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Commentaire Germinal Zola

Publié le 23/05/2012

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germinal

Germinal est un roman écrit par Emile Zola . Cet auteur est le chez de file du mouvement naturaliste , mouvement qui veut pousser le réalisme à son paroxysme de manière à égaler la science . Ainsi les textes naturalistes peuvent être à la fois une étude et une critique de la société . Germinal appartient à l'œuvre majeure de Zola , les Rougon Macquart , une série de romans qui décrit les travers d'une famille sur plusieures générations .

Dans cet extrait , Zola décrit les conditions de travail dans les mines avec le personnages de Maheu .

En quoi cet extrait est-il une critique des conditions de travail dans les mines ?

Dans un premier temps nous verrons comment Zola décrit la vie de Maheu dans les mines et dans un second temps nous verrons que les conditions de vie de Maheu s'appliquent à la totalité des mineurs .

 

Dans ce texte Zola s'attache à décrire précisément les conditions de travail épouvantables de Maheu et sa souffrance qui en découle . Tout d'abord , dans les mines , Maheu manque d'air l'atmosphère est étouffante . Cela se traduit par les expressions «l'air ne circulait pas » et « l' étouffement à la longue devenait mortel» . On remarque que l'idée de la mort est évoquée dès les premières lignes de l'extrait avec l'adjectif «mortel » . Maheu souffre aussi dans les mines du manque de visibilité : « Il avait du pour voir clair fixer sa lampe à un clou près de sa tête » .Il souffre aussi de la chaleur et de l'humidité : « la température montait jusqu'à 35 degrés » , « cette lampe qui chauffait son crane » , « la roche … ruisselait d'eau » , « grosses gouttes » . On remarque dans cette description que les mots rejoignant le thème de l'usure, de la répétition , sont très présents : « à la longue » , « continues» , « toujours à la même place » , «sans relâche » , «s'acharnant» . Cette usure physique a des conséquences morales : « le faisait jurer » , «il donnait de grands coups »

Tout cela donne lieu à une souffrance importante . Elle est évoquée dès la première phrase , « c'était Maheu qui souffrait le plus » , qui pourrait faire office de titre à l'extrait . La souffrance est aussi évoquée avec le mot «supplice » .

 

Mais Zola souhaite avant tout montrer que le cas de Maheu n'est pas isolé , en effet ces conditions de travail dans les mines peuvent s'appliquer à l'intégralité des mineurs .

Le manque de visibilité évoqué pour Maheu est ainsi très largement repris : « des gaz qui pesaient sur les yeux » , « on ne distinguait rien », . On remarque aussi l'hyperbole «la suie de dix hivers avait amassé une nuit profonde » . Le manque d'air et l'humidité sont repris dans la dernière phrase avec «la pesanteur de l'air » et «la pluie des sources » .

Pour plus de réalisme , Zola ajoute une description sonore : « on n'entendait que ces coups irréguliers , voilés et lointains » , « Les bruits prenaient une sonorité rauque , sans un écho dans l'air mort » , « grands coups sourds » . Dans cette description l'auteur souligne le fait que ce ne sont que ces bruits là que l'on peut entendre dans mines . Ces bruits sont « sourds » et « rauques » et l'air est « mort » . De l'ambiance sonore jusqu'à l'air respiré par les mineurs , la mort est présente . Ce contexte conduit les mineurs à perdre leur humanité tout d'abord en n'utilisant plus le langage : « pas une parole n'était échangée » . En fait , cette absence de vie s'explique par le fait que les ouvriers cessent d'être hommes car ils perdent leur identité dans les mines . Ainsi , ils sont comparés à des « formes spectrales » . Là encore le mot «spectrale » montre que la mort est omniprésente .Le perte d'identité est soulignée à travers de nombreuses synecdoques : «une rondeur de hanche » , «un bras nerveux » , « une tête violente , barbouillée comme pour un crime » . Cette description rend compte de la déchéance physique des mineurs .

Enfin , pour rendre compte des conditions de travail dans les mines , Zola compare ce milieu à l'enfer .

En effet , il qualifie les mines de «ténèbres » et décrit les couleurs de ce milieu : le « noir », répété à deux reprises , est la couleur qui domine . Mais il y a aussi des « points rougeâtres » et des « blocs de houille » qui « luisent » . Les deux couleurs présentes sont donc le noir et le rouge , couleurs rappelant l'enfer .

 

Conclusion : Dans ce texte Zola part du cas d'un seul homme , Maheu , pour aller au plus général , tous les ouvriers de la mine . Ce point de vue permet au lecteur de prendre conscience de la situation dramatique dans laquelle les mineurs se trouvent : à cause de conditions de travail épouvantables , ils subissent une déchéance physique et une perte d'identité . Dans les mines , les hommes sont réduits au néant . Avec ce texte Zola entre dans la visée de son projet avec les Rougon Macquart puisqu'il fait une vive critique de la société qui laisse dépérir des hommes dans les mines à des fins économiques .

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