de la Colombie-Britannique est passée d’environ 818 000 habitants en 1941 à 1 629 000 vingt ans plus tard, pour atteindre plus de 4,4 millions d’habitants en 2007. Au xxie siècle, la Colombie-Britannique est l’une des provinces les plus prospères du Canada.

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